5.1.2. Sur le plan
international.
A l'échiquier international, le Tchad a
manifesté sa volonté politique à travers la ratification
de différentes conventions internationales :
Convention relative à la conservation de la faune et
de la flore à l'état sauvage, Londres 1933.
Convention africaine sur la conservation de la nature et des
ressources naturelles de 1969 (en Algérie).
Convention relative aux zones humides d'importance
internationale, dite convention de RAMSAR de 1971.
Convention sur le patrimoine mondial, culturel et naturel,
UNESCO 1972.
Convention relative sur le commerce international des
espèces de faune et flore sauvages menacés d'extinction (CITES),
dite convention de Washington de 1973.
Convention relative aux règlements communs sur la
flore et la faune dans le bassin du Lac Tchad de 1976.
Convention sur la biodiversité de Rio de Janeiro en
1992.
Convention cadre des Nations sur les changements climatiques
en 1992.
L'application de ces différentes conventions est
faible partout dans les aires protégées du pays. Un manque de
respect des textes règlementaires est signalé de partout. Par
exemple, il est rapporté que certains officiers de l'armée sont
complices de certains actes de vandalisme sévissant (les menaces
proférées à l'endroit des agents de contrôle et le
cas d'assassinat des gardes de réserves ou parcs) dans les aires
protégées. Les pots de vin et la corruption sont fréquents
à tous les niveaux. Cela est ressorti lors de nos enquêtes de
terrain. Les aires protégées subissent les conséquences
d'agitation civiles et l'instabilité politique, ce qui favorise le
braconnage (la guerre civile de 1979, la rébellion et le
phénomène de coupeurs de route sévissent également
tant au niveau de RFBL et de Sena Oura. Les pratiques culturelles, les
croyances et les usages traditionnels entrent en conflits avec les objectifs
poursuivis dans certaines aires protégées. Dans la RFBL, on
observe des débordements pendant la « fête des pintades
» et cérémonies traditionnelles (fii loo, fii
mundang ....). En fin, il faut aussi le dire que la forte demande pour la
consommation ou la commercialisation des ressources vulnérables (la
graisse et la viande de lamantin, la bile du babouin, la viande du lycaon...qui
ont respectivement des vertus pour la virilité et servant des anti-dotes
contre le Sida et l'épilepsie.) confère à celles -ci une
valeur marchande.
5.2
Développement Rural intégré (DRI).
Le développement rural intégré est une
stratégie par laquelle une série d'actions
régulières progressives, amorcés ou soutenues par une
volonté politique apporte des changements quantitatifs et qualitatifs au
sein d'une population rurale et avec sa participation consciente et active en
vue de répondre à ses besoins essentiels, d'améliorer son
bien-être et d'engendrer un processus autonome de développement
(CIEM, 1980). Un développement soutenable du milieu rural, garant d'une
bonne gestion de la biodiversité est nécessairement un compromis
entre ce qui est socialement souhaité, écologiquement acceptable
(Christian Leveque, 2002). Le DRI implique conséquemment la
participation de la communauté à tous les niveaux des
actions à entreprendre.
La participation de la population : il convient de dire
que le DRI est fondé sur la participation qui doit être
volontaire, active et consciente. Cependant dans certains cas, il pourrait
être justifié de « provoquer » dans une
certaine mesure. La participation communautaire implique que l'ensemble de la
population concernée prenne une part active à la
réalisation des projets de développement, sans pour autant brimer
les initiatives individuelles. La participation doit être
préparée et stimulée par des actions d'éducation,
de formation, d'information, d'animation, de vulgarisation et de communication.
Soucieuse de conserver le patrimoine naturel que constitue la
RFBL en vue de leur gestion durable, la coopération tchado allemande
(l'ONG GTZ ) favorise la reprise de la situation du DRI
à travers sa composante « Gestion et conservation des
ressources naturelles »
Cette ONG, s'appuyant sur des structures locales existantes, a
mis en place une méthode participative qui intègre de
manière active et chacun en ce qui le concerne (masse paysanne, chefs
traditionnels, responsables administratifs, services techniques, ONG, projets,
...) à la gestion saine du patrimoine.
Avec cette intervention de la GTZ qui a mis en place un
ensemble de règles simples, faciles d'application, objectives et
équitables pour tous les utilisateurs et producteurs, les
résultats semblent être prometteurs.
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