2.4 Échelle régionale
Le développement de projets de méthanisation
nécessite au préalable une étude précise des
territoires concernés, notamment pour les particularités
agricoles et industrielles liées au gisement méthanogène
mobilisable. Le choix a été fait dans cette étude de se
concentrer sur les régions Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire
pour des raisons qui seront détaillées par la suite (cf. 3.3),
cette partie veillera à discerner leurs caractéristiques
principales.
2.4.1 Bretagne
En France, la Bretagne est une des régions les plus
importantes concernant l'élevage et l'industrie agro-alimentaire. En
2010, elle concentrait 10,6% du cheptel bovin français (2e
région française), 56,3% du cheptel porcin (1re
région française) et 33,1% du cheptel volaille (2e
région française (AGRESTE, 2010 [11]).
32 406 000 tonnes d'effluents d'élevage ont
été recensées par l'Agreste en 2010, ce qui
représente 649 ktep, une tonne équivalent pétrole valant
11,6MWh. Il est estimé qu'un maximum de 50% de ce gisement pourrait
être mobilisé d'ici 2020. Concernant le gisement issu de la
biomasse végétale (en se basant sur les menues paille et les
intercultures entre céréales et maïs), il a
été évalué à 2 028 000 t, soit 157 ktep ; la
mobilisation de ce gisement d'ici 2020 est évalué entre 5 et 10%
(AGRESTE, 2010 [11] ; LE GUEN, 2013 [60]; documents annexes 4 et
5).
En Bretagne, 11% des établissements de l'industrie
manufacturière sont issus du secteur de l'agro-alimentaire et
représentent 37,4% de l'effectif salarié total.
L'agro-alimentaire est donc le premier secteur industriel de la région.
Localisés principalement le long des grands axes routiers (de
Vitré à Rennes, le long de la RN12), les établissements de
la filière sont en relation directe avec le monde agricole. À
noter également que 7,3% des établissements français de
l'agro-alimentaire et 15% des effectifs salariés sont installés
en Bretagne (SSP ESANE, 2010, [35]).
L'étude PBE+ de 2006 réalisé par la CCI
régionale a permis d'estimer le gisement issu de l'industrie
agro-alimentaire potentiellement mobilisable à 922 600 tonnes,
équivalent à environ 92,3kep ; 10 à 30% de ces
déchets pourraient être valorisés d'ici à 2020
(LE GUEN, 2013 [60] ; documents annexes 4 et 5).
Concernant les collectivités, l'ADEME définit un
tonnage par type de déchet et par habitant, et évalue ainsi le
gisement à 1 082 000 tonnes, soit 76,7 ktep ; 10 à 50% de ce
gisement pourrait être mobilisé d'ici 2020 (LE GUEN, 2013 [60]
; doc 4 et 5 annexes)
La Bretagne est donc une région incontournable en
termes de gisement agricole et agro-alimentaire. Avec ses nombreux cantons en
excédent structurel, certains problèmes liés à
l'épandage subsistent, mais la méthanisation peut
également, à travers le compostage du digestat, permettre
d'exporter ces matières fertilisantes riches en éléments
azotés issus des exploitations agricoles. Même si la pratique
n'est pas systématique aujourd'hui, elle pourrait se développer
à l'avenir, notamment avec les objectifs du plan EMAA. Le
développement régional de la filière a cependant
déjà bien progressé, avec 20 unités agricoles en
cogénération déjà en fonctionnement, soit
près de 22% des unités françaises ; cette étude a
également recensé en 2013 une soixantaine d'unités en
cours d'étude ou en développement.
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POQUET Johan Société Armorgreen
M2 Géographie - Aménagement du Territoire - ETA
- 2013 Université Rennes II
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