Bien que les nouvelles technologies aient contribué
à faire chuter les ventes de disques, elles ne sont pas les seules
fautives ! En effet, la concentration du marché (par
exemple, la fusion de Sony et de BMG) a engendré une
concentration de l'offre.
Devant l'impossibilité de produire des artistes sur le
long terme ou de prendre le risque d'en signer de nouveaux, les maisons de
disques ont dû limiter leur offre. Les majors ont ainsi dû
se restreindre et se concentrer sur des artistes vus comme des valeurs
sûres et focaliser ainsi leurs investissement sur ces derniers
qui sont bien plus rentables que de nouvelles signatures.
Le marketing ayant pris le dessus, l'artistique perd de son
importance face à la rentabilité. La mise en place d'une telle
politique se faisant bien évidement au détriment des artistes,
nombreux sont ceux qui ont vu leur contrat non renouvelé. L'un des
exemples les plus criants est sans doute celui de David Bowie qui s'est vu
« licencié » de son ancienne maison de disque avant de signer
chez Sony.
On ne peut également pas passer à
côté du fait que les majors entrent dans un cercle vicieux en
basant leur stratégie de développement sur le marketing pour
accroitre la rentabilité des artistes : plus elles investissent sur un
artiste, plus celui-ci devra être rentable et plus il devra vendre de
disques donc. Autrefois, un album atteignait son point d'équilibre
à 50 000 exemplaires vendus, avec la concentration du marché ce
point se situe désormais vers 100 000 exemplaires pour certains
albums.
Dans ce contexte difficile, les majors cherchent
également à rentabiliser leur fond de catalogue en
rééditant des albums ou encore en sortant des compilations.
Comme les consommateurs veulent beaucoup de musique sans trop
dépenser, ces coffrets regroupant plusieurs Cd pour le prix d'un album
classique les intéressent beaucoup. Bien que cette stratégie soit
très rentable, elle ne s'inscrit pas dans un renouvellement de
l'offre.
La forte concentration du marché n'est pas sans
conséquence et a également engendré les situations
suivantes :
-un risque d'aller vers un monopole des 4 majors : celles-ci
représentant 74% du marché induit inévitablement un
terrible manque de concurrence et donc d'innovation et ainsi, de
réactivité face à la crise du disque et aux crises en
général
Maxime Varloteaux - Mémoire de recherche - 23
Maxime Varloteaux - Mémoire de recherche - 24
Master 1 Management - Parcours Marketing
-des médias qui ne jouent plus le rôle de la
diversité préférant la facilité des « hits
»
-des ventes concentrées sur un certain nombre de
références
Ce qui nous permet de constater que cette crise de
l'offre ne reste pas canalisée dans les bacs mais qu'elle s'étend
dans les médias.
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