3.
2. DISCUSSION
Nous avons examiné les caractéristiques
sociodémographiques, économiques et culturelles et la MPE
chez les enfants de moins de cinq ans.
A part quelques différences significatives, aucune
différence significative n'a été observée
entre les caractéristiques sociodémographiques,
économiques et culturelles et la MPE chez les enfants de moins de
cinq ans.
Le tableau n°1 montre que sur 7 indicateurs
sociodémographiques investigués, 95 soit 56,7% des mères
sont dans la tranche d'âge de 27-36 ans, 73 soit 48,7% sont du niveau
secondaire, 124 soit 82,7% ont une taille de ménage de 6 et plus, 142
soit 94,7% sont des mères de l'enfant et 136 soit 90,7% ont un niveau
socio économique bas. La malnutrition affecte tous les groupes
d'âge, mais elle est particulièrement fréquente chez les
pauvres et ceux qui ont un accès insuffisant à l'eau propre et
à un assainissement de bonne qualité et sont privés
d'éducation sanitaire. Plus de 70% des enfants souffrant de malnutrition
protéino-énergétique vivent en Asie, 26% vivent en Afrique
et 4% en Amérique latine et dans les Caraïbes, (OMS, 2000).
Au regard du tableau n°2 ,134 soit 89,3% ont eu l'aliment
de sevrage avant l'âge de 6 mois.
Il ressort du tableau n°3 que 147 soit 98,0% d'enfants
ont reçu à manger.
Les données du tableau n°4 indiquent que 41 soit
27,3% des enfants consomment plus le fufu de maïs, manioc et
légume.
Il ressort de ce tableau n°5 que sur 150 enfants
enquêtés 130 soit 86,7% sont en bon état nutritionnel, 11
enfants soit 7,3% souffrent de la malnutrition aigue modérée et 9
soit 6,0% souffrent de la malnutrition sévère.
Dans le tableau n°6,20 soit 13,3% souffrent de la
malnutrition protéino-énergétique dont 12 soit 14,5% sont
de sexe féminin et 8 soit 11,9% sont de sexe masculin. Aucune
différence significative n'a été observée entre le
sexe masculin et féminin par rapport à l'état nutritionnel
de l'enfant.
Le tableau n°7 explique que 20 soit 13,3% souffrent de la
malnutrition protéino-énergétique dont 9 soit 9,0% sont en
âge de 24 mois et plus ,7 soit 28,0% sont de la tranche d'âge de
12-23 mois et 4 soit 16,0% sont dans la tranche d'âge de 0-11 mois. Il ya
une différence significative (p<0,05) entre l'âge par rapport
à l'état nutritionnel de l'enfant.
Avant 6 mois, les enfants disposent, grâce au lait
maternel, de tous les éléments nutritifs nécessaires
à leur bon développement. Mais à partir de 6 mois, le lait
devient insuffisant, l'alimentation de sevrage est souvent peu variée et
la ration des enfants perd en qualité mais aussi en quantité par
rapport à leur âge et à leur poids. C'est cela qui explique
que la MPE soit très rare avant 6 mois et très fréquente
juste après.
Les données du tableau n°8 indiquent que 20 soit
13,3% souffrent de la malnutrition protéino-énergétique
dont 19 soit 13,4% avaient un poids de naissance <2,5 kg
et 1 soit 12,5% avait un poids de naissance =2,5kg. Aucune
différence significative n'a été observée entre le
poids de naissance et l'état nutritionnel de l'enfant.
En ce qui concerne le tableau n°9, 20 soit 13,3%
souffrent de la malnutrition protéino-énergétique dont 12
soit 26,7% n'étaient pas complètement vaccinés et 8 soit
7,6% étaient complètement vaccinés. Il ya une
différence significative (p<0,05) entre le statut vaccinal par
rapport à l'état nutritionnel de l'enfant.
Il ressort du tableau n°10 que 20 soit 13,3% souffrent
de la malnutrition protéino-énergétique dont 18 soit 14,5%
leurs mères sont sans emploi, 1 soit 50,0% leurs mères sont des
employées et 1 soit 5,6% ont des mères qui exercent d'autres
professions. Il n'existe pas une différence significative entre la
profession de la mère et l'état nutritionnel de l'enfant.
Les données du tableau n°11 indiquent que 20 soit
13,3% souffrent de la malnutrition protéino-énergétique
dont 17 soit 13,5% ont des mères ayant une parité = 5 et 3 soit
12,5% ont des mères ayant une parité > 5 enfants. Aucune
différence significative n'a été observée entre la
parité des mères et l'état nutritionnel de l'enfant.
Le tableau n°12 indique que 20 soit 13,3% des enfants
sur 150 enquêtés souffrent de la malnutrition
protéino-énergétique dont 18 soit 16,4% vivent dans les
manages dont la taille est < 6 et 2 soit 4,9% vivent dans les ménages
dont la taille est = 6. La différence est significative entre la taille
de ménage et l'état nutritionnel des enfants. Dans les conditions
actuelles de paupérisation croissante, il est évident que les
membres d'un grand ménage ont plus de mal à se procurer les
aliments en quantité et en qualité suffisante, surtout pour les
enfants en bas âge.
Il ressort du tableau n°13 que sur 150 enfants
enquêtés, 20 soit 13,3% des enfants souffrent de la malnutrition
protéino-énergétique dont 18 soit 16,4% se retrouvent dans
le rang de naissance de 1 - 3 et 2 soit 5,0% se retrouvent dans le rang de
naissance de 4 et plus. La différence est significative (p<0,05)
entre le rang de naissance par rapport à l'état nutritionnel de
l'enfant.
Dans le tableau n°14, 20 soit 13,3% des enfants souffrent
de la malnutrition protéino-énergétique dont 11 soit 18,0%
sont nés avec un intervalle de naissance <2 ans et 9 soit 10,1% = 2
ans. Aucune différence significative n'a été
observée entre l'intervalle de naissance par rapport à
l'état nutritionnel de l'enfant.
Les résultats du tableau n°15 indiquent que 20
soit 13,3% des enfants souffrent de la malnutrition
protéino-énergétique dont 11 soit 17,7% ont des
mères du niveau primaire, 5 soit 6,8% ont des mères du niveau
secondaire, 3 soit 25,0% ont des mères analphabètes et 1 soit
33,3% ont des mères du niveau supérieur/Universitaire. Il
n'existe pas de différence significative entre le niveau d'instruction
des mères par rapport à l'état nutritionnel de
l'enfant.
Au regard du tableau n°16, 20 soit 13,3% des enfants
souffrent de la malnutrition protéino-énergétique dont 17
soit 12,0% ont la mère comme responsable, 2 soit 33,3% ont la tante
comme responsable et 1 soit 50,0% ont la grand mère comme responsable.
Aucune différence significative n'a été observée
entre le degré de parenté de l'enfant et l'état
nutritionnel.
Il ressort du tableau n°17 que, 20 soit 13,3% des
enfants souffrent de la malnutrition protéino-énergétique
dont 20 soit 14,0% vivent dans les ménages à un niveau
économique bas. Il n ya pas de différence significative entre le
niveau socio-économique du ménage et l'état nutritionnel
de l'enfant.
Les données du tableau n°18 indiquent que 20
soit 13,3% des enfants souffrent de la malnutrition
protéino-énergétique dont 20 soit 14,9% ont
été sevré avant l'âge de 6 mois. Il y a une
différence significative (p<0,05) entre la période
d'introduction d'aliment de sevrage par rapport à l'état
nutritionnel de l'enfant. Ces résultats concordent avec ceux
trouvé par le PRONANUT coordination bas Congo dans la ZS de Kuimba
(2007) qui indique que l'introduction précoce des aliments autre que le
lait maternel chez les enfants de moins de cinq ans est aussi à la
source de leur mauvais état nutritionnel.
Les résultats du tableau n°19 expliquent que 20
soit 13,3% des enfants souffrent de la malnutrition
protéino-énergétique dont 7 soit 17,1% consomment le plus
souvent le fufu de maïs, poisson et légume, 5 soit
12,8% consomment le plus souvent le riz + haricot, 5 soit 15,6% consomment
souvent d'autres catégories d'aliments et 3 soit 14,3% consomment le
plus souvent le fufu de maïs, manioc et viande. Aucune différence
significative n'a été observée entre les
catégories d'aliments et l'état nutritionnel de l'enfant.
Au regard du tableau n°20, 20 soit 13,3% des enfants
souffrent de la malnutrition protéino-énergétique dont 16
soit 11,9% dont les parents ont irrégulièrement suivi leur CPS et
4 soit 25,0 dont les parents ont régulièrement suivi les CPS.
Aucune différence significative n'a été observée
entre le suivi de CPS et l'état nutritionnel de l'enfant.
Le tableau n°21 montre que 20 soit 13,3% des enfants
souffrent de la malnutrition protéino-énergétique dont 15
soit 36,6% ont souffert de la fièvre et 5 soit 4,6% n'ont pas souffert
de la fièvre. La différence est significative (p<0,05) entre
la fièvre et l'état nutritionnel de l'enfant.
Ces résultats sont concordants et confirment la
réalité du cercle vicieux dénommé complexe
malnutrition-infection que nous avons évoqué plus haut. Les
infections entraînent souvent l'anorexie, l'augmentation des besoins
nutritionnels et d'autres désordres nutritionnels qui expliquent ce
lien. Parlant de ces désordres provoqués par les infections sur
le plan nutritionnel, MICHAEL (1996), a expliqué que : «Le
plus important est sans doute la destruction accélérée des
protéines tissulaires et la mobilisation des acides aminés, du
muscle en particulier. L'azote est excrété dans les urines et
entraîne une fonte musculaire flagrante ». De son côté,
la malnutrition affaiblit l'organisme et plus particulièrement son
système immunitaire, le rendant singulièrement vulnérable
aux infections et autres diarrhées. C'est donc cette synergie qui
explique l'association entre la MPE et les pathologies.
Les données du tableau n°22 indiquent que 20
soit 13,3% des enfants souffrent de la malnutrition
protéino-énergétique dont 13 soit 39,4% ont souffert de la
diarrhée et 7 soit 6,0% n'ont pas souffert de la diarrhée dans
les 15 jours avant l'enquête. Il ya une différence significative
(p<0,05) entre la diarrhée et l'état nutritionnel de l'enfant.
Toute infection chez l'enfant entraîne une perte de l'appétit qui
restreint les apports nutritionnels. La diarrhée diminue l'absorption
intestinale avec perte d'eau et de sels minéraux. Elle entraîne
des perturbations de la flore intestinale ce qui abouti à la
malnutrition (FAO, 2007).
Au regard du tableau n°23, 20 soit 13,3% des enfants
souffrent de la malnutrition protéino-énergétique dont 11
soit 8,1% sont au stade modéré et vivent dans les ménages
à bas niveau socio-économique et 9 soit 6,6% sont au stade
sévère et vivent dans les ménages à bas niveau
socio-économique. Aucune différence significative n'a
été observée entre le niveau socio-économique et
les stades de malnutrition protéino-énergétique.
Les résultats du tableau n°24 montrent que sur 150
enfants enquêtés, 20 soit 13,3% des enfants souffrent de la
malnutrition protéino-énergétique dont 12 soit 28,6% ont
subit des interdictions alimentaires et 8 soit 7,4% n'ont pas subit des
interdictions alimentaires. La différence est significative (p<0,05)
entre les interdits alimentaires et l'état nutritionnel de l'enfant.
Comme nous l'avons indiqué ci haut, dans certaines communautés,
le code social impose l'exclusion de certains aliments de la ration
alimentaire. Malheureusement, en ce qui concerne les enfants, il s'agit
très souvent d'aliments particulièrement utiles comme les oeufs
et la viande qui sont très nutritifs et dont ils ont le plus besoin pour
leur croissance. En lieu et place, ils sont souvent gavés de
décoctions qui n'apportent presque rien sur le plan nutritionnel tout en
les exposant au développement de la MPE.
Dans le tableau n°25, nous avons examiné la MPE
avec la fièvre, la diarrhée, le statut vaccinal, suivi de CPS,
taille de ménage, la période d'introduction d'aliment de sevrage
et le sexe. Le tableau montre que la malnutrition
protéino-énergétique est associée (p<0,001) (OR=
0,019) à la fièvre, (p<0,05) (OR=10,766) à la
diarrhée, (p<0,05) (OR=0,098) au statut vaccinal, (p<0,05)
(OR=13,046) à la taille de ménage, tandis que le suivi de CPS, la
période d'introduction d'aliment de sevrage et le sexe ne sont pas en
relation avec la MPE.
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