3.2. Une finance éthique et participative
La finance islamique est souvent qualifiée de finance
éthique. Il s'agit en effet d'une finance encadrée par
l'éthique islamique. L'Islam attend des musulmans qu'ils ne
dévorent pas illégalement les biens d'autrui, et qu'ils ne soient
pas non plus obsédés par la recherche du profit. Allah (Le
Très-Haut) dit en effet : « Ô les croyants ! Que les uns
d'entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement. Mais
qu'il y ait du négoce (légal), entre vous, par consentement
mutuel. Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité,
est Miséricordieux envers vous » (sourate 4 (les femmes),
verset 29). De même, par ses multiples exhortations, le Prophète
(PSL) nous invite à nous préserver des actes
répréhensibles dans le commerce tels que le mensonge, la
tricherie, la tromperie et l'injustice (Imane KARICH, 2004). Ainsi selon la
charia, on ne peut prétendre au profit, sans fournir le moindre
effort ou mettre son capital à risque. C'est la notion d'iwad
ou contre-valeur. D'autre part, la finance islamique présente une
technique de financement fondée sur la participation. Le principe des
«3P» (Partage des Profits et des Pertes) est fondamental dans
certaines opérations bancaires islamiques. De ce fait, les banques
islamiques interviennent dans une relation de partenariat avec un entrepreneur.
Elles ont une responsabilité importante dans la gestion des fonds car
elles vont accompagner les entrepreneurs à maximiser la
rentabilité économique du projet contrairement aux banques
classiques qui ne prennent aucun engagement et ne se soucient pas des
retombées du projet, une fois le prêt accordé. Pour finir,
la finance islamique participe activement au développement en
finançant directement l'économie réelle. Tous ces points
font qu'elle peut venir en appoint au crédit bancaire conventionnel dans
l'espace UEMOA.
3.3. Diversification des investisseurs
L'instauration d'un système de finance islamique sera
bénéfique pour tout Etat car elle pourra attirer des
investisseurs en provenance des pays du Golfe. Ils ont la particularité
de posséder des portefeuilles conséquents et liquides. Il y a
donc des liquidités abondantes en provenance des monarchies du Golfe car
l'argent qu'elles génèrent provient en grande partie du
pétrole. Or, conscients que le pétrole n'est pas éternel,
ils souhaitent préparer l'après-pétrole et sont sensibles
aux opportunités que la finance internationale peut leur offrir. Offrir
donc des opportunités pour ces investisseurs en leur proposant une
finance respectant leur croyance est un enjeu important pour l'économie
ouest africaine.
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Licence 3 Finance - Comptabilité Année
académique 2013 - 2014
La finance islamique : Réglementation et financement des
PME dans l'espace UEMOA
SOUMANA ILLIASSOU Mounkaila
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