IV. 1. 4. TEST DE CORRELATION
DE BRAVAIS - PEARSON
Un test statistique est un
moyen rationnel de trancher un problème en optant pour une
décision par rapport à une autre, et ce en connaissance de risque
encouru.
Ce test de corrélation mesure le degré
d'association existant entre deux variables. Dans le cas d'espèce, il
s'agit de vérifier ce lien entre les pluies et les
évaporations.
Pour cela, la démarche ci-après est requise
(SAPORTA G, 1990) :
COV(x,y) = et rx,y =
Où :
- xe et ye sont des écarts
à la moyenne ;
- COV est la covariance de x et y ;
- représentent respectivement l'écart - type de x et y.
- rx,y est le coefficient de corrélation
qui varie entre -1 et +1.
Lorsque r = +1 (Ho), cela signifie une corrélation
parfaite positive où si l'un des paramètres augmentait ou
diminuait l'autre suivrait également.
Lorsque r = -1 (H1), cela signifie une
corrélation parfaite négative, soit l'inverse du premier cas.
Sur un échantillon de vingt neuf années, qui va
de 1977 à 2006, l'analyse nous donne le résultat suivant :
COV(x,y) = avec xe = (xi - ) et ye = (yi - ) ou xi sont les hauteurs des pluies et yi sont
les hauteurs des évaporations à la station de Bandundu (voir
annexe3).
COV(x,y) = COV(x,y) = = -1921,38
rx,y = = = - 0,13
Passons maintenant au calcul du test pour trancher sur la
linéarité de la corrélation entre les pluies et les
évaporations :
tc =
avec (n-2) : degré de liberté
tc : valeur calculée du
test qui représente Ho
r : coefficient de corrélation
r2 : coefficient de
détermination
n : effectif
tc = = = 0,6754998/0,991514 = 0,6813
Au seuil á qui n'a que 5% de chance de se tromper, on
peut calculer la valeur tabulée H1 :
tt(0,05 ; n-2)
tt (0,05 ; 27) = 0,3673
tc étant supérieur à
tt, l'hypothèse nulle (Ho) est rejetée et
on retient alors son alternative (H1). En d'autres mots, cela
signifie que les pluies n'évoluent pas de paire avec
l'évaporation à la station de Bandundu.
IV. 2. POSTE D'INONGO
La station météorologique d'Inongo se situe dans
la partie méridionale de la cuvette centrale et jouit de toutes les
conditions de l'Equateur météorologique.
IV. 2. 1. LES PLUIES
IV. 2. 1. 1. PRESENTATION BRUTE
DE LA SERIE
La station d'Inongo est l'une des stations du bassin du
Kasaï qui reçoit beaucoup des pluies de par sa position
géographique. Son graphique présente une courbe exceptionnelle
dans cette analyse.
La première décennie (1968-1969 à
1977-1978) a été marquée par une tendance à la
hausse des pluies bien que tout se déroule en - dessous de la moyenne
annuelle et de la normale d'Inongo qui est de 1800mm (BULTOT, 1971). Les
hauteurs des pluies de cette décennie ont fluctué entre 1250mm et
1950mm.
Pendant la deuxième décennie (1977-
1978 à 1986-1987), cette station a été bien
arrosée par les pluies. Les totaux annuels ont largement
dépassé la normale, avec des valeurs allant de 1900mm à
plus ou moins 2400mm. Cette décennie confirme que la station d'Inongo
est bel et bien dans la forêt équatoriale et que cette
dernière est caractérisée par l'entité
extrêmement pluviogénétique, appelé ``zone
intertropicale de convergence'' (Z.I.C) et qu'elle était effectivement
un ``océan vert'' (NTOMBI, 1999).
Par contre, pour la troisième décennie
(1987-1988 à 1995-1996), sa première moitié a
été marquée par une hausse des pluies et sa
deuxième moitié dénote une tendance à la baisse
avec des hauteurs des pluies en deçà de la normale. Cette
tendance à la baisse dans la seconde moitié de la décennie
se justifie par le processus de changement climatique en cours en
République Démocratique du Congo (PANA/RDC, 2006).
La dernière décennie (1996-1997 à
2004-2005) est comparable à la deuxième décennie. Les
hauteurs des pluies avaient en partie dépassé largement la
normale de la station d'Inongo, avec un pic avoisinant 2500mm en 1999-2000.
C'est au cours de cette année hydrologique que l'ensemble du bassin du
Congo avait reçu beaucoup de pluies, ce qui avait créé
aussi des inondations à Mbandaka et à Kisangani.
La tendance générale est mitigée avec une
présomption à la hausse, mise à part la situation des cinq
dernières années hydrologiques. Comme il en est ainsi, nous
faisons appel au test statistique pour trancher.
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