C - Autres aspects de la méthode d'analyse
Cette partie est consacrée aux unités de
quantification, à l'estimation de la main d'oeuvre, à la
détermination des prix économiques ou prix de
référence, à la détermination des valeurs des
inputs intermédiaires, aux limites de la recherche et aux limites et
avantages de la méthode d'analyse.
1-Unités de quantification et estimation de
la main d'oeuvre : Les unités de
quantification sont les unités de mesure permettant d'estimer la
superficie dans la fonction de production de l'anacarde et d'estimer les
quantités achetées ou vendues par les différents acteurs
de la fonction de commercialisation de l'anacarde. En effet, l'unité de
mesure des superficies de production de l'anacarde est l'hectare (ha). Quant
à la production, elle est vendue au kilogramme (kg) par les producteurs.
Du coté des acteurs de la commercialisation, c'est la tonne (t) qui est
utilisée pour estimer les différents coûts de la
commercialisation des noix de cajou. En ce qui concerne l'estimation de la main
d'oeuvre, elle est faite par conversion de la main d'oeuvre disponible en
équivalent - adulte (tableau n°5)
Tableau n°5 : taux de
conversion des catégories de main d'oeuvre.
Catégories
|
Tranche d'âge
|
Taux conversion
|
Enfant
|
Moins de 7ans
|
0
|
Jeune enfant
|
7 à 14ans
|
0,50
|
Femme adulte
|
15 à 60ans
|
0, 75
|
Homme adulte
|
15 à 60ans
|
1
|
Personne âgée (tout sexe)
|
Plus de 60ans
|
0,50
|
Source : ADEGBOLA et al, 2003;
OLOUKOI et al, 2005.
En partant de ce tableau, l'effectif total (ET) des
travailleurs en Equivalent-Homme est donné par la formule
suivante :
ET = (Nombre d'Hommes) + 0,75 (Nombre de Femmes) +
0,5 (Nombre d'enfant de 7 à 14ans).
Par ailleurs trois (03) types de mains d'oeuvre sont
utilisés par les producteurs de l'anacarde à savoir : la
main d'oeuvre familiale (MOF), la main d'oeuvre salariée (MOS) et
minoritairement les groupes d'entraide.
La Main d'oeuvre totale (MOT) pour une opération
donnée est égale alors à MOT=MOF +MOS (y
compris, l'entraide) l'entraide étant valorisée au prix de la
MOS. Enfin, dans les différents villages des producteurs
enquêtés, le coût de la main d'oeuvre est fixé
à l'hectare et selon l'opération effectuée.
Ø Cas des inputs
intermédiaires
A ce niveau, on dénombre aussi bien les facteurs
échangeables que des facteurs non échangeables tel que : le
petit outillage. Ce dernier comprend entre autres : les houes, les
coupe-coupes, les couteaux, les haches, les bassines, etc. pour la production
et les bascules, les pesons, etc. pour la commercialisation. Leur amortissement
a été comptabilisé. La méthode de calcul
utilisée est celle de l'amortissement constant. Le coût des outils
utilisés, de même que leur durée d'utilisation, leur
nombre, le nombre de spéculations pour lesquelles ils sont
utilisés, sont directement obtenus auprès des producteurs. Pour
la production, l'amortissement constant est obtenu en divisant l'anuité
des matériels obtenue par le nombre de spéculations et par le
nombre moyen d'hectare pour la production de l'anacarde. Pour la
commercialisation, l'annuité obtenue est divisée par la
quantité moyenne achetée par le grossiste (en tonnes). Quant aux
sacs de jute utilisés pour la commercialisation leur coût pour une
tonne a été comptabilisé entièrement parce qu'ils
sont des emballages perdus pour le commerçant.
En ce qui concerne la détermination des prix de
référence, voir l'Annexe n 2.
2-Limites de la méthode d'analyse et
Limites de la recherche :
Il s'agit ici, d'aborder les limites et avantages
inhérents à la méthode d'analyse utilisée dans
cette étude et de parler des limites de la recherche.
Ø Limites et avantages de la
MAP :
Comme tout outil d'analyse, la MAP présente des limites
et avantages sur le plan théorique ; cet outil découle
directement de la théorie du commerce internationale et donc
hérite des limites inhérentes à ce cadre de pensées
(BCEPA, 2002 ; Agazounon, 2003). Sur le plan méthodologique, la
construction de la MAP demande la détermination d'un système de
prix de référence qui nécessiterait un modèle
économique élaboré pour calculer les prix aux quels les
facteurs de production seraient évalués de façon optimale
(op, cit).
La MAP est une représentation statique du
système productif qui ne permet pas de prendre en compte des effets des
interactions entre les variations des prix relatifs et l'évolution des
techniques (ou la combinaison des facteurs de productions) du côté
de l'offre et les changements des habitudes alimentaires du côté
de la demande. Elle est une représentation incomplète d'un
système productif et de son articulation avec un environnement
économique puisqu'on raisonne en volume de production et de
consommation fixe.
La MAP est un outil qui ne présente pas de
difficultés majeures pour être maitrisée et peut donc
être utilisée par un large public dans les cadres de discussions
et de préparation des décisions de politiques économiques.
Elle doit être d'abord prise comme un outil de dialogue en s'assurant que
les hypothèses retenues dans l'élaboration des comptes sont
clairement exposées. Cette transparence des résultats est
nécessaire afin de limiter l'effet « boite noire »
qui est inhérente à l'utilisation d'outils d'analyse
nécessairement simplificateurs de la réalité pour
l'utilisation (op.cit)
Ø Limites de la recherche:
Au cours de nos recherches, nous avons rencontré
quelques difficultés. La première est liée à
l'insuffisance de la documentation écrite. Nous avons constaté un
manque crucial d'ouvrages traitant de l'anacarde en générale et
de façon particulière de la rentabilité de la
filière anacarde. Aussi, avons nous constaté l'absence de base de
données sur la production (aspect quantitatif) de l'anacarde au niveau
de la commune. Et lorsque ces données existent, elles sont en dessous de
la réalité ou des fois divergentes d'une structure à une
autre. Une autre difficulté est liée à la nature
quantitative des données collectées. En effet, les données
ont été collectées par passage unique où elles ont
nécessité un travail de mémoire intense chez les
enquêtés (ceux-ci devaient fournir des informations sur les cinq
(5) dernières années). Pour cela, elles comportent probablement
des insuffisances bien que l'enquête soit menée en compagnie de
l'agent du CeCPA en service dans chaque arrondissement concerné,
permettant ainsi de mieux structurer les interviens et de ne pas
s'éloigner de la réalité.
Par ailleurs, certains enquêtés (une
minorité) notamment les acteurs de la commercialisation ont
refusé de donner des informations sur leur prix de vente et leur revenu
exact issu de la commercialisation de l'anacarde en raison, de la concurrence.
A notre demande ils nous ont donnés des intervalles pour situer ces
données, ce qui a permis de faire des estimations pour les valeurs
manquantes de leurs fiches d'enquête. D'autres grossistes (même
s'ils ne sont pas légion) ont strictement refusé de nous
répondre.
Au total, ces difficultés auraient dues avoir un impact
certain sur notre recherche. Pour y remédier, nous avions
complété certaines fiches d'enquête (environ 7%
d'enquêtés) par des estimations sur la base des données
secondaires collectées.
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