La taudification de la commune de Lingwala : causes, conséquences et perceptive de rénovation en quartier durable( Télécharger le fichier original )par Jean Pierre BWAZU DUNGIA Institut supérieur d'architecture et d'urbanisme(I.S.A.U):Kinshasa/RDC - Licence 2012 |
IV.3.2 Impact sur le marché de l'emploiLes taudis sont pour la plupart constitués de gens sans métiers à la recherche de bien-être. La présence de ces gens ne fait qu'augmenter le nombre de personnes qui se trouvaient déjà au chômage. Etant donné qu'ils ne peuvent pas s'insérer facilement sur le marché de l'emploi, il devient encore plus difficile pour ce groupe de gens de se procurer les biens et services nécessaires pour leur survie. La situation des habitants est souvent très délicate, ils se trouvent dans l'impossibilité d'envoyer leurs enfants à l'école. Plusieurs de ces ménages font beaucoup d'efforts pour empêcher que leurs enfants connaissent cette situation d'extrême pauvreté, en leur procurant une formation professionnelle, mais l'explosion démographique entraîne le gonflement de l'armée de réserve de main d'oeuvre, ce qui conduit à la stagnation ou à la décroissance du taux de salaire. Ce phénomène montre que « plus le chômage est élevé plus les salaires sont bas». Cette situation rend le marché de plus en plus inaccessible pour cette catégorie de gens à faible revenu. IV.3.3 Développement du secteur informelLes ménages qui habitent dans les taudis de la commune de Lingwala, sont confrontés à de sérieuses difficultés, dont la question de logement. Puisqu'ils sont dans l'impossibilité d'intégrer le marché formel de l'emploi, ils sont obligés de s'adonner à toutes sortes d'activités économiques du secteur informel, en vue de trouver le pain quotidien. C'est ainsi que l'on assiste au développement rapide du secteur informel composé de petits commerçants et de marchands ambulants (Photo IV.6, IV.7, IV.8, IV.9).
Photo IV.6 Photo IV.7
Photo IV.8 Photo IV.9 Photo IV.6, 7, 8 et 9 ; les activités informelles qui se pratiquent le long des rues Le secteur informel devient un handicap majeur pour la qualité de la vie des gens à Lingwala. Non seulement que l'existence de petits marchés (Cfr IV.1) presque à travers toutes les rues de la commune, et même le long de la voie ferrée, entrave la circulation, mais cette situation contribue aussi à rendre la commune plus insalubre qu'elle n'a été avant. D'un côté, l'on retrouve des mécaniciens qui envahissent certaines rues pour mener leurs activités de garage ou du commerce de démolissage de voiture. A chaque jour nouveau, de nouveaux marchés naissent dans les différentes artères, au niveau de tous les coins et recoins de la capitale. Il se produit également une flambée de prix sur le marché du logement, à cause de la présence du secteur informel. Car, la plupart de ménages à faible revenu et même certains éléments de la classe moyenne cherchent, à tout bout de champ, à se procurer une activité économique dans le secteur du commerce. Or, le plus souvent, il s'agit d'une série de petites entreprises individuelles fonctionnant dans l'informel. Cela a beaucoup influé sur le prix du logement, en ce sens que les gens qui veulent se créer ces genres d'activités économiques doivent louer une maison pour loger l'activité, les propriétaires en profitent pour augmenter le loyer. L'on admet que le micro commerce est la principale caractéristique du secteur informel, mais il touche presque tous les secteurs d'activités socio-économiques de la ville. L'informel est considéré comme tremplin pour les chômeurs qui ne voient l'amélioration de leur sort que dans des activités du micro-commerce, absorbant près de 60% du stock de main-d'oeuvre disponible. Ce secteur génère de très faibles revenus et ne permet pas l'accumulation du capital pouvant augmenter la productivité49(*). En effet, le secteur informel est très peu productif et désarticulé, ce qui revient à dire que les gens qui s'y retrouvent sont dans une situation de chômage déguisé. C'est l'une des conséquences immédiates de l'existence de taudis dans la commune de Lingwala. Leur présence contribue, pour la plupart, à la dégradation du niveau de vie des gens. * 49 RNDH, Avril 2005, cités dans la monographie de la ville de Kinshasa, P. 109 |
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