III.2.2. Données démographiques des
villages étudiées
Le nombre d'habitant représente les personnes qui
vivent de manière permanente dans les villages (Tableau VIII). Le
recensement a été fait lors des dernières élections
couplées législative et municipale de 2007 au Cameroun. Les
données démographiques montrent que les villages les plus denses
sont proches de la ville d'Ebolowa. Cette densité peut s'expliquer par
le fait que l'exode rural devient de plus en plus intense et les quartiers de
la ville pleins.
Tableau VIII. Données géo-démographiques des
différents villages étudiés à Ebolowa
Villages
|
About
|
Amvam Yevol
|
Adjap Essawo
|
Biwong Boulou
|
Djop
|
Medjap II
|
Mvam Essakoe
|
Nombre d'habitants
|
1300
|
2000
|
700
|
2000
|
800
|
800
|
400
|
Superficie (km2)
|
15
|
24
|
10
|
180
|
15
|
15
|
25
|
Densité de la population
|
86,67
|
83,33
|
70
|
11,11
|
53,33
|
53,33
|
16
|
III. 2. 3. Principales activités de
production
Les principales activités économiques
recensées lors des enquêtes socio-économiques dans les
villages ont été classées par ordre d'importance au plan
de production et de rentabilité.
De toutes les activités rurales exercées par les
familles, l'agriculture vient en tête tant par le nombre d'actifs que par
sa contribution au revenu des familles. Après l'agriculture, la chasse
est sans doute la deuxième activité génératrice de
ressources dans les villages. Elle est pratiquée par près 70 %
des chefs de ménages interrogés. C'est ce qui justifie
actuellement la disparition de certaines espèces d'animaux sauvages
comme le gorille ou le pangolin géant dans les villages. Grâce
à un réseau hydrographique assez dense et à la richesse de
ses eaux, les habitants ne semblent pas accorder le même
intérêt à la pêche qu'à la chasse dans la
mesure où seulement un ménage sur quatre déclare pratiquer
cette activité. En ce qui concerne l'élevage, les principaux
animaux élevés sont les chèvres, les porcs, les canards,
les chiens, les chats et les poules. Il s'agit d'un élevage de type
extensif. La cueillette, qui autrefois était l'une des principales
sources de nourriture pour les populations forestières, n'occupe
aujourd'hui que le deuxième rang et est demeurée une
activité saisonnière pratiquée occasionnellement pendant
la petite saison sèche, période au cours de laquelle les fruits
sauvages sont très abondants. Le
tableau IX illustre les principales activités
génératrices des revenus dans les terroirs d'étude selon
le degré d'importance.
Tableau IX. Principales activités économiques dans
les villages d'Ebolowa
Activités
|
Produits
|
Degré importance
|
Agriculture vivrière
|
1-pistache, 2-banane, plantain, 3- manioc ; 4- macabo,
5-arachides ;
|
Très important
|
Agriculture de rente
|
cacao
|
Très important
|
Chasse
|
porc épic, antilope, rat palmiste, singes,
hérisson, lièvre, sanglier et le pangolin,
etc...
|
Très important
|
Agriculture intensive
|
palmeraie, bananeraie
|
Important
|
Pêche
|
étang de poisson
|
Moins important
|
Elevage
|
volailles ; chèvres, porcs,
|
Moins important
|
Cueillette et utilisation des PFNL
|
Irvingia gabonensis ; Baillona Toxisperma Garcinia lucida
; Ricinodendron heudelotii Cola sp. ; Piptadeniastrum
africanum
vin de palme et raphia, champignons, termites
|
Important
|
Autres
|
commerce, whisky traditionnel
|
Important
|
III. 2 .4. Dynamique des systèmes d'utilisation
des terres à Ebolowa
III.2.4.1. Temps d'exploitation d'une
parcelle
Le paysan pratique une polyculture vivrière
itinérante sur brûlis. Après défrichement de la
végétation ou du sous bois, l'abattage des arbres et le
brûlis s'en suivent. Les deux saisons de pluie sont propices à la
création des champs et coïncident avec les deux saisons de cultures
qui sont pratiquées. Les cultures vivrières sont dans la plupart
des cas mixtes et au fur à mesure que sont récoltées les
divers produits, il ne reste que le manioc et le bananier plantain, qui seront
eux-mêmes récoltés qu'au fur à mesure des besoins.
Au bout de quelques années, la terre est épuisée, ses
éléments nutritifs ayant tous été absorbés
par les plantes (manioc, patate douce, macabo et plantain). La parcelle est
alors mise en jachère afin de reconstituer la fertilité du sol.
Malheureusement, du fait de la pression démographique, la courte
durée de la jachère ne permet pas une reconstitution suffisante
de la fertilité. Les pluies érodent alors ce terrain mis à
nu, emportant la mince couche fertile. Pendant ce temps de jachère
insuffisant, le paysan défriche un nouveau carré de forêt
et le cycle infernal recommence.
Lors des enquêtes sur le terrain, la jachère la
plus longue est de 30 ans et celle-ci a été enregistrée
dans la localité de Biwong Boulou qui est une zone située
à 35 km d'Ebolowa. La durée moyenne des champs est de 1 à
4 ans selon le cycle des cultures pratiquées. La figure ci- dessous
montre le temps que la population de la région d'Ebolowa met sur une
parcelle avant de la mettre en jachère (Fig. 7).
Fig. 7. Temps d'exploitation d'une parcelle avant la mise en
jachère à Ebolowa
L'analyse des résultats monte que près de 69 %
des jachères font au maximum 4 ans de repos. Les parcelles
exploitées sont dans des endroits différents. La mise en feu non
contrôlée détruit la forêt voisine entraînant
la chute des arbres et la destruction des herbes, ce qui conduit à la
diminution de la diversité des plantes médicinales.
III.2.4.2. Superficies moyenne défrichées
/an/personne III.2.4.2.1. Culture de rente
Le cacao est la seule culture de rente de la région
d'étude. Les superficies déclarées vont de 1 à 4 ha
pour environ 70 % des producteurs et de 5 à 9 ha pour les autres. Les
planteurs qui ont déclaré plus de 10 ha de superficie sont
très peu nombreux (Fig.9). Il s'agit cependant dans la très
grande majorité des gens qui n'ont pas abandonné les
cacaoyères de leurs parents lors de la chute des prix sur le
marché. La majorité des populations exploitent moins de 4 ha
à cause des moyens limités. Les jeunes cacaoyères sont
rares et la baisse constante du prix du cacao sur le marché,
combiné à l'absence d'encadrement et de crédits, n'incite
pas les exploitants à créer de nouvelles plantations ni à
entretenir celles qui existent déjà.
Effectif des ménages en %
Superficie des plantations (ha)
Fig. 8. Superficies des cacaoyères en
fonction des ménages à Ebolowa
Les autres cultures pérennes comme le palmier à
huile sont encore au stade embryonnaire dans la région mais semblent
intéresser de plus en plus la population. Pour le moment, les quelques
pieds de palmier signalés dans diverses plantations sont très
souvent des espèces existant à l'état sauvage et que l'on
entretient après défrichage pour extraire de l'huile et surtout
du vin de palme et du whisky local.
III.2.4.2.2. Cultures vivrières
La densité encore très élevée du
couvert forestier dans les villages, jointe au sous
équipement des populations, rend très ardue la
création de nouveaux champs en forêt. Ainsi, chaque unité
domestique a en moyenne 1 à 4 champs en cultures vivrières
associées.
L'enquête révèle que près de 70 % des
ménages ne défrichent guère plus de 5 hectares chaque
année et quelques uns vont au-delà de 5 ha.
Effectif des menages en %
|
80 70 60 50 40 30 20 10
0
|
|
[1-5[ [5-10[ [10-15[ 20
Superficie des plantations (ha)
Fig. 9. Superficies (ha) utilisées pour la culture
vivrière/ an/personne à Ebolowa
III.2.5. Système d'abattage
L'abattage des arbres se fait soit avec les machettes, soit
avec le feu ou soit avec la tronçonneuse. Il ressort de nos
enquêtes qu'environ 70 % de ménage font un abattage non
sélectif lors des défrichements. Ils déclarent ne laisser
que quelques arbres quand ils exploitent une parcelle pour une culture
vivrière.
III.2.6. Durée des jachères
La stratégie culturale adoptée dans la zone
d'étude se traduit par la multiplication des jachères sur
lesquelles on ne revient très souvent qu'après 2 à 6 ans
dans la plupart des cas, c'est-à-dire après que la
végétation et les sols se sont presque totalement ou
partiellement reconstitués. La durée de jachères par
ménage, soit une moyenne se situant entre 2 et 6 ans mais pouvant
atteindre plus de 10 ans dans certains cas est indicatif de la forte pression
qui s'exerce sur les plantes médicinales.
Ce tableau reparti le temps moyen qu'une parcelle
cultivée reste en jachère dans les différentes
localités de la zone d'étude.
Tableau X. Répartition de la durée des
jachères par village à Ebolowa
Villages
|
About
|
Amvam yevol
|
Adjap essawo
|
Biwong boulou
|
Djop
|
Medjap II
|
Mvam essakoe
|
Durée des
jachères
|
1-7 ans
|
2-6 ans
|
3-20 ans
|
1-30 ans
|
4-6 ans
|
3-6 ans
|
4 -5 ans
|
Les âges des jachères varient entre 0 à
plus de 20 ans si l'on s'en tient aux connaissances des populations des
différents villages étudiés. 40 % des jachères ne
dépassent pas 4 ans dès lors, les plantes médicinales,
lorsqu'elles sont prêtes à se développer, subissent
à nouveau l'abattage et le brûlis (Fig.10).
Fig. 10. Répartition des jachères selon l'âge
à Ebolowa III. 2.7. Perception de la forêt par les
populations
contradictoires et dont la protection est jusqu'ici du ressort
de ses habitants. Aussi, que la conservation soit comprise,
espérée ou fantasmée, elle est exprimée comme
étant la garantie de leurs richesses, de leurs biens et ce,
essentiellement en prévision de l'avenir de leurs enfants. Toutefois les
communautés locales considèrent les forêts non seulement
comme un réservoir de produits ligneux pour les
générations futures, mais également comme une
réserve de terres pour y produire des vivres ou pratiquer des cultures
de rente (Cacao).
III.2.8. Perception du potentiel des plantes
médicinales et proportion des personnes utilisant les plantes
médicinales
Les populations interrogées ont toutes exprimées
leur inquiétude quant à la diminution progressive des plantes
médicinales dans les terroirs étudiés. Les
résultats obtenus lors des interviews montrent que 60,36 % des
populations d'Ebolawa utilisent encore des plantes médicinales pour
traiter plusieurs maladies. Parmi les paysans, les connaissances en
pharmacopée sont très étendues : toutes les femmes d'un
certain âge connaissent et utilisent les plantes susceptibles de soigner
les maladies infantiles. Les adultes et surtout les personnes
âgées peuvent identifier les arbres à usage médical,
citer les vertus curatives de leur sève, de leurs feuilles, fruits,
fleurs ou de leur écorce.
Les populations ont par ailleurs placé beaucoup
d'espoir en ce projet de gestion durable des plantes médicinales comme
un point de départ pour la valorisation de la médicine
traditionnelle et la lutte contre la pauvreté, et qui pourra leur
permettre d'en savoir plus sur les plantes médicinales.
Cependant il subsiste encore des doutes et la méfiance
au sein de la communauté, ces inquiétudes sont liées au
risque de piraterie de leurs connaissances.
III.2.9. Populations et gestion des plantes
médicinales
Le contexte de la gestion durable des plantes
médicinales dans les villages est marqué par une très
faible participation de la population.
La conservation des plantes médicinales est dans la
plupart des cas faite par les Tradithérapeutes et les personnes
connaissant leurs vertus. Mais le reste de la population qui possède des
connaissances limitées sur ces plantes sont le plus souvent auteur des
pratiques non durables sur ces ressources du fait de l'ignorance de certaines
essences médicinales. Dans les villages étudiés, 84 % des
personnes interrogées n'ont jamais planté une espèce
médicinale. Certaines plantes médicinales sont devenues rares ou
inexistantes dans les villages (tableau XI)
Tableau XI. Quelques plantes importantes et très rares
dans les villages d'Ebolowa
Nom local
|
Type morphologique
|
Nom scientifique
|
Famille
|
Problèmes identifiés
|
AMVAM YEVOL
|
Oveng
|
Arbre
|
Guibourtia tessmannii
|
Caesalpiniaceae
|
Exploitation abusive des
écorce et exploitation pour les constructions et les
meubles et actuellement,
|
Atodo
|
Arbuste
|
Harungana madagascariensis
|
Hypperiaceae
|
Ignorance
|
Abangak
|
Arbuste
|
Vernonia conferta
|
Asteraceae
|
Ignorance, exploitation
abusive
|
Essok
|
Arbre
|
Garcinia lucida
|
Clusiaceae
|
Exploitation abusive pour le vin de palme, espèce rare
|
Ndilik
|
Arbuste
|
Tetrorchidium didymostemon
|
Euphorbiaceae
|
Espèce rare
|
Ebam
|
Arbre
|
Picralina nitida
|
Apocynaceae
|
En voie de disparition
|
BIWONG BOULOU
|
Ebam
|
Arbre
|
Picralima nitida
|
Apocynaceae
|
Mauvaise utilisation
|
Oveng
|
Arbre
|
Guibourtia tessmannii
|
Caesalpiniaceae
|
Exploitation abusive
|
Olong
|
Arbre
|
Afrostyrax lepidophyllus
|
Styracaceae
|
Abattage abusif
|
Adoum
|
Arbre
|
Cylicodiscus gabonensis
|
Euphorbiaceae
|
Manque
|
Okoa
|
Arbre
|
Lophira alata
|
Ochnaceae
|
Très rares
|
Essok
|
Arbre
|
Garcinia lucida
|
Clusiaceae
|
Exploitation abusive, espèce très rare
|
ABOUT
|
Oveng
|
Arbre
|
Guibourtia tessmannii
|
Caesalpiniaceae
|
Espèce devenue très rare à cause de
l'exploitation abusive des écorces et du bois
|
Onyae
|
Arbre
|
Garcinia cola
|
Clusiaceae
|
En voie de disparition
|
Abe'e
|
Arbre
|
Cola lateritia
|
Sterculiaceae
|
Très rare
|
Oranger
|
Arbuste
|
Citrus sinensis
|
Rutaceae
|
En voie de disparition
|
Mandarine
|
Arbuste
|
Citrus sp.
|
Rutaceae
|
Très rare
|
Ngombang
|
Arbuste
|
Citrus medica
|
Rutaceae
|
Rares
|
Nfio
|
Arbuste
|
Persea americana
|
Lauraceae
|
En voie de disparition
|
Tome
|
Arbre
|
Dacryodes sp.
|
Burseraceae
|
En voie de disparition
|
Adjap
|
Arbre
|
Baillonella toxisperma
|
Sapotaceae
|
Rares
|
Olong
|
Arbre
|
Afrostyrax lepidophyllus
|
Styracaceae
|
Très rare
|
Engong
|
Arbre
|
Carapa procera
|
Meliaceae
|
Très rare
|
Essok
|
Arbre
|
Garcinia lucida
|
Clusiaceae
|
En voie de disparition
|
DJOP
|
Oveng
|
Arbre
|
Guibourtia tessmanii
|
Caesalpiniaceae
|
Très rare
|
Adjap
|
Arbre
|
Baillonella toxisperma
|
Sapotaceae
|
Rares
|
Bibolo
|
Arbre
|
Lovoa trichilioides
|
Meliaceae
|
Très rare
|
MVAM ESSAKOE
|
Nkoul
|
Arbre
|
Mansonia altissima
|
|
En voie de disparition
|
Ovos
|
Arbre
|
Nesogordonia papaverifera
|
Sterculiaceae
|
Très rare
|
Iboka
|
Arbre
|
Tabernanthe iboga
|
Apocynaceae
|
Très rare
|
ADJAP ESSAWO
|
Oveng
|
Arbre
|
Guibourtia tessmanii
|
Caesalpiniaceae
|
Mauvaise utilisation, très
rare
|
Adjap
|
Arbre
|
Baillonella toxisperma
|
Sapotaceae
|
Exploitation abusive
|
Mbikam
|
Arbre
|
Newbouldia laevis
|
Bignoniaceae
|
Culture sur brûlis,
exploitation forestière
|
MEDJAP II
|
Oveng
|
Arbre
|
Guibourtia tessmanii
|
Caesalpiniaceae
|
Très rare
|
Mevini
|
Arbre
|
Diospyros crassiflora
|
Ebenaceae
|
Très rare
|
Elone
|
Arbre
|
Erythrophleum ivorense
|
Caesalpiniaceae
|
En voie de disparition
|
III.2.10. Systèmes de gestion paysanne des plantes
médicinales dans les espaces agricoles
Au moment des défrichements agricoles, peu d'attention est
accordée aux plantes médicinales.
Au cours des entretiens auprès des ménages, 80 %
des 70 personnes interrogées déclarent ne pas tenir compte des
plantes médicinales lors des pratiques culturales, 20 % déclarent
laisser certains arbres lors des défrichements uniquement pour des
raisons d'ombrage ou de grosseur du bois. 10 % seulement de la population,
composées uniquement des tradithérapeutes et quelques personnes
âgées laissent certaines espèces médicinales
importantes qu'ils constatent en voie de disparition dans la
localité.
III.2.11. Accès aux plantes
médicinales
En dehors des champs ou l'accès est
réservé aux propriétaires, les plantes médicinales
dans le village sont à accès libre pour tous les membres de la
communauté. En général, les populations trouvent toujours
un compromis pour l'accès aux plantes même dans les parcelles
privées.
Les plantes médicinales dans les villages sont
d'accès libre pour tous les membres de la communauté. Elles sont
récoltées par n'importe quel habitant du village sans distinction
de sexe.
III.2.12. Techniques de récolte
Les techniques de récoltes dépendent de types de
plantes que l'on veut récolter. Pour les arbres les plus prisées,
les écorces sont prélevées jusqu'aux branches, soit avec
la machette, soit avec la pierre, soit avec la hache, ce qui laisse parfois
très peu de chance de survie à l'arbre. Les feuilles sont aussi
prélevées dans certains cas et cette technique en
général a moins d'effets néfastes sur la
régénération de la plante.
Pour certaines plantes, ce sont les racines pivotantes qui
sont utilisées et dans ce cas, la plante est totalement
déracinée.
III.2.13. Commercialisation des plantes
médicinales
L'utilisation des plantes médicinales dans les villages
est l'apanage de toutes les familles des communautés. Certains savoirs
faire sont transmis au sein des familles de génération en
génération. Les plantes médicinales sont utilisées
au sein des communautés et ne font pas l'objet d'une quelconque vente
car, le marché de plantes n'existe pas encore dans la zone
d'étude.
Les populations et les Tradithérapeutes du village ont
des rapports très conviviaux. Les soins administrés aux membres
de la communauté sont généralement gratuits. Dans la
plupart des cas, c'est le patient une fois guéri qui récompense
selon ses possibilités le tradithérapeute.
III.3. Contraintes majeures de gestion des plantes
médicinales
Après avoir réalisé un diagnostic
participatif des problèmes des populations en fonction de la gestion
durable des plantes médicinales, on a organisé une réunion
dans chaque village au cours de laquelle nous avons de façon
consensuelle réalisé un classement prioritaire des
différentes contraintes exprimées par les populations de chaque
village.
Les raisons qui permettraient d'expliquer cette situation sont
quant à elles aussi diverses que les sources d'informations qui
génèrent l'analyse de ces contraintes par la méthode de
l'arbre à problèmes conduit à structurer ces
dernières en deux grands groupes à savoir :
- les contraintes directes de gestion ;
- les contraintes liées à l'environnement de la
gestion des plantes médicinales.
III.3.1. Contraintes directes de gestion
Par contraintes directes de gestion, il faut entendre les
difficultés d'accès aux facteurs de gestion que sont : la terre,
les financements le matériel approprié.
III.3.1.1. Contraintes d'accès à la
propriété foncière
Malgré des réserves foncières
jugées encore appréciables, l'accès à la terre
reste une préoccupation dans la zone d'étude. Bien que l'on
estime que 8/10 ménages disposent d'une parcelle de terre
exploitée pour les pratiques culturales, il ne s'agit pas toujours de
l'accès comme propriétaire mais comme usager. Dans les
localités proches de la ville d'Ebolowa et densément
peuplées (About), les difficultés d'accès au foncier et
des modes de faire-valoir constituent un obstacle à la gestion des
plantes médicinales.
III.3.1.2. Contraintes de financement
Dans une localité où la pauvreté est
d'abord un phénomène rural où les exploitants agricoles
constituent la catégorie la plus pauvre, le financement des pratiques
culturales se pose avec acuité. Les agriculteurs sont obligés de
faire avec les moyens dont ils disposent.
III.3.1.3 Contraintes du matériel
approprié
En plus du manque d'espace de culture et les moyens financiers,
la production rurale n'a pas de matériel agricole approprié. Bien
plus, avec la précarité des conditions de vie dans les
communautés, la
population souffre énormément lorsqu'elle exploite
une parcelle du fait des pratiques culturales. Le seul recours est le feu de
brousse qui est la pratique la plus facile.
III.3.2. Contraintes liées à
l'environnement de gestion des plantes médicinales
L'amélioration des méthodes culturales à
elle toute seule n'est pas suffisante pour impulser une gestion durable des
plantes médicinales. Les principaux facteurs complémentaires
qu'il faut lui associer sont l'accès aux marchés,
l'amélioration du cadre de vie et, l'amélioration de la
connaissance des plantes médicinales.
III.3.2.1. Contraintes d'accès aux
marchés
La régénération des plantes
médicinales pouvait être tirée par la démarche du
marché, si les accédants commercialisables étaient
facilement écoulés, aussi bien sur le plan interne que sur le
plan international. Les contraintes relevées à cet effet portent
notamment sur les points suivants :
- l'inexistence des circuits de commercialisation ;
- la faible compétitivité des produits ;
- le faible managérial des activités ;
- l'inorganisation de la filière.
III.3.2.2. Précarité de cadre de
vie
Les conditions de vie précaire dans les localités
constituent également des déterminants majeurs de la
pauvreté et de gestion des plantes médicinales.
III.3.2.3. Connaissance des plantes
médicinales
Le fait d'avoir manqué de reconnaître, de
comprendre, et d'utiliser les connaissances techniques et pratiques autochtones
a contribué à la dégradation et à la perte de la
diversité des plantes médicinales. Les connaissances et les
compétences développées par les populations des villages
d'étude au cours de milliers d'années d'adaptation et de
manipulation de leur flore, constituent une ressource inestimable et largement
inexploitée. Il s'avère nécessaire d'utiliser à la
fois les bases de connaissances des anciens et l'apport des sciences afin de
parvenir au but de maintien figurant dans les programmes de diversité et
de développement.
L'efficacité des performances de la zone d'étude
en matière de gestion des plantes médicinales est aussi
tributaire de la qualité de l'encadrement dont bénéficient
ses acteurs. L'intervention de la multitude des structures d'encadrement
devrait par conséquent se caractériser par sa cohérence,
sa pertinence et son efficacité.
III.2. DISCUSSION
L'analyse de nos résultats nous amène à
faire un certain nombre de constats sur 4 points : III.2.1. Richesse et
effet des méthodes culturales sur la Flore médicinale
Ebolowa montre une richesse inestimable de la flore
médicinale. Dans les 7 localités, a 138 espèces donc 97
plantes ligneuses, 41 essences non ligneuses indiquées pour traiter plus
de 100 maladies ont été inventoriées. Ces résultats
confortent ceux d'autres auteurs comme Okigbo (1994) qui classe le Cameroun au
deuxième rang en Afrique de l'Ouest et Centrale après la
République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) en termes de
richesse de biodiversité végétale. Cette richesse
floristique pourra disparaître dans les jours avenirs si rien n'est
fait.
Les enquêtent effectuées auprès des
populations et des tradipraticiens d'Ebolowa révèlent une
prédominance des pratiques du déboisement et brûlis, qui
sont des pratiques ayant des conséquences néfastes sur la
diversité des plantes médicinales. Comparés ces
résultats à ceux de Bikié et al. (2000), qui
affirme que la conservation de forêts en terre agricoles a des impacts
significatifs sur le couvert forestier. D'autres auteurs ont identifié
une vitesse de disparition similaire pour le Cameroun à l'instar de
Zapfack et al. (1998), Amelung et Diehl (1992) et Tchoungui et
al. (1995). Ces différentes recherches aboutissant au
même résultat, nous amène à dire sans nous tromper
que les pratiques culturales dans la zone d'Ebolowa contribuent à la
dégradation de l'environnement entrainant la diminution de la
diversité des plantes médicinales.
III.2.2. Utilisation des plantes
médicinales
Les enquêtes dans les villages d'étude montrent
que plus de 60 % de la population d'Ebolowa se servent encore des plantes
médicinales pour leur traitement. Les plantes médicinales jouent
encore un rôle très important dans la santé et dans
l'amélioration des moyens d'existence de la population. La
médecine traditionnelle et la biomédecine sont jugées
complémentaires par les villageois. Pour les autres auteurs comme
Diafouka (1997), les plantes médicinales sont un patrimoine naturel de
grande valeur pour la santé des populations qui ont servi et continuent
à servir de support pour les pratiques médicales dans toutes les
civilisations. Avant cette affirmation, l'OMS en 1996 avait
déclaré que « 80 % des africains se servent des plantes
médicinales pour les soins de santé ». L'explication de la
marge entre la déclaration de l'OMS et les résultats obtenus
à Ebolowa (60 %) peut être la proximité des terroirs
d'Ebolowa de la ville d'Ebolowa, qui est le chef lieu de la région du
Sud avec des centres de santé de bon niveau.
Lorsqu'on compare ces résultats, malgré la marge
des pourcentages, il est sans doute important de confirmer les données
collectées sur le terrain sur le rôle que joue les plantes
médicinales dans la vie des africains en général et la
population de la zone d'Ebolowa en particulier.
III.2.3. Durée des jachères et gestion
durable des plantes médicinales
Les résultats obtenus sur le terrain montre que le
temps de repos des terres atteint difficilement 10 ans à Ebolowa (1 -7
ans à About, 2-6 ans à Amvam Yevol, 3-4 ans à Medjap II,
4-5 ans à Mvam Essakoe). Dans les situations problématiques
où le temps de jachère n'est plus suffisant pour recréer
la fertilité du milieu, une diminution de la biodiversité ainsi
qu'une homogénéisation de la végétation s'en
suivent. La mise en jachère des terres de cultures pendant une
période de temps suffisamment longue pour maintenir un équilibre
entre la production agricole et la demande en terre fait appel à de
nombreuses exigences parfois difficiles à cumuler. Les plus importantes
sont : ?l'absence de pression sur les terres de cultures,
elle-même sous-tendue par là la disponibilité en terres
arables. Ces résultats confortent ceux d'autres auteurs comme Bahuchet
(1996) et Brady (1996) qui supposent que pour que l'humus se reconstitue, le
sol doit se reposé pendant 10 à 20 années ou plus. Jiagho
(1997) quant à lui affirme que certaines pratiques culturales sont
remises en cause du fait du raccourcissement des temps de jachère. Ce
phénomène associé à une augmentation de la
multiplication végétative (Alexandre et al., 1963)
ralentit la reconstitution de la strate arborée par compétition
avec la strate herbacée et induit un appauvrissement de la
diversité des essences forestières. Lors de inventaires des
plantes médicinales dans les jachères et les forêts
secondaires jeunes, la strate arborée est presque inexistante due aux
différentes pratiques culturales exercées permanemment sur les
parcelles et une riche et grande diversité dans les forêts
secondaires âgées et marécageuses. Une forêt à
maturité sera appréciée comme présentant des
caractéristiques pédologiques et écologiques beaucoup plus
favorables aux cultures qu'une forêt secondaire jeune (De Wachte, 1997).
Ces deux confrontations montrent que la durée des jachères est
très importante pour la gestion durable des plantes médicinales.
Plus la durée est longue, mieux les terres se reconstituent et
favorisent la régénération des plantes
médicinales.
Les inventaires obtenus au niveau des plantations de cacao
montrent que les pratiques culturales faites dans les cacaoyères ne
favorisent pas totalement la gestion durable des plantes médicinales
(Fig.4). Les activités agroforestières se pratiquent sur des
terres non permanentes. Pour Nkamleu (2000), les agroforêts à base
de cacao, bien qu'étant des espaces de production agricole, abritent une
flore forestière dont la conservation et la gestion durable peuvent
concourir à la durabilité des pratiques courantes de la zone.
III.2.4. Pression démographique et diminution de
la diversité des plantes médicinales
D'après les résultats obtenus, la densité
des populations favorise la conservation des forêts en terres agricoles
entraînant la diminution de la diversité des plantes
médicinales dans certains terroirs d'étude (88,67 dans la
localité d'About, 83,67 hts/km2 à Mvam Yevol). En
effet, lorsque la demande en terres cultivables augmente, les terres
disponibles se raréfient (voire même disparaissent) et obligent
un
CHAPITRE IV
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
retour prématuré sur les jachères dont la
fertilité n'est pas tout à fait recouvrée. Une production
vivrière amoindrie s'ensuit, liée à la diminution du temps
de jachère qui nuit à la restitution de nutriments aux sols que
l'on désire. Boserup (1965) déclare que les conditions d'une
bonne jachère sont généralement associées à
des densités de populations inférieures à 20 personnes par
km2. Cette hypothèse se trouve seulement à Biwong
Boulou, Adjap Essowo et Mvam Essakoé. Parmi les causes de la
déforestation et la dégradation des forêts en Afrique, on
peut noter l'augmentation du taux de croissance de la population (Anonyme,
1996). Plusieurs auteurs ont identifié cette même cause pour le
Cameroun à l'instar de Toornstra et al. (1994).
D'après ces résultats, nous pouvons dire que
l'augmentation de la population diminue la durée des jachères
entraînant l'exploitation abusive des terres qui joue sur la
disponibilité des plantes médicinales L'exploitation
prématurée des forêts secondaires réduit sa
biodiversité et sa richesse spécifique.
Le point de départ (bien que les causes soient
extrêmement diverses) de la plupart des déséquilibres
consiste en une augmentation brutale de la densité de population par
rapport à une unité de surface arable disponible dans une zone
considérée.
.
IV.1. CONCLUSION
Les premières conclusions de cette étude sur
l'effet des pratiques culturales sur la diversité des plantes
médicinales dans la zone d'Ebolowa dégagent les points suivants
:
Les populations de la zone d'Ebolowa et celles des zones
rurales pratiquent l'agriculture itinérante sur brûlis qui aboutit
à une diminution progressive de la diversité des plantes
médicinales lorsque celle-ci n'est pas faite de manière durable.
De l'inventaire des plantes médicinales, on distingue cinq types de
faciès : la forêt secondaire âgée, la forêt
secondaire jeune, la jachère, la cacaoyère et la forêt
marécageuse. L'évaluation des ressources naturelles ligneuses et
non ligneuses a concerné toutes les cinq catégories de
faciès. 138 essences ont été recensées et reparties
en deux groupes que sont 97 plantes ligneuses et 41 non ligneuses. En outre,
les plantes médicinales sont plus abondantes dans les forêts
secondaires âgées que dans d'autres faciès pour la simple
raison qu'elles sont moins perturbées. Dans d'autres faciès, par
contre, les méthodes de la conversion des forêts en terre
agricoles ne sont pas durables et causent des préjudices parfois
très graves à l'environnement : destruction massive d'organes
végétatifs, abattage d'arbres et brûlis afin de pratiquer
l'agriculture.
L'utilisation des plantes médicinales pour le
traitement des maladies est de 61 % dans la zone d'Ebolowa. La population se
rend dans les centres de santé sauf en cas d'urgence. Le nombre de
maladies traitées montre que les plantes médicinales contribuent
à la lutte contre la pauvreté dans la mesure qu'elles sont
gratuites et efficaces pour le traitement de certaines pathologies. Les plantes
médicinales
jouent un rôle nutritionnel et sanitaire non
négligeable. Elles constituent des sources importantes, parfois
irremplaçables de médicaments. Elles sont des médicaments
très utilisées hors d'atteinte de la plus grande partie de la
population d'Ebolowa.
Pourtant malgré toutes ces fonctions culturelles,
sociales, économiques et écologiques, les plantes
médicinales n'occupent pas la place qui devrait être la leur dans
la gestion des forêts de la zone d'Ebolowa. Elles sont détruites
par les pratiques culturales, non pris en considération par les
techniques durables, le plus souvent ignorés des populations. De
même, sous un angle socio-économique, leur prise en
considération dans la gestion pourrait favoriser une participation plus
active des populations dans le projet de gestion durable des plantes
médicinales et une diminution des conflits. L'étude
réalisée a permis d'avoir une idée générale
du potentiel des plantes médicinales disponibles dans la zone
d'étude et d'élaborer un plan de gestion durable des plantes
médicinales.
Compte tenu de l'immense potentiel des plantes
médicinales que regorge cette zone, afin d'en garantir une gestion
durable, nous avons analysé les problèmes des populations par
rapport à la diminution de la diversité des plantes
médicinales. Il ressort que les communautés locales sont
engagées dans des pratiques culturales destructives du fait de la
pauvreté, de l'ignorance et de la croissance démographique.
Malheureusement, plus les plantes médicinales et les ressources
naturelles sont détruites, plus les populations s'enlisent dans la
pauvreté. Aujourd'hui, l'axe principal de la politique du Gouvernement
camerounais est la lutte contre la pauvreté. L'approche du PNDP
s'inspire des objectifs d'allègement de la pauvreté et ceux de
l'approche de gestion durable des plantes médicinales. L'approche permet
de donner le pouvoir aux populations locales grâce aux activités
génératrices de revenus et d'assurer la disponibilité des
essences médicinales, ainsi que des emplois et des revenus. Par
ailleurs, elle permet aux communautés d'améliorer leurs
conditions de vie et leur environnement. Cependant, une gestion durable des
plantes médicinales devrait prendre en compte du contexte du milieu.
La diminution de la diversité des plantes
médicinales à Ebolowa a pris des proportions alarmantes. Cette
situation ne donne aucune chance à la régénération
des plantes médicinales et va même empirer si les mesures
correctives ne sont pas mises en application.
IV.2. RECOMMANDATIONS
Les résultats de ce travail montrent que la gestion
durable des plantes médicinales passe par l'application de certaines
règles de précaution basées sur la connaissance intime de
la ressource à protéger. Les mesures de conservation à
court et à long terme s'imposent pour les espèces qui ne poussent
que dans certaines zones de forêts. Dans le cadre de ce travail, on a
obtenu de nombreuses informations à partir des observations
personnelles, des interviews et enquêtes. Beaucoup reste à faire
en matière de gestion durable des plantes médicinales. Elle
devrait se faire en collaboration avec l'Etat, les
populations locales, principales utilisatrices de ces ressources
et les Organismes Non Gouvernementaux (ONG).
Afin d'appuyer cette gestion volontariste des plantes
médicinales, l'Etat, une fois qu'il aura mis en place les garde-fous
nécessaires à la préservation de la ressource, pourra
intervenir sur les points suivants :
- mettre en place dans chaque région un collectif d'ONG
qui travaillent en collaboration
avec les formations sanitaires dans le domaine des plantes
médicinales qui aura pour rôle d'informer, de sensibiliser et de
former les paysans régulièrement sur les méthodes de
gestion durable, son importance socioéconomique, son lien avec la
médecine moderne, les technologies de transformation et de conservation,
etc... ;
- encourager le regroupement des populations en Groupes
d'Initiative Commune (GIC) au niveau local pour limiter le bradage de leur
produit au premier intermédiaire qui se présente ;
- accorder des crédits aux GIC bien organisés et
engagés dans les activités de production et de valorisation des
plantes médicinales ;
- mettre en place un observatoire national des plantes
médicinales;
- organiser des réunions consultatives
régulières au niveau régional, et auxquelles
prendront part toutes les parties prenantes dans le but
d'échanger les informations et de faciliter les activités de
suivi auprès du gouvernement.
Il ne sert en effet à rien d'encourager le paysan s'il ne
peut pas gérer de façon correcte les plantes médicinales.
Nous recommandons aux populations locales :
- l'inventaire des parcelles avant toutes pratiques culturales.
Si ces dernières sont riches à 80 % des plantes
médicinales, qu'elles soient mises en réserve ;
- le nettoyage des bords des arbres médicinaux
jugés rares ou en voie de disparition avant de mettre le feu dans la
parcelle ;
- la stimulation des jardins de case ou champs familiaux de
plantes médicinales et la promotion des pratiques agrosylvicoles
(pratique réalisée actuellement par quelques tradipraticiens
seulement).
La gestion durable des plantes médicinales ne peut se
faire sans l'assistance des ONG/Associations locaux qui jouent un rôle
d'intermédiaire entre l'Etat et les populations locales. Pour ce fait,
les ONG/Associations pourraient intervenir sur les points suivants :
- la sensibilisation du gouvernement et les bailleurs de fonds
pour qu'ils apprécient mieux l'importance des plantes médicinales
et s'engagent à long terme à travers la mobilisation et
l'allocation d'une quantité suffisante de ressources à ceux qui
s'intéressent à la conservation des plantes médicinales
;
- la sensibilisation des populations sur l'importance culturelle,
économique, sociale et médicamenteuse des plantes
médicinales ;
- le renforcement des capacités des populations en gestion
durable (techniques d'inventaire, de régénération,
maîtrise des lois forestières et environnementales, etc);
- la diffusion des avantages des plantes médicinales au
sein des communautés locales et aux niveaux national et
international.
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