3.1 DISCUSSIONS
A partir de la situation globale des entreprises, les
problèmes rencontrés par les acteurs, et les institutions
travaillant dans la filière, il s'avère nécessaire
d'analyser les relations de causalité existantes avec ces
résultats.
3.1.1 Situation globale des entreprises
3.1.1.1 Domination des entreprises individuelles: Cas
typique des entreprises malagasy
La domination des entreprises individuelles dans la
filière lait (93%) constitue un cas similaire à la situation
globale des entreprises à Madagascar25. Souvent, le nombre de
personnel est limité à un effectif moyen de 5 salariés par
entreprise (sauf pour le CPF Bevalala et la Hutte Canadienne). Cependant, il
faut noter le statut de l'entreprise ne définit pas forcément sa
performance ni son professionnalisme (Cf. graphe 1) ; parce qu'il s'agit
seulement des lois et règlements qui régissent la
société. En effet, par exemple, 76% des entreprises tous statuts
confondus réalisent un chiffre d'affaires qui varie de 2 000 000Ar
à plus de 20 000 000Ar par mois.
3.1.1.2 Importance des Projets et des organismes d'appuiLa
spécialisation dans la filière est, par ailleurs, très
variée. A part la formation octroyée par le MDB et le LOL,
l'apprentissage s'est fait soit grâce aux expériences
2598,2% des entreprises à Madagascar sont
inscrites en tant qu'entreprises individuelles.(INSTAT, 2006)
antérieures (60%), à documentation à 10%
(livre, internet), à des formations spécialisées à
30% (Bevalala, étude à l'extérieur, ESSA, etc.), ou
seulement à la formation du MDB et/ou LOL. Certes, les entreprises qui
ont bénéficié de formation spécialisée ont
normalement plus d'avantages ; Toutefois, la performance et le
professionnalisme de l'entreprise ne sont non plus forcément fonction de
cette nature de l'apprentissage. Du moins, les interventions du MDB et LOL ont
des impacts palpables sur la compétence26 et la
capacité27 de l'entreprise (apprentissage et/ou
renforcement).
Depuis le désengagement de l'Etat, l'économie
dépend en grande partie de l'efficacité du secteur privé ;
secteur qui constitue le moteur de développement. La présence de
nombreux projets et institutions (MDB, LOL, CSA,..., et récemment le
FRDA) représente des opportunités pour ces entreprises de la
filière lait.
3.1.1.3 Filière lait : une filière
rémunératrice
La plupart des entreprises pratique leur activité comme
source de revenu principale. Ceci explique surement que les activités de
la filière lait sont très profitables (génèrent un
chiffre d'affaires d'une valeur de 7100000Ar/mois/entreprise, en moyenne) ; du
moins, si l'on se réfère au Salaire Minimum Interprofessionnel de
Croissance ou SMIC28 actuel qui est à 100000Ar. Seulement 30%
des entreprises, dont la majorité pratique l'élevage : 78%,
exercent leur activité en second rang. Il s'agit, en grande partie,
d'Agriculteurs qui pratiquent l'activité agricole en premier lieu avant
l'élevage. La plupart des entreprises sont caractérisées
par un chiffre d'affaires largement inférieur à 1 000 000Ar.
Tout au moins, la majorité des entreprises de la
filière lait étudiée semble «
viable29 », si l'on se réfère
à la durée d'existence(en moyenne, 12 ans), à la
quantité quotidienne de lait traité (en moyenne, 169 litres/jour)
et aux chiffres d'affaires mensuels générés (en moyenne, 7
100 000Ar/mois). Et, bien que certaines d'entre elles rencontrent des
difficultés comme une très faible capacité de production,
des matériels rudimentaires, etc., elles continuent d'exercer
l'activité du fait de la perpétuelle demande sur le
marché. D'ailleurs, si ces entreprises ont affirmé, à
l'unanimité, ne pas avoir de problème à écouler
26Capacité à remplir une fonction ou
à effectuer certaines tâches.(Microsoft Corporation, 2009)
27 Potentiel de production. (Microsoft Corporation, 2009)
28Rémunération minimale garantie
à tout travailleur.
29De nature à se développer ou
prospérer de manière durable.(Microsoft Corporation, 2009)
leurs produits, c'est parce que leur capacité de
production est encore limitée pour satisfaire la demande (nombre de
cheptel limité, fourrage limité, faute de matériels de
qualité, etc.). Cette faible production par rapport à la
concentration des principaux consommateurs à Analamanga conduisent
à la restriction du marché au sein de cette région
elle-même (pour 93% des entreprises).
Enfin, la vue des sociétés
bénéficiaires ont poussé des opérateurs
économiques à s'aventurer ou à investir dans la
filière, espérant réussir en profitant de
l'opportunité.
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