5.3.
Motivation éthique et rôle de l'éducation
environnementale.
La conservation de la biodiversité ne peut se limiter
aux seuls aspects techniques ou législatifs. Les responsables
politiques, comme les scientifiques, ont conscience qu'elle nécessite un
soutien populaire. Ainsi la conférence de Rio et les débats
autour de la protection de la biodiversité ont bien mis en
évidence cette question dans ses dimensions morale et éthique,
pour certains groupes de pression (Christian Leveque, 2002). En
réalité, le début sur la protection de la diversité
biologique poursuit le vieux débat philosophique sur les relations que
l'homme entretient avec la nature. L'attitude des sociétés par
rapport aux problèmes de conservation de la biodiversité en
dépend. L'éducation environnementale s'avère donc
nécessaire, indispensable pour être intégrée dans
les programmes scolaires et extrascolaires pour imposer le respect des valeurs
environnementales.
L'enseignement peut être un outil indispensable pour
augmenter la prise de conscience du public concernant la protection de la
biodiversité formant les connaissances, mais également les
perceptions et les attitudes de jeunes vis-à-vis de la
biodiversité.
L'école, centre d'éducation qui réunit
les enfants de toutes les couches sociales, constitue un milieu indiqué
pour la diffusion et la transmission des connaissances, de savoir-faire,
d'attitude et d'aptitudes positives vis-à-vis des préoccupations
environnementales (M. Bathily et O. Wane, 1999). Dans cette optique,
l'éducation environnementale a pour ambition de préparer les
nouvelles générations pour une gestion durable de
l'environnement.
L'éducation environnementale est définie selon
l'UNESCO ( United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization )
comme « une forme d'éducation rénovée qui a
pour but de former une population mondiale consciente et
préoccupée de l'environnement et des problèmes qui s'y
rattachent, une population qui ait les connaissances, les compétences,
l'état d'esprit, les motivations et le sens de l'engagement qui lui
permettent de travailler individuellement et collectivement à
résoudre les problèmes actuels et à empêcher qu'ils
ne s'en posent de nouveau ».
Au Tchad, l'éducation environnementale (EE) est
définie dans l'article 9 de la loi n° 14/PR/98 définissant
les principes généraux de la protection de l'environnement :
«l'éducation, l'information et la formation initiale et
continue sont mises en oeuvre à tous les niveaux de façon
à susciter des comportements responsables vis-à-vis de la
préservation de la restauration et la mis en valeur de l'environnement
au service du développement ».
Pour SOUCHON et GIORDON (1991), l'éducation
environnementale fait apparaître les domaines suivants :
ü La prise de conscience
ü Les connaissances
ü Les attitudes
ü Les compétences
ü La capacité à évoluer
ü La participation.
Il faut souligner que l'Éducation Environnementale se
veut une action soutenue, permanente, qui se propose d'installer chez le sujet
des réflexes positifs vis-à-vis de l'environnement qui s'adresse
à tous. Le public cible est donc la population entière sans
distinction d'âge, de sexe ni de région. Cependant, les
associations, les groupements, les producteurs, les leaders d'opinions, les
responsables coutumières et religieux, les agents de l'État... en
sont des personnes ressources.
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