VI. 2.
PARAMETRES CLIMATOLOGIQUES
VI. 2. 1. STATION DE
BANDUNDU
Les analyses faites sur le plan présentation brute de
la série et statistique à la station de Bandundu ont
démontré que les pluies et les évaporations ont connu une
baisse significative, pendant que leur évolution concomitante indique
une discordance totale. Le test de corrélation appliqué à
ces données a aussi montré que la valeur calculée est
largement supérieure à la valeur tabulée.
L'hypothèse nulle était rejetée et l'on a retenu son
alternative qui stipule que les pluies n'évoluent pas de paire avec
l'évaporation à la station de Bandundu.
Les enquêtes menées sur le terrain nous ont
permis de conclure sur cette baisse de la pluviométrie. Au fait, sur un
échantillon des 100 enquêtés, au moins 90% reconnaissent
que les pluies commencent à se faire rares et que pendant la saison des
pluies, il pleut rarement. La récurrence des pluies est souvent sous
forme d'orage. Ces pluies diluviennes favorisent plus le ruissellement et le
ravinement accompagné de la destruction des habitations. Elles
provoquent des crues temporelles et n'alimentent pas très bien les
aquifères pour que le bassin garde son niveau hydrostatique
équilibré et que la rivière ait une mouille suffisante
pour la navigabilité.
L'irrégularité des pluies est due notamment au
saccage de la forêt qui reste la source incontestable des
évapotranspirations - tributaires des précipitations.
L'atmosphère ne peut restituer à la terre que si elle
reçoit quelque chose de celle-ci.
Les forêts jouent un rôle clé pour de
nombreux aspects de la gestion des ressources en eau et la protection de
l'environnement. L'impact des forêts sur la qualité de l'eau et
les caractéristiques des processus hydrologiques dans les bassins
versants forestiers est d'une importance primordiale pour un
développement humain durable et la préservation des habitats
naturels. La destruction de cet écosystème forestier a un impact
négatif direct non seulement sur la situation socio-économique
des personnes vivant dans des environnements forestiers, mais a
également des répercussions sur des sociétés
entières à travers les liens étroits de la sylviculture,
de la gestion durable des ressources en eau et d'autres aspects du comportement
humain comme l'agriculture et l'approvisionnement en énergie et commerce
(PUHLMANN & al. 2008).
La destruction de l'écosystème du bassin du
Kasaï est attribuée à la pression démographique. Nous
avons observé cette situation sur la rive droite de la rivière
Kasaï, partie qui couvre le sud de la forêt équatoriale et
qui va pratiquement de Semodanie à Ilebo. Les cités
urbano-rurales (Mabenga, Panu, Mangaï, Dibaya-lubwe, ...) se trouvant sur
ce tronçon, ont connu un accroissement des populations à la
recherche des terres arables, et ceux, fuyant l'avancée du désert
du Kalahari vers le Sud du pays. Nous pouvons observer cela sur les photos (3
et 4) ci-après :
Photo terrain3 :
Forêt équatoriale saccagée le long du Kasaï
Cette photo illustre le niveau du
désastre causé sur la forêt, la population exploite,
défriche et coupe le bois sans normes environnementales. Ici la
forêt dense sempervirente a complètement été
transformée en forêt secondaire décidue.
Photo
terrain4 : squelette de la forêt équatoriale
La photo terrain 4 montre le
« squelette » d'une forêt équatoriale
complètement détruite où ne restent plus que de grands
arbres témoins, longs et tantôt asséchés. Ce
squelette de forêt est appelé aussi « forêt
relique » par les botanistes.
Le taux de croissance démographique est très
élevé actuellement dans notre pays. Il est actuellement de 3,2%
dans sa tranche prévisionnelle 2005-2015 (PNUD, 2007) par rapport
à ce qu'il y avait depuis deux décennies (3%). Cette population,
par manque de travail rémunérateur en milieu rural, se rabat
automatiquement à l'agriculture sur brûlis qui décime
même les racines des plantes. Chaque année, la grande forêt
congolaise perd plus de 2,4% de son écosystème forestier (FAO,
2006) et par ailleurs, l'Afrique dans sa totalité, ne contribue que pour
15% à la déforestation mondiale (MAYAUX P., et al., 2003).
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