3.1.2.1 Pour les éleveurs
Tout d'abord, la plupart des éleveurs optent pour des
bovins de race, du fait de leur production plus élevée. Ils sont,
ainsi, plus tournés vers la race Pie Rouge Norvégienne (PRN).
Effectivement, la Pie Rouge Norvégienne s'adapte mieux aux conditions
climatiques à Madagascar ; avec une production de lait d'une
quantité plus ou moins constante durant la période de traite. Par
contre, la race Holstein est plus exigeante, avec une production plus
élevée que celle de la PRN ; mais, qui chute plus ou moins
considérablement, au bout de 5 mois de traite (MAEP, 2008). Aussi, les
éleveurs de PRN bénéficient plus d'encadrement grâce
à la collaboration avec la PRN National. Tandis que ceux de la race
Holstein (dont une grande partie ont acquis leur cheptel à l'occasion de
l'importation de la race l'année 2006) n'ont pas, spécifiquement,
obtenu de l'appui ni de structure d'accompagnement.
Par ailleurs, en se référant au Diagramme de
Pareto, l'obtention de ces problèmes
hiérarchisés est traduite par plusieurs points. Une relation de
causalité et un cercle vicieux existe, tout de même, entre ces
différents problèmes.
a. Par rapport au problème de financement
Tout d'abord, la question de financement s'explique de la
même façon que précédemment: méconnaissance,
insolvabilité, taux d'intérêt, etc.
b. Par rapport au problème vétérinaire
Les problèmes vis-à-vis des services
vétérinaires peuvent provenir de l'éleveur luimême.
En effet, par exemple, l'échec d'une insémination
génétique peut provenir de la non-
maîtrise de la détection de la chaleur. Il y a
également une confusion entre les attributions des techniciens,
inséminateurs, assistants vétérinaires, Docteurs
Vétérinaires, etc. Ces professions sont souvent appelées
sous le terme de « Vétérinaire ». Cette situation fait
que certaine association/coopérative se permet d'effectuer des services
vétérinaires elles-mêmes auprès du troupeau de leur
membre ; ce qui pourrait être à la fois bénéfique et
risqué.
c. Par rapport au problème de fourrage
Pour le problème de fourrage31, il
relève, en premier lieu, du manque de terrain pour la culture
fourragère. En effet, un bovin laitier requiert environ une surface de
1ha pour la culture fourragère. Alors, pour pouvoir élever
plusieurs têtes de bovin, il en faut plusieurs hectares. Pourtant,
Analamanga est une zone urbaine qui, normalement, n'est pas, ainsi,
destinée pour l'activité Agricole ; qui manque d'espace et
connaît une promiscuité marquante du fait de la perpétuelle
urbanisation. De ce fait, il est assez normal que l'élevage bovin
à Analamanga soit, généralement, répercutés
à un problème de fourrage. Ce qui limite le nombre de cheptel
à 14 têtes, en moyenne (1 tête à 21 têtes ;
sauf pour Bevalala : environ 130 têtes). Tout de même, beaucoup
d'éleveurs ne maîtrisent pas vraiment le fourrage (par exemple,
toute plante de couleur verte est dénommée fourrage), ne
s'investissent pas assez en matière de fourrage (achat, culture,
ensilage, foin, etc.) ; et, n'ont pas encore conscience de l'importance de la
culture fourragère (tant du point de vue qualité que
quantité et rentabilité).
d. Par rapport au problème de matériels
En ce qui concerne le matériel, les éleveurs
font face à des problèmes d'incapacité d'autofinancement
et de réinvestissement, et ne peuvent s'investir dans des
matériels de qualité. Ce problème touche plus les
matériels de transport et/ou de stockage de lait. En effet, les
éleveurs qui ont une capacité de production de lait plus
élevée ont du mal à transporter le lait auprès des
clients, sans que la qualité ne soit détériorée
quelquefois; ceci entrave la relation de confiance avec les clients.
31Fourrage : Plantes herbacées
utilisées pour nourrir les herbivores domestiques. Les fourrages sont
obtenus à partir de prairies naturelles ou artificielles. Certaines
cultures sont spécifiquement destinées à servir de
fourrage, tels le ray-grass, le maïs fourrager (graminées), la
luzerne, le trèfle, le sainfoin (légumineuses). Le fourrage peut
être utilisé frais ou après ensilage, fanage ou
déshydratation.(Microsoft Corporation, 2009)
e. Par rapport au problème d'espace
La question d'espace ramène au nombre de cheptel
limité, à la faible pratique de la culture de fourrage.
f. Par rapport au problème technique
Enfin, le problème technique, qui se place en dernier
lieu, concerne la zootechnie. Pour la conduite d'élevage, certains
éleveurs associent, par exemple, l'étable et poulailler ; ce qui
peut être à la cause des maladies. La plupart des éleveurs
reconnaissent aussi avoir des difficultés à maitriser la
détection de chaleur des vaches et l'alimentation. Pourtant, ce dernier
problème a aussi des répercussions sur la capacité de
production, et sur la qualité du lait (ce qui explique la
facilité de l'écoulement du lait).
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