I.5.2. Conventions et traités internationaux
Le Cameroun est signataire de plusieurs conventions concernant la
protection de la nature et de la diversité biologique parmi lesquelles
:
- la convention de Paris en 1972 sur la protection du patrimoine
culturel et naturel ;
- la convention de Washington en 1973 sur le commerce
international des espèces de faune et de flore menacées
d'extinction ;
- la Convention de Bonn en 1979 sur les espèces
migratoires ;
- la Convention de Brésil à Rio de Janeiro,
signée le 14 juin 1992 et ratifiée le 19 octobre 1994 sur la
diversité biologique ;
- le protocole de Kyoto en 1997 sur les émissions de gaz
à effet de serre.
I.5.3. Cadre institutionnel
Ce travail de recherche s'est déroulé à
l'Organisation pour l'Environnement et le Développement Durable (OPED)
dans le cadre d'un projet du Programme National de Développement
Participatif (PNDP) dont l'objectif général est de contribuer
à améliorer durablement les conditions de vie des populations en
milieu rural, et notamment des plus défavorisées.
Les objectifs de l'OPED sont les suivants :
- contribuer et prendre des initiatives en matière de
protection de l'environnement, de la foresterie communautaire, de gestion
durable, participative et transparente des ressources naturelles ;
- Prendre des initiatives et de mener des actions de lutte
conte la pauvreté, de promotion du développement durable, de
développement institutionnel et de renforcement organisationnel des
organisation de base ;
- oeuvrer au renforcement des capacités, à la
promotion et au développement intégral de l'homme et de
contribuer au développement de la culture de paix ;
- sensibiliser et contribuer au développement des petits
métiers et à la promotion des entreprises et industries
africaines respectueuses de l'environnement.
Le PNDP a entrepris d'aider un certain nombre de
communautés à titre pilote et à gérer de
manière durable leurs ressources forestières non ligneuses, plus
précisément les plantes médicinales. Le PNDP a
donné mandat à l'OPED de développer et présenter un
programme de formation en gestion durable et de l'exécuter dans les
communautés bénéficiaires de l'Ouest et du Sud
Cameroun.
CHAPITRE II
MATERIEL ET METHODOLOGIE
II.1 MATERIEL
II.1.1. Présentation du milieu
d'étude
Les limites géographiques de ces villages sont comprises
entre 2°45'00»de latitude Nord et 11°09'00» de longitude
Est.
La zone d'étude est la région d'Ebolowa rural,
dans la région du Sud Cameroun sur la Mvila. L'arrondissement d'Ebolowa
I compte 2 villages concernés par l'étude : Amvam Yevol et Medjap
II, l'arrondissement d'Ebolowa II en compte 3 : Mvam Essakoé, Djop et
About, l'arrondissement d'Efoulan, compte Adjap Essawo et l'arrondissement de
Biwong Boulou compte Biwong Boulou (Fig.2.).
Fig. 2. Localisation des sept terroirs d'étude par rapport
à la ville d'Ebolowa
L'atteint des objectifs fixés a nécessité
l'utilisation d'un matériel adapté au contexte de l'étude
parmi lesquels un appareil photo numérique pour photographier les
activités menées sur le terrain, un mètre ruban qui a
permis de mesurer le diamètre et les circonférences des
arbres, une machette pour couper les lianes et les arbustes
afin de frayer un chemin, des jalons de 3 m de hauteur pour délimiter
les parcelles, un pot de peinture rouge et pinceau pour marquer les arbres et
les jalons, des fiches de collecte des données, une planche à
herbier de collecte des échantillons, des fiches d'enquête
socioéconomiques et une moto pour parcourir tous les terroirs. Les
coordonnées géographiques ainsi que la forme des parcelles ont
été obtenues à l'aide d'un GPS (Global Positioning
System).
Les autres matériels tels que la boussole, la corde de
50 m de longueur et un carnet de notes ont permis respectivement d'obtenir la
forme des parcelles, de tracer les lignes droites et de relever des
observations.
II.1.2. Justification du choix des sites
Ces villages ont été choisis parce qu'ils font
tous partie des unités de planification du PNDP où se
déroule actuellement le projet de gestion durable des plantes
médicinales. D'autre part, les villages Djop, Mvam Essakoé et
About sont des localités périurbaines et permettront de mieux
cerner les dynamiques de l'activité agricole et la conservation des
plantes médicinales dans un contexte d'urbanisation croissante et de
mutation dans les moyens d'existence des populations. Les autres villages se
trouvent en zone rurale.
II.2. METHODOLOGIE
La synthèse présentée ici est le
résultat de plusieurs descentes de terrain effectuées dans la
zone d'Ebolowa. Lors de ces descentes, on s'est attaché à
collecter le maximum de données primaires et secondaires.
II.2.1. Collecte des données primaires
Les données primaires ont été obtenues de
quatre manières :
- à travers des enquêtes auprès de
différentes catégories d'acteurs de la filière :
les autorités administratives et locales, les
ménages, les tradipraticiens et les agriculteurs. Les méthodes et
les outils de la Méthode Accélérée pour la
Recherche Participative (MARP) ont permis d'identifier les questions
écologiques et sociales de préoccupation majeure au sein des
villages, d'apprécier la dynamique d'utilisation de l'espace et de
déceler des facteurs susceptibles d'influencer la disponibilité
des plantes médicinales dans les terroirs villageois ;
- à travers des inventaires des plantes médicinales
par la méthode des parcelles :
le dispositif d'inventaire était constitué des
parcelles de 50 X 50 m localisées dans les différents
faciès de végétation représentant la
diversité des modes d'utilisation des espaces identifiés au sein
de chaque village.
Dans chaque parcelle, toutes les plantes médicinales
ont été recensées. Pour les arbres et arbustes, les
diamètres = 20 cm ont été mesurés.
Dans le cas d'inventaires des herbacées et lianes, les
analyses quantitatives ou de l'abondance nécessitent que les valeurs de
classes de recouvrement soient transformées en unités
quantitatives (Kent et al., 1992). Le tableau suivant donne la
manière standard de transformer ces valeurs semi-quantitatives :
Tableau I. Classe de recouvrement selon Braun Blanquet (Kent et
al., 1992)
Classes de recouvrement
|
Signification (%)
|
+
|
recouvrement insignifiant
|
1
|
moins de 5
|
2
|
de 5 à 25
|
3
|
de 25 à 50
|
4
|
de 50 à 75
|
5
|
plus de 75
|
- à travers des observations personnelles de
l'environnement écologique, social et économique des villages
étudiés : l'observation directe a permis de constater la
manière d'utilisation des espaces agricoles par les populations, de voir
le mode de préparation ou d'exploitation des champs et leurs incidences
sur l'environnement en général et les plantes médicinales
en particulier. Ce sont des données qualitatives qui ont
été collectées. Pour illustrer les constats et
observations, des photos de quelques plantations (agriculteurs en
activité, défrichage et d'abattage) ont été
prises.
- Compilation et traitement des données au retour du
terrain :
La diversité floristique des plantes médicinales a
été évaluée par les indices de biodiversité
d'usage courant (Roth et al., 1994) :
· Indice de Shannon de formule générale:
H' = - Ó ((Ni / N) * log2 (Ni / N)) avec Ni : Nombre d'individus d'une
espèce donnée, i allant de 1 à S (nombre total
d'espèces) et
N : nombre total d'individus. H' est minimal (=0) si tous les
individus du peuplement appartiennent à une seule et même
espèce, H' est également minimal si, dans un peuplement chaque
espèce est représentée par un seul individu,
excepté une espèce qui est représentée par tous les
autres individus du peuplement. L'indice est maximal quand tous les individus
sont répartis d'une façon égale sur toutes les
espèces.
· Indice de Simpson mesure la probabilité que
deux individus sélectionnés au hasard appartiennent à la
même espèce : D = Ó Ni (Ni-1)/N (N-1) avec Ni : nombre
d'individus de l'espèce donnée et N : nombre total d'individus.
Cet indice aura une valeur de 0 pour indiquer le maximum de diversité,
et une valeur de 1 pour indiquer le minimum de diversité.
La densité du peuplement arborescent a
été évaluée en nombre d'arbre par hectare. La table
des peuplements a été établi par le regroupement des
espèces en classes de diamètre et en représentant leur
répartition sous forme de graphiques.
Les données socioéconomiques collectées au
cours des enquêtes ont été dépouillées et
traitées à l'aide du Logiciel Excel.
II.2.2. Collecte des données
secondaires
Lors de cette phase, des documents ont été
consultés auprès des institutions spécialisées.
Cette phase nous a permis de compléter certaines données et de
valider celles collectées lors de la première phase. Dans la
mesure du possible, nous avons collecté les ouvrages, rapports
Mémoires et articles scientifiques qui présentaient un
intérêt plus ou moins important pour le thème
étudié.
Ces informations ont pu être obtenues grâce aux
consultations de documents dans les bibliothèques et institutions
(Tableau II).
Tableau II. Répertoire des données
collectées dans les différents Centres de documentation
Bibliothèques ou centres de documentation
|
Ouvrages consultés
|
Données exploitées
|
UY I
|
Thèses, mémoires
|
Informations sur les pratiques culturales et les plantes
médicinales
|
Délégations provinciales du
MINADER et MINFOF et MINEP du Sud
|
Rapports, projets, Etudes spécifiques sur les ressources
naturelles
|
Informations sur l'évolution de
l'agriculture au Sud et dégradation des ressources
naturelles
|
Bibliothèque du
MINADER, MINEP et MINFOF
|
Rapports d'activités, Données sur la
production agricole du secteur d'études, Lois
forestières
|
Statistiques agricoles, informations sur la production
agricole, sur la Nouvelle
politique forestière et sur l'environnement.
|
IRAD
|
Documents techniques et articles
|
Informations générales
|
CDDR
|
Rapports sur les activités agricoles du secteur
d'étude
|
Informations sur l'agriculture et le
Développement rural
|
OPED
|
Rapports, Documents Techniques et
articles
|
Informations sur le projet de gestion
Durable des plantes médicinales
|
Les ouvrages consultés ont permis de circonscrire le
thème et de disposer des bases théoriques pour l'analyse et la
discussion des résultats.
CHAPITRE III
RESULTATS ET
DISCUSSION
|