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Typologie de perception des problèmes environnementaux pour une gestion rationnelle des ressources naturelles dans quelques écorégions de l'Ituri (Bunia-Mongbwalu-Kasenyi) en province orientale/RDC

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par Préféré Muluba
Université Shalom de Bunia - Licence 2012
  

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I.5. Revues de littérature

Les problèmes environnementaux sont, par nature, des problèmes qui font appel à des approches interdisciplinaires. Par leurs problématiques souvent complexes, ils convoquent à la fois les sciences naturelles et physiques (biologie, écologie, chimie, physique...) pour l'explication des phénomènes, mais aussi les sciences sociales (sociologie, psychologie sociale, économie...) pour l'explication des interactions entre les activités humaines et ces phénomènes. Le recours à des disciplines complémentaires permet donc d'expliquer les différentes facettes des problèmes (théories et méthodes différentes).

Malheureusement, comme le déplore déjà Cervais en 1991 et Reugota en 1990 cité par Sahani en 2012, que fort peu de recherches ont été menées jusqu'ici sur les représentations de l'environnement. Mais, nous passons en revue quelques travaux (sujets) déjà traités en rapport avec le présent travail pour ressortir l'originalité de celui-ci.

« Les Français et l'environnement : l'enquête Populations - Espaces de vie - Environnements » présenté par P. Collomb & F. Guérin-Pace en 1998.

Dans son chapitre I, l'univers des représentations associées au mot environnement, P. Collomb détaille que les Français ne sont pas spontanément sensibles à la dimension planétaire de l'environnement. De manière générale, ils limitent même le champ de l'environnement à un « autour », ou une « proximité », à une maison, voire à leur maison. Cela peut paraître anachronique dans un monde où l'information circule à la vitesse des électrons, abolissant les distances et modifiant sensiblement le temps.

Les grands ensembles de représentations que les Français construisent sur l'environnement ne sont pas totalement indépendants de leurs appartenances sociales, démographiques, géographiques et professionnelles. Les femmes livrent des représentations plus riches que celles apportées par les hommes, plus précises, plus concrètes, qui relèvent plus de la vie au quotidien ; elles s'impliquent plus que les hommes dans leur propos. Quant aux hommes, ils s'expriment plus dans des domaines relevant des activités humaines, y compris des vacances, et apportent, beaucoup plus fréquemment que les femmes, des propositions de nature politique.

Mais en fait, c'est l'âge qui différencie essentiellement des représentations de Français associées à l'environnement, en particulier pour l'évocation de la nature. Si le lien entre l'environnement et la vie est mis en avant, ce sont surtout les populations les plus instruites du pays qui se font les avocats de cette thèse. Mais, excepté ces exemples, l'appartenance sociale ne conditionne que peu leurs représentations. Ainsi, la genèse de ces visions de l'environnement apparaît-elle assez fortement consensuelle.

Qu'elle se rapporte à l'environnement social, géographique, professionnel, ou économique des populations, « l'imagerie mentale » des Français associée à l'environnement est plus particulièrement composée de bonnes sensations apportées par leur univers domestique et par le monde qui leur est proche ou habituel. Construisant ainsi leur vision de l'environnement, les Français peuvent réduire leurs enjeux politiques à la satisfaction de valeurs telles que la propreté, la tranquillité, la beauté, etc.

Compte tenu de la vision catastrophiste de « l'environnement » diffusée par les medias, on s'attendait à constater de nombreuses associations entre les mots « environnement » et « maladie » ou « perturbations de la santé ». Or, les Français lient davantage l'environnement à la santé (près de 60%) qu'à la maladie (près de 30%). L'interprétation de ces « oublis » est probablement aussi complexe que celle de l'association entre « environnement » et « nature ».

Il y a longtemps déjà que Sigmund Freud (1929), cité par le même auteur, a montré la multiplicité des stratagèmes que l'homme utilise pour faire face aux « malaises dans la civilisation ». Parmi ceux-ci figure l'oubli. Or, les Français ont peut-être tendance à oublier trop facilement ce qui les inquiète dans le domaine qui intéresse l'environnement. Ainsi les résistances qu'opposent les Français à aborder spontanément des sujets d'inquiétude, en particulier celle engendrée par l'état de l'environnement ou par son évolution, et leurs propensions à idéaliser l'environnement ne peuvent nous surprendre totalement. La « nature » qui constitue l'un des thèmes majeurs de l'imaginaire humain et traverse les siècles comme les cultures vient alors se substituer à la litanie des risques majeurs qu'encourent les Français.

Aujourd'hui, les sociétés françaises sont confrontées à des problèmes d'environnement dont la gravité ne fait aucun doute, et dont on retrouve le caractère d'urgence dès lors que l'on pose aux Français des questions directes. Pourtant, ces problèmes semblent exclure l'univers mental des Français en matière d'environnement. Ils ne semblent pas spontanément faire le lien entre le local et le global. En cette matière délicate qu'est ce tout interactif que l'on appelle environnement, les Français semblent éprouver de grandes difficultés à passer de la chose au mot. Or, les mutations sociales, économiques et politiques qu'implique la réponse à ces défis planétaires exigent une véritable sensibilisation du public pour aboutir à une réelle prise en compte de ce que recouvre la notion de l'environnement.

« Les français face au changement climatique : paradoxe entre sensibilité avouée et pratiques », mémoire de Master en études du développement développé par Chloé Zambeaux (2006).

Dans la conclusion, l'auteur de ce mémoire a constaté que si les Français se disent sensibles au problème du changement climatique, cette sensibilité ne se reflète pas dans les pratiques. Il a vu que cet écart entre sensibilité et pratiques peut s'expliquer d'une part, par le fait que malgré la médiatisation croissante de la thématique du changement climatique, il existe un problème important de connaissance de ce phénomène dans l'opinion publique. D'autre part, il a mis en évidence l'existence d'autres facteurs, internes ou externes aux individus, qui constituent des contraintes, des obstacles au changement de comportement en faveur de la lutte contre le changement climatique.

Les résultats de ce travail ont conduits l'auteur du travail à se poser la question suivante : quels sont les moyens dont disposent les pouvoirs publics, mais aussi les autres acteurs de la société française (associations, médias, entreprises), pour favoriser les pratiques de lutte contre le changement climatique ?

Pour lui, il aboutit en disant qu'il n'existe pas, à sa connaissance, de solution miracle qui inciterait les Français à s'engager dans la lutte contre l'effet de serre. Pourtant, selon lui, les pouvoirs publics peuvent largement contribuer à créer une nouvelle orientation des comportements individuels. Il pense qu'il existe trois axes complémentaires d'action pour les pouvoirs publics. Il s'agit d'informer et sensibiliser l'opinion, de créer un contexte favorable pour le développement d'actions individuelles en faveur de la lutte contre l'effet de serre, et de réussir à provoquer l'engagement des citoyens grâce à des techniques de « manipulation ».

Perception des problèmes environnementaux ; mise en évidence des indicateurs utilisés par différents acteurs en Cité de Bunia : cas de quartiers Lumumba, Bankoko, Salongo et Nyakasanza. Mémoire de licence en aménagement et gestion des ressources naturelles abordé par Bosomi Timbili Junior (2012).

Ses investigations ont été menées dans la Cité de Bunia, plus spécifiquement dans les quartiers Bankoko, Lumumba, Salongo et Nyankasanza d'où il a repéré certains indicateurs que les élèves et les autres groupes sociaux utilisent pour repérer un problème environnemental local. Ces indicateurs s'apparentent probablement à ceux que les adultes non spécialistes emploient pour décrire la santé de leur milieu. Les indicateurs des élèves se limitent principalement à l'observation sensorielle et ne sont pas tous nécessairement scientifiques. Ils se rattachent principalement à l'apparence, à la couleur et au mouvement des objets observés. De même, lors de leur description d'un problème environnemental, les élèves notent aussi des indices identifiables à l'oeil nu, c'est-à-dire les déchets au sol et dans l'eau et les érosions.

L'auteur poursuit en disant qu'à Bunia, toutefois, plusieurs problèmes environnementaux ont été recensés, dont la présence des déchets au niveau des avenues et des cours d'eau, la pollution de l'air par la poussière, les inondations provoquées par les débordements des eaux dus aux embâcles qui bouchent les buses et empêchent l'eau de passer à travers ainsi que d'autres impacts de l'urbanisation. Il estime que les élèves et même d'autres enquêtés reconnaissent la présence de quelques-uns de ces problèmes. Les cas de la qualité de l'eau et de la présence de déchets à Bunia sont des exemples de problèmes dont ils sont sommairement conscients. Cependant, les élèves ne remarquent pas le problème de l'urbanisation qui occasionne la perte des espaces verts et celui de la défectuosité des fosses septiques ainsi que leur position en amont des sources et d'autres cours d'eau qui affectent ainsi la qualité de l'eau.

En effet, dans les eaux polluées par des matières fécales provenant d'eaux usées ou d'eaux de ruissellement, le risque de contamination est élevé. Dans les quartiers dans lesquels nous avons mené nos investigations, la santé des citoyens se trouve menacée lorsque ces eaux qu'elle utilise sont polluées. De même, les élèves semblent ignorer les impacts environnementaux des pratiques forestières inadéquates pourtant pratiquées dans les environs proches de la Cité. Ainsi, les coupes abusives des forêts aux environs de Bunia peuvent être à la base de beaucoup de problèmes environnementaux notamment l'élévation de la température et d'autres problèmes liées à la concentration de la fumée dans l'air ainsi que les poussières qui peuvent irriter certains organes humains.

Il aboutit en disant que les résultats de cette recherche invitent la réflexion par rapport à des stratégies pédagogiques qui permettraient d'améliorer, chez les élèves et les autres habitants des quartiers enquêtés, les capacités d'analyse de l'état de leur environnement et de sa vulnérabilité. Le renforcement de leurs connaissances environnementales et de leurs compétences d'observation critique et de perception des risques permettrait aux élèves de mieux prédire et gérer les dangers ou nuisances présents dans leur milieu et s'avérerait nécessaire pour amorcer avec eux un processus de résolution de problèmes.

Quant à ce qui concerne ce travail, les investigations abordent l'aspect de typologie de perception des problèmes environnementaux par la population de Bunia, Mongbwalu et Kasenyi. Elles essaient d'aborder aussi bien de représentation de l'environnement par la population d'après leurs différents types de ressources. Les problèmes environnementaux sont connus dans le domaine scientifique, mais ce travail veut retracer le sens commun de la population face aux problèmes environnementaux et à la représentation de l'environnement.

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