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Analyse des paramètres morphométriques, climatologiques et hydrométriques du bassin du Kasa௠dans sa partie congolaise

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par Modeste KISANGALA MUKE
Université de Kinshasa - Troisième Cycle (MSc) 2009
  

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VI.2. 4. STATION DE KANANGA

La région de Kananga reçoit beaucoup de pluies diluviennes mais sporadiquement. Les pluies régulières (normales) sont devenues rares ces derniers temps. Or, ces averses orageuses détruisent et tuent à chaque récurrence.

De par sa position géographique, la station de Kananga devrait jouir des conditions météorologiques de la zone équatoriale, mais l'avancée du désert du Kalahari dans la partie sud du pays change la donne des conditions écologiques et météorologiques de certains milieux. La région de Kananga, se localisant juste à la lisière de la grande forêt équatoriale, se retrouve actuellement dans le domaine de la savane. D'où elle acquiert petit à petit les conditions de ce domaine de la savane.

Le processus de désertification est déjà engagé par le recul de la forêt dans la majeure partie du Sud du bassin du Kasaï. La Convention des Nations Unies sur la lutte Contre la Désertification (CCD), définit la désertification « comme la dégradation des terres dans les zones arides, semi - arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines » (OMM, 2007). Ce processus de désertification dans le bassin du Kasaï peut s'expliquer par la migration des populations de la partie Sud (zones subhumides) vers le Nord (zones humides) du Bassin.

La lecture des évapotranspirations a montré une diminution de celles-ci de 1957-1958 jusqu'en 1975-1976, et leur augmentation sensible de 1976 - 1977 jusqu'en 1990 - 1991. La station de Kananga tend à se retrouver dans les mêmes conditions que la station de Kikwit. L'augmentation des évaporations montre à suffisance que dans la zone de savane, les évapotranspirations directement liées aux pluies sont plus élevées que dans le domaine de forêt équatoriale.

Cette augmentation de l'évapotranspiration n'est pas du tout compatible avec l'évolution de la pluviométrie. La distribution des pluies reste aléatoire pendant que les évapotranspirations dénotent une augmentation significative, ce qui prive davantage le sol - par capillarité - de son contenu hydrique.

Dans cette partie du pays, la population ne cesse de se plaindre des types de pluies qui s'abattent ce dernier temps chez - elle. D'aucuns penseraient à une péjoration pluviométrique au cours de ces deux dernières décennies due à une détérioration de l'environnement forestier, et d'autres gageraient tout simplement sur le phénomène de changement climatique.

VI. 3. DONNEES LIMNIMETRIQUES

L'objectif de l'approche quantitative de la loi de GOODRICH et de celle de GUMBEL était sans doute la détermination des périodes de récurrences de certaines valeurs à partir des données limnimétriques.

Après analyse, les récurrences décennales pour les deux lois ne se sont reproduites que pendant la première décennie (1968-1977) de la série, la récurrence de bi décennale pour la de GOODRICH s'est produite pratiquement au cours de la première décennie avec une année hydrologique et la deuxième décennie (1977-1986) avec deux années hydrologiques, la récurrence cinquantenale s'est reproduite une fois pour la loi de GUMBEL, pendant que les récurrences centennale et millénaire ne se sont jamais reproduites sur la rivière Kasaï durant les quatre dernières décennies.

Les deux dernières décennies ont été marquées par une baisse sensible de la limnimétrie. Cette baisse de la limnimétrie a été signalée dans les travaux antérieurs au cours des deux dernières décennies. Dans le diagramme limnimétrique de Lumbu, les courbes limnimétriques annuelles ne présentent aucun dépassement de l'enveloppe, c'est - à - dire la limnimétrie a oscillé entre les maxima et les minima mais avec une nette tendance à la baisse (NTOMBI & KISANGALA, 2002).

Cette situation est à la base de tous les problèmes que connaît cette importante rivière. Les accidents à la passe de Kandolo, les échouements, les éventrements et les naufrages des unités fluviales sont directement liés à la baisse de la mouille. A ceci, il faut ajouter le non entretien des signaux de canalisation des routes navigables qui sont presque inexistants.

Les unités fluviales transportant des denrées alimentaires passent beaucoup des temps à cause du mauvais état des voies navigables - ce qui crée l'augmentation des prix des produits de première nécessité à Kinshasa.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand