I.3. La résolution
des problèmes environnementaux
Pruneau et Coll. (2009) cité par
H. Benchekroun et D. Pruneau (2011) ont élaboré
une représentation du processus de la résolution de
problèmes environnementaux (Figure 1). Cette représentation
illustre l'aspect cyclique et dynamique de ce processus.
Figure 1. Le processus de la résolution de
problèmes environnementaux Pruneau et al., (2009)
Dans la Figure 1, le processus de la résolution de
problèmes environnementaux comprend des allers-retours continus entre
l'espace problème, l'espace solution et l'espace action. Au
départ, une mise en situation permet à l'individu de prendre
conscience de la présence d'un problème. L'individu observe et
explore le problème. Par la suite, il pose le problème en
incluant plusieurs dimensions de ce dernier : ses sources, ses causes, les
acteurs impliqués, les lieux où on le retrouve, ses impacts, la
situation désirée, les obstacles à l'action...
L'étape suivante consiste en l'élaboration de plusieurs
solutions. Ces possibilités de solutions sont évaluées
pour en choisir une et enfin passer à l'action. La dernière
étape suppose la planification, l'implantation et la validation de la
solution choisie.
Durant le processus, l'individu fait constamment des
allers-retours entre les différentes étapes. En cas de
découverte de nouveaux aspects au problème, la personne devant
résoudre le problème et revient à l'espace problème
pour ajuster son ou ses énoncés. De même, s'il
découvre que ses solutions ne sont pas réalisables, il recommence
à définir son problème. Enfin, si l'individu
réalise que l'action choisie ne réussit pas à
améliorer la situation, il retourne dans l'espace solution. Le processus
se déroule dans le cadre d'un grand espace métacognitif puisque
l'individu réfléchit constamment à sa façon de
travailler en résolution de problèmes et réajuste son
savoir et ses démarches d'enquête.
I.4. Phénomenographie et
cartographie de représentation de l'environnement dans le contexte
général
Selon Sahani M. (2012), c'est au tour des années 1970
que l'environnement est apparu comme un objet social sur le thème du
risque, de la menace et de l'urgence. C'est à la première
conférence des Nations Unies sur l'environnement humain tenue en
Stockholm à 1972 qu'on lança un appel au développement
d'une conscience collective à l'égard des problèmes
environnementaux. Dans un domaine comme celui de l'environnement qui fait
essentiellement appel à la prise de décision, à
l'engagement et au changement, l'étude de représentation sociale
s'avère essentielle pour comprendre la dynamique de rapport entre la
personne, le groupe et l'environnement, dynamique à partir de laquelle
peuvent être planifiés les stratégies appropriées.
D'où la nécessité de prendre en compte le domaine de
l'action, de l'éducation et de la formation relative à
l'environnement. Ainsi, la démarche et le résultat d'une
étude phénomenographique de représentation de
l'environnement dans le contexte spécifique de l'Education Relative
à l'Environnement (ERE) sont présentés. A la
lumière de cette étude, quatre préoccupations majeures
concernant la recherche sur les représentations sociales seront
discutées :
- La nécessité de prendre en compte la
complexité et la pluralité de représentation ;
- La problématique de la détermination des
groupes sociaux de référence ;
- Le lien entre la représentation et la pratique
sociale ;
- Le rapport entre science et sens commun.
Par rapport à la cartographie, on fait une étude
de corpus auprès de la population qui permettra de construire
progressivement et d'évaluer une typologie de représentation de
l'environnement. La méthode de production de corpus d'analyse consiste
à demander de faire un dessin « ce que l'on a dans la
tête quand on pense à l'environnement », puis de
rencontrer son dessin à un texte de 10 lignes au verso. L'analyse
consiste à caractériser la représentation à l'aide
de neuf critères spécifiques :
- Les mots clés récurrents ;
- Les images mentales prédominantes ;
- Les composantes de l'environnement explicitées ;
- Les problèmes environnementaux concernant la relation
à l'environnement tel que perçu (formulé explicitement ou
non) ;
- Les principales valeurs associées (explicite et
implicite) ;
- La visée éducative centrale ;
- Les principales compétences sollicitées ou
à développer dans la relation à l'environnement ;
- Les stratégies éducatives
appropriées ;
- Les actions privilégiées.
La caractérisation de représentation
exprimée par chaque sujet permettra ensuite de le regrouper à un
nombre limité des catégories constituant ainsi une typologie de
la représentation de l'environnement. Cette recherche s'inscrit en effet
dans une perspective phénomenographique.
Marton en 1991 et 1994 cité par Sahani M. (2012),
explique que la phénomenographie s'intéresse aux
différentes façons de percevoir, d'expérimenter, de
comprendre et de conceptualiser différents phénomènes du
monde autour de nous de façon à le caractériser et de le
regrouper en catégorie interreliée correspondant à un
nombre limité des visions du monde au sein d'une population.
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