L'observation empirique permet de distinguer aujourd'hui les
formes différenciées de gouvernance locale souvent vécues.
La plupart des approches développées20opèrent
une différenciation des gouvernances à partir de la nature des
acteurs engagés et dominants dans la coordination. Si bien que la
typologie fait état de quatre formes de gouvernance locale en fonction
du caractère privé ou non des objectifs et des modes
d'appropriation des ressources par les acteurs. Ainsi l'on distingue :
> La gouvernance privée : ce sont les acteurs
privés à travers leur dynamisme qui
impulsent et pilotent les dispositifs de coordination et de
création de ressources selon un but d'appropriation privée. Il en
est ainsi de la firme motrice, par exemple l'établissement d'un grand
groupe industriel qui structure l'espace productif local ;
> La gouvernance privée collective : dans ce cas,
l'acteur clé est une institution
formelle qui regroupe des
opérateurs privés et impulse une coordination de leurs
stratégies. On trouve ici les chambres de commerce, les syndicats
professionnels à l'exemple du Groupement Inter patronal du Cameroun
(GICAM) et toute forme de club regroupant des opérateurs privés
;
> La gouvernance publique : en effet, les institutions
publiques ont des modes de
gestion des ressources qui diffèrent de
l'appropriation privée, notamment à travers la production de
biens ou services collectifs qui sont donc, par définition, utilisables
par tous les acteurs, sans rivalité ni exclusion. Ce sont au premier
rang l'Etat, les collectivités territoriales
décentralisées, toutes les formes d'intercommunalité et
syndicats de communes, les institutions informelles (associations des
ressortissants..., tontines), mais aussi les institutions de formation et les
centres de recherche publique.
> La gouvernance mixte : dans la réalité,
rares sont les situations pures de
gouvernance privée ou publique ;
on trouve souvent une association de ces différentes formes mais avec
une dominante. Cela permet de caractériser chaque territoire comme un
cas particulier qui entre dans une catégorie générale
(plutôt publique ou plutôt privée) avec un dosage toutefois
spécifique et variable.
La dynamique des territoires repose sur un processus continu
de créations de ressources
nouvelles, ce qui relève d'une double démarche :
il faut se préoccuper de la structure et du
20 (GILLY, WALLET, 2001 ; LELOUP,
MOYART, PECQUEUR, 2005 ; ENJOLRAS, 2004 ; MENDEZ, RAGAZZI, 2007 ; ALBERTI,
2001)
Mémoire de MASTER II : GOUVERNANCE LOCALE ET
ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES ENTREPRISES :
CAS DE LA VILLE DE
DOUALA
Par PEGUI Yannick Félix, Maître ès
sciences économiques 35
fonctionnement du système productif qui doit
évoluer dans une démarche permanente d'inventivité, ce qui
relève de la gouvernance privée. Il faut aussi se
préoccuper de l'offre de biens publics locaux et de l'adaptation du
capital public aux besoins des habitants et des entreprises, ce qui
relève de la gouvernance publique. Qu'en est-il ainsi du rôle des
acteurs dans l'animation de l'économie locale ?