VI.2. 4. STATION DE KANANGA
La région de Kananga reçoit beaucoup de pluies
diluviennes mais sporadiquement. Les pluies régulières
(normales) sont devenues rares ces derniers temps. Or, ces averses orageuses
détruisent et tuent à chaque récurrence.
De par sa position géographique, la station de Kananga
devrait jouir des conditions météorologiques de la zone
équatoriale, mais l'avancée du désert du Kalahari dans la
partie sud du pays change la donne des conditions écologiques et
météorologiques de certains milieux. La région de Kananga,
se localisant juste à la lisière de la grande forêt
équatoriale, se retrouve actuellement dans le domaine de la savane.
D'où elle acquiert petit à petit les conditions de ce domaine de
la savane.
Le processus de désertification est déjà
engagé par le recul de la forêt dans la majeure partie du Sud du
bassin du Kasaï. La Convention des Nations Unies sur la lutte Contre la
Désertification (CCD), définit la désertification
« comme la dégradation des terres dans les zones arides, semi
- arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi
lesquels les variations climatiques et les activités
humaines » (OMM, 2007). Ce processus de désertification dans
le bassin du Kasaï peut s'expliquer par la migration des populations de la
partie Sud (zones subhumides) vers le Nord (zones humides) du Bassin.
La lecture des évapotranspirations a montré une
diminution de celles-ci de 1957-1958 jusqu'en 1975-1976, et leur augmentation
sensible de 1976 - 1977 jusqu'en 1990 - 1991. La station de Kananga tend
à se retrouver dans les mêmes conditions que la station de Kikwit.
L'augmentation des évaporations montre à suffisance que dans la
zone de savane, les évapotranspirations directement liées aux
pluies sont plus élevées que dans le domaine de forêt
équatoriale.
Cette augmentation de l'évapotranspiration n'est pas du
tout compatible avec l'évolution de la pluviométrie. La
distribution des pluies reste aléatoire pendant que les
évapotranspirations dénotent une augmentation significative, ce
qui prive davantage le sol - par capillarité - de son contenu hydrique.
Dans cette partie du pays, la population ne cesse de se
plaindre des types de pluies qui s'abattent ce dernier temps chez - elle.
D'aucuns penseraient à une péjoration pluviométrique au
cours de ces deux dernières décennies due à une
détérioration de l'environnement forestier, et d'autres
gageraient tout simplement sur le phénomène de changement
climatique.
VI. 3. DONNEES
LIMNIMETRIQUES
L'objectif de l'approche quantitative de la loi de GOODRICH et
de celle de GUMBEL était sans doute la détermination des
périodes de récurrences de certaines valeurs à partir des
données limnimétriques.
Après analyse, les récurrences décennales
pour les deux lois ne se sont reproduites que pendant la première
décennie (1968-1977) de la série, la récurrence de bi
décennale pour la de GOODRICH s'est produite pratiquement au cours de la
première décennie avec une année hydrologique et la
deuxième décennie (1977-1986) avec deux années
hydrologiques, la récurrence cinquantenale s'est reproduite une fois
pour la loi de GUMBEL, pendant que les récurrences centennale et
millénaire ne se sont jamais reproduites sur la rivière
Kasaï durant les quatre dernières décennies.
Les deux dernières décennies ont
été marquées par une baisse sensible de la
limnimétrie. Cette baisse de la limnimétrie a été
signalée dans les travaux antérieurs au cours des deux
dernières décennies. Dans le diagramme limnimétrique de
Lumbu, les courbes limnimétriques annuelles ne présentent aucun
dépassement de l'enveloppe, c'est - à - dire la
limnimétrie a oscillé entre les maxima et les minima mais avec
une nette tendance à la baisse (NTOMBI & KISANGALA, 2002).
Cette situation est à la base de tous les
problèmes que connaît cette importante rivière. Les
accidents à la passe de Kandolo, les échouements, les
éventrements et les naufrages des unités fluviales sont
directement liés à la baisse de la mouille. A ceci, il faut
ajouter le non entretien des signaux de canalisation des routes navigables qui
sont presque inexistants.
Les unités fluviales transportant des denrées
alimentaires passent beaucoup des temps à cause du mauvais état
des voies navigables - ce qui crée l'augmentation des prix des produits
de première nécessité à Kinshasa.
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