CHAPITRE SIXIEME
INTERPRETATION DES
RESULTATS ET DISCUSSIONS
VI. 1. PARAMETRES
MORPHOLOGIQUES
La quantification des facteurs caractéristiques du
milieu physique pour la recherche des causes des variations du régime
hydrologique a donné les résultats que nous allons
interpréter et discuter dans ce chapitre.
Le bassin du Kasaï, avec son indice de compacité
de Gravelius, ou KG égal à 1,29 qui est
supérieur à 1 a donc la forme allongée. Cette
dernière favorise des faibles débits de pointe de crue. Ce genre
de bassin avec la forme allongée a souvent une faible densité de
drainage, un substratum très perméable, un couvert
végétal important et un relief peu accentué.
Sur ce, la rivière Kasaï qui constitue
l'épine dorsale de ce bassin est confrontée, surtout dans sa
partie sud, à un problème d'ensablement occasionné par le
ravinement des berges. Son tronçon qui part d'Ilebo jusqu'à
Charles ville, un tronçon qui n'est pas balisé par la
régie des voies fluviales, est parsemé de plusieurs bancs de
sable et marque une faible mouille, qui est l'oeuvre des graves
érosions qui se développent en amont dans la région de
Tshikapa et ses environs. Sur la photo terrain2 ci - dessous, nous observons
un banc de sable qui obstrue une grande largeur de la rivière Kasaï
et n'offre qu'un petit espace de passage à risque sur la rive gauche
à cet endroit.
Photo de
terrain2 : passage exiguë au tronçon Charles ville - Ilebo
Normalement, dans le chenal d'une rivière, on ne peut
pas trouver des bancs de sable. Dans ce genre de tronçons où les
deux rives sont bornées par des forêts galeries, les eaux de la
rivière coulent dans la même direction et il n'y a pas de
divagation de passe de navigation ; les bancs de sable sont rares. Tel est
le cas du chenal Basakata (tronçon compris entre Lumbu Moke et
Semondani). Mais le chenal Ilebo - Charles ville présente une faible
dénivellation, la vitesse du courant d'eau ayant été
réduite, le cours d'eau perd un peu de sa compétence ; il y
a alors formation des bancs de sable.
Cet ensablement sur la rivière est à la base de
plusieurs dégâts qui surviennent sur les unités
fluviales : échouement, éventrement et naufrage pour ne
citer que ceux-là. Le serpentement des routes navigables ou la
divagation de passes de navigation dans le pool sont attribués à
la mobilité des bancs de sable. Ces bancs de sable sont
constitués de plusieurs mégarides longues de 60 cm à
quelques mètres et diminuent sensiblement la mouille (TSHIDIBI,
1997).
Pour garder une mouille favorable à l'accostage des
unités fluviales au port d'Ilebo, le comité hydrographique du
bassin du Congo avait érigé une digue canalisant les eaux en
direction du quai (DEVROEY, 1939). Cette digue est actuellement mal
entretenue.
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