3.2.3.2- Les lieux de risque d'insécurité dans
la commune d'Abomey-Calavi
Pendant nos enquêtes certaines localités de la
commune d'Abomey-Calavi ont été identifiées comme
étant des lieux où l'insécurité est le plus
élevée par rapport aux autres. Ainsi pour mieux étudier
ces localités une représentation cartographique des
localités qu'elles soient réputées
d'insécurité ou non est présenté par la figure 12.
![](Dynamique-urbaine-et-insecurite-dans-la-commune-dabomey-calavi31.png)
Figure 12 : La carte de risque
d'insécurité de la commune d'Abomey-Calavi
Source : Enquête de
terrain, Novembre 2012
L'analyse de la figure 12 fait remarquer une forte
insécurité des localités plus proche de Cotonou et des
voies inter-Etats. Parmi ces localités, on peut citer les quartiers
comme Akassato Centre, Cocotomey, Cococodji, Godomey-Togoudo, Togbin et Agori.
A cela, il faut remarquer que certains quartiers comme Tokan, Ouèdo,
Missséssinto, Salamey, Adovie et Dangbodji détiennent un risque
d'insécurité de plus en plus élevé. Ce qui fait la
particularité des quartiers identifiés comme ayant un fort taux
d'insécurité, c'est la forte densité humaine
accompagné d'un mauvais état des voies et le manque de
lotissement.
Lors des enquêtes, un quartier parmi ceux qui ont un
risque élevé d'insécurité a le plus attiré
notre curiosité. Il s'agit du quartier Agori encore appelé encore
Zogbadjè. Pour cela une investigation spécifique a
été menée auprès des populations, des élus
locaux, des confessions religieuses et des FDS pour recueillir leur point de
vue sur la situation d'insécurité de ce quartier Zogbadjè.
Ce quartier Zogbadjè est le village universitaire. D'après nos
enquêtes c'est le quartier qui bat le record en termes
d'insécurité parmi les quartiers de la commune. Selon les
personnes interrogées les braquages s'y multiplient et donnent la preuve
que Zogbadjè dorénavant est le nid des voleurs. La population
interrogée est inquiète et appelle souvent les autorités
au secours. Chaque semaine, plusieurs plaintes liées aux braquages de
tout genre s'enregistrent auprès des conseillers locaux du quartier
Agori et des FDS. Ce quartier de la commune d'Abomey-Calavi est un lieu
où l'insécurité est davantage présente et
inquiétante. Aucune zone n'est épargnée, désormais
toutes les localités du quartier sont fouillées par les
délinquants. D'après les habitants enquêtes, la
consommation et la vente de stupéfiants et le phénomène
du cyber criminalité (Gay man) sont aux rangs des causes
d'insécurité du quartier. Ils sont en quête du gain facile
et cela les amène à attaquer à tout moment, tous ceux qui
ont en leur possession des objets précieux. Ces derniers peuvent
être surtout des motos, sacs à main, des portables ou encore de
l'argent. Un des policiers interrogés affirme « qu'auparavant,
il y avait seulement des zones réputées pour y être le
Quartier Général (QG) des bandits telles les voies longeant la
clôture du campus. Mais à présent, c'est tout le quartier
qui est devenu le QG de ces derniers ». « Ces bandits
n'hésitent pas à charcuter si l'on résiste. Ils sont
toujours armés et nombreux » ajoute-t-il. A défaut de rendre
l'âme, ces victimes s'en sortent souvent avec des séquelles.
Certaines sont marquées au point où elles ne veulent plus en
parler. Néanmoins, certaines parlent de leur cas. René,
étudiant en fin de formation en Anglais garde encore vivant dans sa
mémoire, sa mésaventure avec les hors-la-loi. « J'ai
été braqué par quatre hommes armés qui ont pris ma
nouvelle moto», raconte-t-il tristement. A l'instar de celui-ci, bon
nombre ont subi un sort du genre comme l'Abbé dont la moto a
été emportée vers le carrefour Bidossèssi. La
situation est plus troublante du fait que ces « hors-la-loi »
opèrent en pleine journée depuis un certain moment.
L'Abbé a été dépossédé de sa
moto aux environs de 8h. Il n'y a pas de patrouille et beaucoup d'endroits sont
non électrifiés. Les voies d'accès pouvant faciliter la
tâche aux policiers en cas d'intervention sont toutes en état de
dégradation avancée. Les malfrats font régner la peur
à Zogbadjè. Les menaces que les bandits profèrent aux
victimes plongent toute la population dans une peur sans pareil. Des
chrétiens catholiques de Zogbadjè ont à présent
peur d'aller à la messe de 18h à moto à cause de l'ampleur
que prennent les braquages de jour en jour dans la zone. Même
après 20h, les conducteurs de taxi moto refusent sans autre forme de
procès de conduire leur client dans le quartier quel que soit le prix
offert. Mieux, la psychose d'être braqué amène
déjà certaines personnes à quitter ce quartier,
aujourd'hui réputé un véritable nid des bandits.
A partir des différents éléments de
diagnostic recensés une synthèse s'impose pour mieux adopter les
mesures à prendre contre l'insécurité dans la commune
d'Abomey-Calavi.
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