II.2.1- lutter contre la corruption et réduire les
tracasseries administratives
Les opérateurs économiques déplorent
dans leur grande majorité l'environnement économique peu
favorable au développement de leurs activités dans la ville de
Douala au triple plan administratif, juridique et financier. C'est pourquoi la
corruption doit être combattue avec vigueur à tous les niveaux. Il
n'est de secret pour personne que ceux qui entament une démarche de
création d'entreprise doivent parfois se préparer à
affronter un chemin long et truffé d'embuches, du fait de la
négligence et même du clientélisme de certains agents
publics. Ceci est de nature à freiner l'élan des
opérateurs économiques de tous bords désireux d'investir
dans la ville. En 2008 par exemple, on estimait à 34 jours le temps
nécessaire à un promoteur pour créer son entreprise au
Cameroun alors que dans certains pays d'Afrique, le processus pouvait
être bouclé en trois ou quatre jours seulement. Cette
disparité seule suffit à réduire la
compétitivité du pays par rapport à d'autres en ce qui
concerne l'attrait qu'il exerce sur les investisseurs.
Notons également qu'avec la globalisation, les
entreprises ne supportent plus l'accroissement de leurs coûts de
transaction au travers des pratiques de corruption et des lenteurs
administratives. De ce fait, il n'y a pas lieu de s'étonner qu'à
la faveur de l'apparition d'une offre mondiale des sites d'implantation, les
firmes se localisent dans les espaces où les tracasseries
administratives sont moins nombreuses et où la capacité de
réponse à leurs besoins est également plus rapide. Pour
faire face à ces mauvaises pratiques qui sont de nature à
dégrader l'image de la ville de Douala et de manière à
réduire son attractivité vis-à-vis des entreprises, Les
autorités publiques locales de la ville pourraient désormais
intégrer les « outils ou la culture d'entreprise » dans la
gestion quotidienne du territoire (le management par objectifs).
II.2.2- renforcer la gouvernance locale à
travers la stimulation des réseaux de coopération à la
fois territoriaux, nationaux et internationaux.
Il s'agit ici de promouvoir l'instauration d'un cadre
participatif permanent entre le secteur public et le secteur privé pour
une réflexion collective sur les objectifs et sur les moyens d'actions
pour le développement de la ville de Douala. Cette politique devrait
avoir vocation d'associer tous
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES : CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 93
les acteurs locaux et partenaires internationaux et de
créer une synergie entre les différentes actions. La
démarche peut se traduire dans les faits par la mise en place d'un
« contrat de ville ». En effet, comme le suggère Essombe Edimo
(2007, op.cit), « le développement naît du partenariat entre
les acteurs locaux réunis autour d'un projet et où le territoire,
plus qu'un cadre spatial muet est un support de relations sociales ».
C'est dire que, le développement de la ville et surtout son «
image » reposera désormais aussi sur la capacité de
tous les acteurs locaux (conscients de leur appartenance à la même
unité spatiale) à former un groupe cohérent et uni sur les
objectifs communs. Il est certain que lorsque la ville véhicule une
bonne image, les investisseurs n'hésitent pas à y localiser leurs
entreprises.
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