2.3 L'image de la Hanse à Brème, Gdansk et
Riga
Quelle image de la Hanse demeure donc dans l'esprit des
habitants des villes de Brème, Gdansk et Riga ?
A Brème, la Hanse a un écho résolument
positif car la ville est marquée par la continuité : elle
évoque l'ouverture, l'esprit d'entreprise, la tolérance.
Cependant cette vision positive de la Hanse est aussi et surtout liée
à l'acquisition de droits et de libertés politiques que ses
monuments symbolisent et non à une quelconque prospérité
économique comme à Gdansk ou Riga.
A Riga et à Gdansk, en revanche, l'image de la Hanse
est multipolaire selon qu'elle est imprégnée de mythes
nationalistes, allemands ou multiculturels. Elle peut encore être
synonyme de « germanisation » ou de « colonisation » pour
certains et cet argument est utilisé par des partis populistes ou
nationalistes. Pour d'autres, elle a pu perdre son caractère
exclusivement allemand53 pour devenir une influence parmi d'autres
dans un lieu multiculturel. La Hanse rappelle donc la richesse culturelle de la
ville. Chacun a en somme un rapport plus personnel aux héritages qui ne
sont plus réfléchis en termes
d'«étrangeté» et de «familiarité»
(Loew, Pletzing, Serrier, 2006).
Un sondage a été réalisé à
Riga auprès d'étudiants et de professeurs d'université
(Aschmanis, 2007). Parmi les Lettons interrogés, 43,9% ont
répondu avoir une émotion positive face au mot Hanse et aucun n'a
répondu avoir une émotion négative. Pour 56.1% d'entre
eux, ils n'étaient pas nés à Riga. Pour 52.2% des
interrogés, la Hanse représentait l'unité culturelle et
historique de la Baltique alors que pour 5.6%, elle était le symbole de
l'expansion germanique. Cela signifie aussi que le mythe du joug allemand a
été réduit considérablement même s'il est
encore présent. A Riga, cela est d'autant plus vrai que des
communautés allemandes même restreintes demeurent autour de la
«Société des Allemands baltes » et que la langue
allemande reste la langue du commerce (Aschmanis, 2007).
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