Le droit à une éducation de base est un droit
inaliénable de tout enfant. Ce droit est reconnu par la constitution
béninoise. En effet, l'éducation stimule le développement
intellectuel et social de l'enfant tout en favorisant sa capacité de
pouvoir mieux gagner sa vie. Composante essentielle du développement
d'un pays, elle aide les acteurs sociaux à participer de manière
active à sa construction.
Toutefois, l'éducation qui aide un enfant à se
développer est souvent gravement menacée par le travail. Ce
travail les occupe à tel enseigne que les enfants n'arrivent pas
à fréquenter assidûment l'école.
En effet, beaucoup d'enfants abandonnent l'école ou
sont incapables de respecter les exigences du système scolaire parce
qu'ils doivent travailler. Certaines occupations obligent les enfants,
même lorsqu'ils sont inscrits à manquer les classes. Si certains
enfants se voient privés de leur droit à l'éducation
compte tenu de leur arrivée précoce sur le marché du
travail, d'autres par contre arrivent prématurément sur ce
marché simplement parce que leur droit à l'éducation n'est
pas formellement
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Judicaël
La problématique du travail des enfants
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garanti. Ceci explique le fait que l'environnement social du
travail mine parfois la valeur que les enfants accordent à
l'éducation.
Comme le montrent les chiffres issus des enquêtes de
terrain, la grande majorité des enfants sont déscolarisés
ou non scolarisés. Les raisons évoquées par les uns et les
autres en ce qui concerne l'abandon scolaire concernent le redoublement suite
aux renvois, au manque de moyen, à l'absence de volonté des
parents, etc.
Le plus important pour les enfants étaient de faire
face à leurs nombreux besoins. Les besoins alimentaires, vestimentaires
et en priorité ceux relatifs aux dépenses scolaires occupent la
pensée des jeunes écoliers. Ainsi, pour ceux qui ont
commencé l'école, ces préoccupations prennent très
souvent le pas sur leur rendement scolaire.
En effet, pour la majorité des enfants
déscolarisés, les parents ne prenaient plus en charge les
dépenses liées à leur scolarité, parce qu'ils
estimaient que ces dépenses leur reviennent chères. A cet effet,
les parents ont fustigé les dépenses supplémentaires
occasionnées par le fait des NPE compte tenu des manuels scolaires qu'il
faut renouveler chaque année pour chaque enfant. Ils estiment que
l'ancien programme a cela de bon qu'un seul livre acheté pour un
écolier peut être également utilisé par ses
frères qui passent par cette même classe.
Quoi que l'on dise, les études et le travail ne font
pas bon ménage. Et il est très difficile pour les enfants de
pouvoir travailler pour subvenir à leurs besoins et de suivre
assidûment les cours. Le travail a donc des retombées
négatives sur leur cursus scolaire. Très peu d'enfants
employés comme domestiques parmi ceux interrogés vont à
l'école. Le pourcentage est de 09,8 % chez les garçons et de 06,2
% chez les filles (confère graphique N°III). Contrairement aux
enfants de leurs employeurs, ces enfants ont rarement la possibilité de
terminer leurs études. En plus des conséquences sur leur avenir,
ces enfants seront incapables de lire et
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d'écrire correctement. Même dans le cas
où ils ont la possibilité de fréquenter l'école,
ils doivent trouver le temps pour étudier tout en faisant leurs devoirs
domestiques. Bien souvent, la fatigue et le manque de temps les empêchent
de faire leurs devoirs d'école afin d'être au même niveau
que les autres enfants.
Pour cette raison, certains enfants se voient dans la triste
obligation de laisser les bancs. Au-delà de cette réalité,
d'autres enfants dès le jeune âge sont absorbés par le
travail et n'ont pas accès à l'éducation.
Ceci est d'autant plus grave, puisque le monde actuel est
marqué par l'avancée des technologies. En effet, la formation et
le perfectionnement quel que soit le secteur d'activité sont aujourd'hui
valorisés. Nul n'ignore non plus l'importance de la scolarisation qui
permet d'éviter l'analphabétisme et l'ignorance, car
l'école permet aussi la formation à la vie active. Et c'est sans
nul doute ce qu'a voulu mettre en évidence un groupe d'étude de
l'OMS (1987) dans un rapport sur la santé de l'enfant au travail en
écrivant : « les enfants qui travaillent ne sont pas seulement
privés de cette préparation essentielle ; la possibilité
de combler cette lacune par la suite leur est également refusée.
Illettrés ou médiocrement instruits, les jeunes travailleurs
resteront toute leur vie dans une situation précaire sur le
marché du travail ». Désorientés de leur avenir
scolaire, ces enfants seront limités dans leur choix.
Ceci est d'autant plus renforcé par le système
de la valorisation du diplôme dans notre société. Ceux qui
se retrouvent sans diplôme ou encore n'ont pas eu l'opportunité de
faire une école technique ou professionnelle risquent de se retrouver au
bas de l'échelle sociale.
Par ailleurs, l'analphabétisme compromet fortement le
développement d'un pays. Etant entendu que ces enfants travailleurs,
aujourd'hui analphabètes ou déscolarisés seront les
adultes de demain et seront appelés à gérer des familles,
des groupes, on peut se demander quel
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sort serait réservé à ces derniers.
L'analphabétisme de ces enfants est sans doute un facteur négatif
pour eux-mêmes d'abord et ensuite pour l'arrondissement et pour le
Bénin. En effet, l'éducation favoriserait les enfants à
assurer une relève de qualité. Et si cette éducation n'est
pas assurée, cela pose un problème fondamental. De ce fait,
Godomey se voit privé des enfants qui seront les cadres et intellectuels
de demain. Aussi, trop de petits métiers sans qualifications
réelles submergeront-ils l'arrondissement.
Les dangers liés à la non scolarisation des
enfants viennent d'être abordés. Aussi, l'enfant a besoin de vivre
dans un environnement qui lui est favorable. Tel que le souligne le point
suivant, les violences verbales, physiques et les intimidations portent
atteinte à leur développement psychosocial.