Les enfants exercent différentes activités et
ceci dans des conditions très variées. On peut donc classer en
deux catégories la nature des travaux qu'ils exercent.
La première catégorie prend en compte un
travail au profit des enfants en ce sens qu'il leur est
bénéfique. En effet, il favorise le développement
physique, mental, moral ou social de l'enfant sans porter entrave à sa
scolarité, à son épanouissement. Il s'agit des
activités ménagères ou familiales, des petites
activités non contraignantes (aide à la vente, assistance
portée à des proches dans leurs activités) faites lors des
vacances pour gagner un peu d'argent. Ces activités permettent aux
enfants d'acquérir des compétences.
La seconde catégorie est celle là qui porte
préjudice à l'enfant et nuit à son développement
sur les plans sus cités. Les activités peuvent être :
l'apprentissage à un âge précoce, la vente, les travaux
domestiques et ménagers à plein temps, etc. Ces activités
compromettent leur éducation, et obligent parfois les enfants à
cumuler activités scolaires et travail. L'exploitation des enfants est
inacceptable quelle que soit la situation.
Le quotidien de certains enfants travailleurs a
été investi, pour voir de manière concrète comment
se déroule leur journée au travail. Ceci a permis de voir dans
quelles conditions les enfants sont employés. Mais il est à
souligner qu'un enfant placé n'est pas systématiquement soumis
à un mauvais traitement. Le graphique suivant fait état de la
nature des activités exercées par les enfants.
![](La-problematique-du-travail-des-enfants-dans-larrondissement-de-Godomey73.png)
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Réalisé et présenté par KANHONOU H.
Judicaël
La problématique du travail des enfants
dans l'arrondissement de Godomey
Graphique N°IV : Répartition des
enfants suivant les secteurs d'ac tivités
![](La-problematique-du-travail-des-enfants-dans-larrondissement-de-Godomey74.png)
90
70
60
50
40
30
0
20
10
0
Apprentis
83
15,6
Domestiques
7
40,6
Domestiques et vendeurs
10
43,8
Garçons
Filles
L'analyse de ce graphique permet de
faire ressortir plusieur s réalités.
En effet, quand on prend la
catégorie des apprentis,
%
un pourcentage de 83
l'échantillon.
de 6 à 14 ans. Ceci
Il est à rappel
pousse à dire que les petites filles se
retrouvent en
, tandis que les filles ne représentent
que
er à toutes
fins utiles que la catégorie d'
il y a, chez
les garçons
15,6 % de
âge est
nombre minoritaire dans l'apprentissage, ce qui est
tout à fait le phénomène inverse chez les
garçons. Ce qui découle des résultats de terrain est que,
les garçons sont envoyés plus tôt en apprentissage. La
raison explicative serait que le garçon en tant que futur homme doit
apprendre assez vite son rôle d'homme.
Dans la catégorie des domestiques les
garçons sont de 07% et les filles 40, 6%. Ici, il s'agit des enfants
placés qui n'exercent que des travaux ménagers. Il faut remarqu
er ici la différence entre les pourcentages.
Enfin,
![](La-problematique-du-travail-des-enfants-dans-larrondissement-de-Godomey75.png)
70
Réalisé et présenté par
KANHONOU H. Judicaël
La problématique du travail des enfants
dans l'arrondissement de Godomey
la dernière catégorie montre un effectif de 10%
chez les garçons et 43,8% chez les filles. Il s'agit ici des enfants qui
à la fois travaillent à la maison comme domestiques et sont tout
aussi présents dans la vente à la sauvette, ou plus encore se
retrouvent en pleine activité avec des vendeuses de mets, des patronnes
de maquis et autres. Il est à souligner qu'au nombre de ces enfants, il
s'y trouve certains qui sont employés par leurs propres parents.
Il a été remarqué dans les deux
dernières catégories une nette préférence des
filles qui sont employées pour plusieurs travaux à la fois. Le
facteur explicatif serait que, dans les aides domestiques et la vente, les
filles ont plus d'efficacité que les garçons. En effet, mieux que
les garçons, elles peuvent aider à la cuisine, faire les travaux
ménagers, appuyer la tutrice dans ses AGR. En dehors de toutes ces
activités, elles peuvent aussi garder les petits enfants ou les conduire
à l'école et les ramener. Compte tenu de toutes ces
activités menées, leurs journées de travail sont longues
et très fatigantes. Les enfants malgré leur jeune âge sont
surexploités, car ils n'ont presque aucun répit tout au long de
la journée. Pour ceux qui sont en apprentissage et ne rentrent que le
soir, malgré toute la fatigue de la journée, d'autres occupations
les attendent déjà à la maison. Parfois même, ils
n'ont pas le temps de prendre une douche avant de recommencer. Ceci donne
l'impression que leur travail est le prix de leur hébergement.
Par ailleurs, toujours selon les chiffres de l'enquête,
45 % des enfants sont des Vidomègon contre 30% qui constituent des
bonnes en ce sens que ces enfants sont payés pour le service qu'ils
rendent. Cette somme varie entre 6.000 et 12.000 F CFA et est perçue par
les parents ou des intermédiaires par qui l'enfant a été
amené. Le reste du pourcentage c'est-à dire 25% sont chez leurs
propres parents.
Pour la grande majorité (45%) qui sont des
Vidomègon, leur rémunération n'est ni fixe, ni
déterminée. En vérité, pour les parents
déjà soulagés du fait que l'enfant ne soit plus à
leur charge ne discutent pas d'un
![](La-problematique-du-travail-des-enfants-dans-larrondissement-de-Godomey76.png)
71
Réalisé et présenté par KANHONOU H.
Judicaël
La problématique du travail des enfants
dans l'arrondissement de Godomey
prix en échange des services que rend l'enfant. Mais
en retour, ils attendent que les tuteurs de l'enfant leur offre de temps en
temps des cadeaux ou de l'argent. Aussi, les Vidomègon
bénéficient-ils de la part de leurs tuteurs des dons en nature
(chemises, pagne, chaussures, bracelets, etc...). Ce qui constitue des gestes
de reconnaissance.
Il est admis ici de reconnaître que le type de
placement détermine la compensation que reçoit l'enfant ou ses
parents.
Les enfants passent beaucoup d'heures au travail, ce qui ne
leur permet pas d'aller à l'école pour ceux qui en ont l'envie.
Ils peuvent passer toute la journée au travail avec quelques rares
moments de repos dans l'après-midi.
Voici une journée de travail d'une fille de 13 ans qui
a été interrogée comme le montre l'encadré suivant
: