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Effet des pratiques culturales sur la diversité des plantes médicinales à  Ebolowa

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par Elie NGUEKAM WAMBE
Université de Yaoundé I - DESS en Sciences de l'environnement 2010
  

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I.4.2.2. Végétation

La localité d'Ebolowa a une végétation dominée par des formations variant des forêts denses aux jachères. La végétation naturelle est la forêt mixte telle que décrite par Letouzey (1968) avec une coexistence d'éléments de forêt semi décidue et ceux de forêt sempervirente. Les vagues successives d'exploitation ont permis une grande pénétration agricole le long des pistes de débardages, telle que la plupart des espaces sont intégralement recouvertes des plantations cacaoyères, champs et jachères. On retrouve aussi des forêts marécageuses prédominées par les monocotylédones en correspondance du réseau hydrologique

(Belbene, 2003).

I.4.2.3. Faune

La densité des animaux chassés suit un gradient décroissant, d'une façon inversement proportionnelle à l'accroissement de la densité de la population humaine. La faune en général est assez variée mais peu abondante, car la pression des activités cynégétiques très forte. Pour ce qui concerne les mammifères, elles sont principalement composées de grands rongeurs, des petits singes et des ongulés. On trouve surtout des espèces plus petites dont la niche écologique est adaptée aux recrus forestiers et aux plantations. Comme l'athérure ou le porcépic (Atherurus africanus), le céphalophe bleu (Cephalophus monticola) et le rat palmiste (Xerus erythropus) qui sont cités plus fréquemment dans les captures de gibier

(Delbene, 2003).

I.4.3. Milieu humain

I.4.3.1. Peuplement ethnique

Les populations de cette zone appartiennent à un vaste ensemble que les anthropologues appellent les Pahouin, comprenant les Fang, les Zaman, les Boulou, les Mvae et les Ntoumou. Les Boulou constituent selon les estimations actuelles, l'ethnie majoritaire dans le sud Cameroun en général.

En plus des Boulou, on note aussi quelques groupes minoritaires, comme les Eton et Ewondo venus du Centre et quelques ressortissants des provinces du Nord-ouest, de l'Ouest, de l'Est et du Nord Cameroun (Mboui et al., 1996).

I.4.3.2. Couverture sanitaire des populations

La couverture sanitaire du Sud est loin d'être satisfaisante. A cela s'ajoute la grande difficulté à se procurer de bons médicaments dans les circuits normaux, ce qui fait que presque partout dans cette province sévit la distribution des produits apparemment médicaux par les circuits informels non qualifiés et non autorisés. A Ebolowa, on trouve 1 médecin pour 3703 habitants (Mboui et al., 1996).

I.4.4. Composantes socio-économiques

I.4.4.1. Agriculture

La prépondérance des ruraux à Ebolowa se traduit par une intense activité basée sur les cultures vivrières et sur la pratique de la cacaoculture introduite depuis la colonisation allemande (Mboui et al., 1996). L'influence de l'urbanisation sur l'agriculture est considérable et retombe sur la forêt, même indirectement. Les villes dépendent en effet pour leur nourriture des surplus dégagés par les agriculteurs. L'augmentation de la population d'Ebolowa se traduit par une augmentation de la demande de denrées alimentaires qui induit une révolution dans le monde agricole bien que les techniques de production demeurent inchangées. Le revenu agricole des familles n'est plus dominé par le cacao : les ventes de produits vivriers paraissent augmenter d'année en année malgré les difficultés de commercialisation dues à la dégradation du réseau routier (Delbene, 2003). Aujourd'hui, les hommes sont beaucoup plus impliqués dans la production des cultures vivrières par rapport au passé, ce qui laisse entrevoir une plus grande souplesse dans la division sexuelle du travail agricole à l'intérieur des ménages ruraux comparativement au passé (Bikié et al., 2000).

I.4.4.2. Chasse

Le Sud forestier est le paradis du gibier. De la sorte, la chasse traditionnelle y a toujours été développée. Cette chasse est réservée exclusivement aux hommes. Il y a des petites chasses autour des champs et dans les jachères où un individu peut tendre quelques dizaines de pièges. Il y a également la grande chasse qui se fait dans les forêts secondaires

jeunes et âgées. L'utilisation du fusil de chasse est très répandue et constitue une menace grave contre la préservation de la faune, surtout dans un rayon de 10 km des villages

(Mboui et al., 1996).

I.4.4.3. Elevage

Les gens manifestent généralement peu d'intérêt pour l'élevage. Le petit élevage, sans apporter un revenu monétaire, constitue néanmoins un capital aisément mobilisable en cas de besoin de trésorerie. Si chaque foyer détient des animaux domestiques, chacune n'en possède qu'un petit nombre. Les animaux qui divaguent ans les villages peuvent plutôt être considérés comme du « gibier de village » plutôt que de véritables animaux domestiques, car ils se débrouillent le plus souvent pour trouver eux-mêmes leur nourriture et ne sont pas l'objet de soins attentifs (Delbene, 2000).

I.4.4.4. Pêche

La pêche dans les communautés d'Ebolowa est beaucoup moins développée que la chasse. Elle se déroule soit dans les rivières et les ruisseaux, soit dans les grands cours d'eau. La pêche au barrage dans les ruisseaux et les rivières est pratiquée par les femmes pour l'autoconsommation (Mboui et al., 1996). La pêche prend d'importance surtout pendant la saison sèche, lorsque diminue la disponibilité de gibier à chasser et les eaux des ruisseaux et des rivières baissent. Les techniques employées sont élémentaires et toutes les méthodes ne sont guère productrices (Delbene, 2000).

I.4.4.5. Cueillette de PFNL

Les produits forestiers non ligneux ont une très grande importance dans la vie traditionnelle de la population d'Ebolowa. D'abord, elle y puise l'essentiel de sa pharmacopée et une partie de son alimentation (Mboui et al., 2000). La cueillette se fait par la majorité des femmes et tradipraticiens et certains produits prisés tels que (Cola acuminata, Dacryodes macrophylla, Trichoschyfa ferruginea, Irvingia gabonensis, Lophira alata, Guibourtia tessmannii, Tetrapleura tetraptera, Ricinodendron heudelotii, etc...) (Delbene, 2003). Les nombreuses espèces de lianes que l'on trouve dans les forêts sont d'une utilité particulière aux populations, pour la fabrication du mobilier (Mboui et al., 2000). Le vin de palme extrait au palmier à huile (Elaeis guineensis), au rônier (Borassus aethiopum) et au raphia (Raphia hookeri) entre dans le cadre d'une véritable stratégie d'alimentation des populations. Ses qualités gustatives, son caractère vitaminé, énergétique et surtout socioculturel font de lui la

boisson préférée des populations rurales. L'exploitation destructive des palmiers illustre une facette du problème de la gestion durable des ressources naturelles dans la zone d'étude (Delbene, 2003).

I.4.4.6. Autres activités

Le bois de feu est une source d'énergie incontournable dans les villages, du point de vue fonctionnel, qui en dépendent entièrement aussi bien pour la cuisson des aliments que pour le chauffage (Delbene, 2003). Il est une activité qui intéresse de plus en plus les jeunes dans les communautés, car régénère facilement des revenus.

I.5. CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE I.5.1. Lois et règlements nationaux

L'environnement constitue en République du Cameroun un patrimoine commun de la nation, la protection et la gestion rationnelle de ces ressources sont d'un intérêt général. Les principales juridictions environnementales permettant une gestion durable de l'environnement au Cameroun sont :

- la loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche ; - le décret n° 95/531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d'application du régime des forêts ;

- la loi n° 96/12 du 5 août 1996 portant Loi-cadre relative à la gestion de l'environnement au Cameroun.

- le décret n° 95/486/PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune ;

- la loi n° 98/005 du 14 avril 1998 portant régime de l'eau.

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