Il s'agit ici d'un projet antérieurement
proposé par Essombe Edimo (2005, op.cit) dont la mise en oeuvre serait
d'une grande importance pour la structuration du système productif local
de la ville de Douala. En effet, selon l'auteur, il s'agit de favoriser le
regroupement sectoriel (ou par métier) d'un ensemble d'entreprises au
sein des aires de production bien ciblées et dans lesquelles elles
devraient bénéficier en commun à la fois des
économies d'agglomération, des effets de voisinage et de
coordination de l'ensemble de la branche. Tout comme cette concentration
spatiale des acteurs de la même filière dans une aire de
production devrait permettre aux uns et aux autres de tirer un maximum de
bénéfices de la localisation à proximité d'autres
entreprises et de la présence d'un marché de travail. Ou encore
de bénéficier à la fois des externalités de
réseaux et informationnelles ainsi que des savoir-faire
spécifiques.
La promotion des « parcs d'entreprises » rentre en
droite ligne dans la dynamique de restructuration de l'espace urbain en vue de
renforcer le foncier d'entreprises et surtout de reconstruire
l'attractivité de la ville de Douala. En même temps qu'elle permet
en effet d'avoir une maitrise des extensions périurbaines de la
ville.
Par ailleurs, à travers l'abondante littérature
sur le développement local, l'on peut retenir que de tous temps, les
collectivités territoriales décentralisées ont eu à
recourir à des interventions directes auprès des
entreprises44 afin que celles-ci s'installent ou pérennisent
leurs activités sur leur territoire. A cet égard, il s'agira
ainsi pour l'exécutif communautaire de la ville de Douala de :
44 A travers une panoplie d'actions s'exprimant
sous forme d'aides financières directes ou encore à la promotion
de « l'immobilier d'entreprises ».
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 94
y' Financer sous diverses formes une partie des
immobilisations des entreprises. Ce qui reviendrait à baisser leur
besoin en fonds de roulement. Cette politique peut bien être
adaptée pour la promotion des PME qui ont difficilement accès au
système bancaire.
y' Construire et aménager des zones d'activité
à bas loyer.
y' Mettre à la disposition, soit à faible
coût, soit gratuite des bâtiments adaptés aux entrepreneurs,
ou encore à la mise en place d'exonérations fiscales et autres
garanties d'emprunts des entreprises (Datar, 1995, op.cit).
En somme, si la stabilité économique, la
présence des ressources humaines qualifiées, la stabilité
politique, ainsi que l'Etat de droit sont des pré-requis indispensables
pour mener à bien la bataille de l'attractivité du territoire,
les recommandations ci-dessus énoncées font également
partie des conditions nécessaires pouvant permettre d'inciter les
entreprises à se localiser dans la ville de Douala.
Parallèlement, les politiques publiques doivent également
s'orienter vers une formation massive et l'éducation civique des
populations, la lutte contre l'insécurité urbaine et la
création des institutions d'appui au secteur privé.
Encadré 1 : les facteurs clés de
succès de la « Sillicon Valley »
Les facteurs clés du succès de la «
Sillicon Valley » sont les suivants :
- Un environnement favorable à l'entrepreneuriat ;
- Un niveau exceptionnel de chercheurs (150 000 dans la
région) ;
- Une main d'oeuvre de haut niveau et fortement flexible ;
- Un attracteur de talents à l'échelle mondiale
;
- Une culture du risque et de l'échec ;
- Des universités orientées vers l'industrie ;
- Une qualité de vie exceptionnelle ;
- Des réseaux de contacts nombreux et nourris ;
- Une forte infrastructure de services et d'organismes
financiers. Mais également des
crédits de recherche publics de 3% du PIB
régional, à la fois raison et conséquence de ce
dynamisme unique au monde.
Source : Madiès.T &
Prager. J-C, (2008)
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA