4.2.2. Causes directes et
indirectes.
Les changements climatiques globaux
font partie des causes directes de la dégradation de l'environnement. La
déforestation et l'utilisation massive des combustibles fossiles sont
à l'origine d'une augmentation de la teneur en gaz carbonique
atmosphérique qui est susceptible d'entraîner un
réchauffement de la planète. Ce que l'on appelle
« l'effet de serre » devrait entraîner des
modifications de la pluviosité et des régimes hydrographiques,
qui à leur tour, contribueront surtout à la fragmentation des
milieux ambiants des espèces hydrophiles et un appauvrissement de la
diversité biologique.
L'ignorance écologique fut la
plus longue période de l'humanité. Pendant longtemps, les
botanistes et les zoologistes ne se sont guère souciés de la
pérennité des habitats naturels du globe et du suivie des
espèces végétales et animales. Le progrès
technologique a amené l'homme à altérer la
biosphère. Aujourd'hui les conséquences sont
considérables. Pourtant, nous ne devrions pas oublier que les ressources
de la terre sont limitées et que nous n'avons pas à notre
disposition une seconde planète à piller. Nous devons donc
développer en nous-mêmes un état d'esprit favorable
à l'environnement et nous efforcer de vivre en harmonie avec la nature
sans dilapider les richesses, sans détruire les ressources et sans
compromettre l'équilibre écologique. Cet éveil tardif de
conscience a eu à susciter un changement vers le milieu du XIXe
siècle d'où l'idée de création des parcs nationaux
dont le premier, le Yellowstone National Park,
crée il y a plus d'un siècle (en 1872). Toutefois, il convient de
souligner que les séquelles de l'ignorance écologique
gangrène encore l'esprit humain d'où la lecture visible au
travers des actions irrationnelles posées par l'homme. L'acquisition de
connaissances aiderait à accorder un intérêt à
l'environnement sous toutes ses dimensions. Son insuffisance ou son manque se
révèle comme une porte ouverte aux désastres et aux
déséquilibres écologiques où les processus de
régénération et les cycles naturels seront durement
compromis. Sur le terrain, on constate que la disparition ou la
dépopulation des lamantins ne semble pas trop préoccupé la
grande majorité de la population riveraine. Certains trouvent ironique,
le fait que l'État cherche à tout prix le bien-être de ces
animaux que de ses citoyens. D'autres trouvent paradoxale le zèle avec
lequel, les services techniques répriment les déviants
(arrestations, lourdes amendes) et ont du mal à admettre les
espèces piscicoles arriveraient à une complète extinction
un jour. Cette prédiction apocalyptique ne fait aucun souci, car le
souci des exploitants repose plutôt sur la satisfaction des besoins du
présent.
L'Insuffisance de connaissances: Les
scientifiques n'ont pas toujours une connaissance suffisante des
écosystèmes pour prévoir leur évolution. Les
milieux les plus riches en espèces sont situés sous les
tropiques, le plus souvent dans des pays pauvres, qui ont d'autres
priorités, en terme de financement que le développement de
connaissances sur la biodiversité. Même si le savoir existe, il
n'est pas toujours transmis correctement aux décideurs et l'information
ne circule pas très bien. La direction de pêche et aquaculture, en
sus de son personnel restreint n'a que de généralistes en son
sein. Aucun de son personnel n'est spécialiste du lamantin.
L'inventaire de la
biodiversité est donc le plus souvent incomplet dans
beaucoup de régions, et les évaluations quantitatives des impacts
sont rares. Les lacs de Léré regorgent certes de lamantins mais
aucune donnée chiffrée n'est connue de leur effectif. Cette
absence d'information est un handicap pour guider les stratégies de
conservation et évaluer les effets de mesures qui ont été
prises. Dans cette situation d'incertitude, il est difficile d'apporter des
éléments indiscutables sur les coûts ou les
bénéfices qui pourraient résulter de certaines pratiques.
Il faut aussi ajouter à ces causes ci dessus d'autres facteurs qui
constituent des entraves aux stratégies de conservation des ressources.
|