Il importe de considérer les Associations et
Coopératives auxquelles certains acteurs sont membres ; donc, peuvent
avoir un impact direct ou indirect sur leur activité, et qui constituent
des bénéficiaires des différents projets et structures
d'appuis existants. Le regroupement dans des associations et
coopératives touchent plus l'activité d'élevage. Elles
font partie des bénéficiaires directs de LOL et MDB, ainsi que la
plupart des projets qui touchent la filière.
Tout d'abord, la libéralisation de l'économie,
le désengagement de l'Etat qui concerne également la gestion du
secteur agricole et les politiques d'ajustement proposées par certains
bailleurs de fonds, ont donné une place importante aux organisations
paysannes, telles que les associations et coopératives. Ces
dernières sont définies à la fois, comme étant le
lieu d'expression des intérêts de paysans et un moyen d'atteindre
les objectifs qu'ils se fixent. Ainsi, les organisations paysannes et rurales
sont amenées à jouer un rôle de plus en plus important dans
le développement rural des pays du Sud. Les associations et
coopératives sont également des instruments de mise en oeuvre de
politique de développement rural ; elles constituent une alternative au
désengagement de l'Etat et sont justifiées par les projets pour
mettre en place leurs actions (RANAIVOARISOA). Il s'agit également du
transfert de fonctions aux paysans organisés permettant de positionner
les producteurs comme acteurs et partenaires des programmes visant à
développer le secteur agricole. Madagascar est l'un des pays qui a
privilégié la mise en place et le développement de ces
organisations. Les associations et coopératives de la filière
lait rencontrent toutefois des problèmes communs à toute
organisation similaire.
Du fait du sevrage précipité de l'Etat, les
résultats qualitatifs ne sont pas à la mesure des
résultats quantitatifs (PESCHE, 1995).
Les approches adoptées ne sont pas
généralement adaptées ; les risques sont :
· Le temps préalable de maturation trop court et
tendance à prendre en compte des objectifs à court terme ;
· La forte dépendance vis-à-vis des
structures et des personnes qui leur procurent des appuis ;
· Les rapports de travail ambigus, en particulier, avec les
structures de l'Etat, ...
De nombreuses responsabilités par des «
transferts de compétences » ont été confiées
à ces associations et coopératives, alors qu'elles n'ont pas les
compétences nécessaires et appui adéquats pour y faire
face. Les méthodes d'intervention n'ont favorisé ni le
développement d'un esprit de responsabilité, ni des
préoccupations de transfert de compétences. Il n'est pas
surprenant que bon nombre de ces organisations aient disparu ou ont du mal
à survivre (PESCHE, 1995).
Ce transfert est loin d'être achevé. Et selon
les pays et les filières, la place des associations et
coopératives, existantes, en formation ou en gestation comme les
distributeurs, exportateurs, etc., n'est pas clairement précisée
face à d'autres opérateurs privés mieux organisés
et mieux dotés en moyens financiers et face aux résistances de
l'État.
La réalité est, qu'actuellement, ces
organisations maîtrisent mal les modes de fonctionnement de ces espaces
de concertation qui n'ont pas élaboré de stratégies
professionnelles communes et qui ont peu de projets construits à
défendre.
Les aspects organisationnels rencontrent des
défaillances dont les effets ne se manifestent que progressivement,
entraînant un lent, mais parfois irréversible,
dépérissement du groupement. Aussi, les principales causes de
fragilité des groupements, en particulier des groupements d'initiative
locale, tient au choix et aux résultats des actions.
Une autre cause possible de faiblesse des groupements
provient paradoxalement du mode de relation avec les organismes de financement
et d'appui quels qu'ils soient, comme les bailleurs de fonds, les
sociétés de développement, les ONG, etc. Il s'agit du
rapport
déséquilibré entre des groupements
presque toujours demandeurs et prêts à se soumettre aux
orientations qui accompagnent l'appui, et des organismes qui ont la
compétence pour élaborer un projet et le financement pour le
mettre en oeuvre. Il en résulte plusieurs conséquences
néfastes pour l'évolution du groupement. (PESCHE, 1995).