I.4.2.2. Végétation
La localité d'Ebolowa a une végétation
dominée par des formations variant des forêts denses aux
jachères. La végétation naturelle est la forêt mixte
telle que décrite par Letouzey (1968) avec une coexistence
d'éléments de forêt semi décidue et ceux de
forêt sempervirente. Les vagues successives d'exploitation ont permis une
grande pénétration agricole le long des pistes de
débardages, telle que la plupart des espaces sont intégralement
recouvertes des plantations cacaoyères, champs et jachères. On
retrouve aussi des forêts marécageuses prédominées
par les monocotylédones en correspondance du réseau
hydrologique
(Belbene, 2003).
I.4.2.3. Faune
La densité des animaux chassés suit un gradient
décroissant, d'une façon inversement proportionnelle à
l'accroissement de la densité de la population humaine. La faune en
général est assez variée mais peu abondante, car la
pression des activités cynégétiques très forte.
Pour ce qui concerne les mammifères, elles sont principalement
composées de grands rongeurs, des petits singes et des ongulés.
On trouve surtout des espèces plus petites dont la niche
écologique est adaptée aux recrus forestiers et aux plantations.
Comme l'athérure ou le porcépic (Atherurus africanus),
le céphalophe bleu (Cephalophus monticola) et le rat palmiste
(Xerus erythropus) qui sont cités plus fréquemment dans
les captures de gibier
(Delbene, 2003).
I.4.3. Milieu humain
I.4.3.1. Peuplement ethnique
Les populations de cette zone appartiennent à un vaste
ensemble que les anthropologues appellent les Pahouin, comprenant les Fang, les
Zaman, les Boulou, les Mvae et les Ntoumou. Les Boulou constituent selon les
estimations actuelles, l'ethnie majoritaire dans le sud Cameroun en
général.
En plus des Boulou, on note aussi quelques groupes
minoritaires, comme les Eton et Ewondo venus du Centre et quelques
ressortissants des provinces du Nord-ouest, de l'Ouest, de l'Est et du Nord
Cameroun (Mboui et al., 1996).
I.4.3.2. Couverture sanitaire des populations
La couverture sanitaire du Sud est loin d'être
satisfaisante. A cela s'ajoute la grande difficulté à se procurer
de bons médicaments dans les circuits normaux, ce qui fait que presque
partout dans cette province sévit la distribution des produits
apparemment médicaux par les circuits informels non qualifiés et
non autorisés. A Ebolowa, on trouve 1 médecin pour 3703 habitants
(Mboui et al., 1996).
I.4.4. Composantes socio-économiques
I.4.4.1. Agriculture
La prépondérance des ruraux à Ebolowa se
traduit par une intense activité basée sur les cultures
vivrières et sur la pratique de la cacaoculture introduite depuis la
colonisation allemande (Mboui et al., 1996). L'influence de
l'urbanisation sur l'agriculture est considérable et retombe sur la
forêt, même indirectement. Les villes dépendent en effet
pour leur nourriture des surplus dégagés par les agriculteurs.
L'augmentation de la population d'Ebolowa se traduit par une augmentation de la
demande de denrées alimentaires qui induit une révolution dans le
monde agricole bien que les techniques de production demeurent
inchangées. Le revenu agricole des familles n'est plus dominé par
le cacao : les ventes de produits vivriers paraissent augmenter d'année
en année malgré les difficultés de commercialisation dues
à la dégradation du réseau routier (Delbene, 2003).
Aujourd'hui, les hommes sont beaucoup plus impliqués dans la production
des cultures vivrières par rapport au passé, ce qui laisse
entrevoir une plus grande souplesse dans la division sexuelle du travail
agricole à l'intérieur des ménages ruraux comparativement
au passé (Bikié et al., 2000).
I.4.4.2. Chasse
Le Sud forestier est le paradis du gibier. De la sorte, la
chasse traditionnelle y a toujours été développée.
Cette chasse est réservée exclusivement aux hommes. Il y a des
petites chasses autour des champs et dans les jachères où un
individu peut tendre quelques dizaines de pièges. Il y a
également la grande chasse qui se fait dans les forêts
secondaires
jeunes et âgées. L'utilisation du fusil de chasse
est très répandue et constitue une menace grave contre la
préservation de la faune, surtout dans un rayon de 10 km des villages
(Mboui et al., 1996).
I.4.4.3. Elevage
Les gens manifestent généralement peu
d'intérêt pour l'élevage. Le petit élevage, sans
apporter un revenu monétaire, constitue néanmoins un capital
aisément mobilisable en cas de besoin de trésorerie. Si chaque
foyer détient des animaux domestiques, chacune n'en possède qu'un
petit nombre. Les animaux qui divaguent ans les villages peuvent plutôt
être considérés comme du « gibier de village »
plutôt que de véritables animaux domestiques, car ils se
débrouillent le plus souvent pour trouver eux-mêmes leur
nourriture et ne sont pas l'objet de soins attentifs (Delbene, 2000).
I.4.4.4. Pêche
La pêche dans les communautés d'Ebolowa est
beaucoup moins développée que la chasse. Elle se déroule
soit dans les rivières et les ruisseaux, soit dans les grands cours
d'eau. La pêche au barrage dans les ruisseaux et les rivières est
pratiquée par les femmes pour l'autoconsommation (Mboui et al.,
1996). La pêche prend d'importance surtout pendant la saison
sèche, lorsque diminue la disponibilité de gibier à
chasser et les eaux des ruisseaux et des rivières baissent. Les
techniques employées sont élémentaires et toutes les
méthodes ne sont guère productrices (Delbene, 2000).
I.4.4.5. Cueillette de PFNL
Les produits forestiers non ligneux ont une très grande
importance dans la vie traditionnelle de la population d'Ebolowa. D'abord, elle
y puise l'essentiel de sa pharmacopée et une partie de son alimentation
(Mboui et al., 2000). La cueillette se fait par la majorité des
femmes et tradipraticiens et certains produits prisés tels que (Cola
acuminata, Dacryodes macrophylla, Trichoschyfa ferruginea, Irvingia
gabonensis, Lophira alata, Guibourtia tessmannii, Tetrapleura
tetraptera, Ricinodendron heudelotii, etc...) (Delbene, 2003). Les
nombreuses espèces de lianes que l'on trouve dans les forêts sont
d'une utilité particulière aux populations, pour la fabrication
du mobilier (Mboui et al., 2000). Le vin de palme extrait au palmier
à huile (Elaeis guineensis), au rônier (Borassus
aethiopum) et au raphia (Raphia hookeri) entre dans le cadre
d'une véritable stratégie d'alimentation des populations. Ses
qualités gustatives, son caractère vitaminé,
énergétique et surtout socioculturel font de lui la
boisson préférée des populations rurales.
L'exploitation destructive des palmiers illustre une facette du problème
de la gestion durable des ressources naturelles dans la zone d'étude
(Delbene, 2003).
I.4.4.6. Autres activités
Le bois de feu est une source d'énergie incontournable
dans les villages, du point de vue fonctionnel, qui en dépendent
entièrement aussi bien pour la cuisson des aliments que pour le
chauffage (Delbene, 2003). Il est une activité qui intéresse de
plus en plus les jeunes dans les communautés, car
régénère facilement des revenus.
I.5. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE I.5.1. Lois et
règlements nationaux
L'environnement constitue en République du Cameroun un
patrimoine commun de la nation, la protection et la gestion rationnelle de ces
ressources sont d'un intérêt général. Les
principales juridictions environnementales permettant une gestion durable de
l'environnement au Cameroun sont :
- la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime
des forêts, de la faune et de la pêche ; - le décret n°
95/531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d'application du
régime des forêts ;
- la loi n° 96/12 du 5 août 1996 portant Loi-cadre
relative à la gestion de l'environnement au Cameroun.
- le décret n° 95/486/PM du 20 juillet 1995 fixant
les modalités d'application du régime de la faune ;
- la loi n° 98/005 du 14 avril 1998 portant régime de
l'eau.
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