DEUxIEME PARTIE :
LA
GESTION DES
MUSEES
Au lendemain de
l'indépendance, aucune stratégie traitant le secteur culturel
n'a été définie par les autorités publiques et
politiques tunisiennes.
En effet, l'observation des plans de développement
traitant la matière prouve l'absence totale d'une politique
précise et claire en matière de gestion du patrimoine
culturel.\u9312@ Ceci s'explique par le fait
que la conservation du patrimoine culturel et surtout la définition du
rôle des institutions culturelles : telles que musées,
bibliothèques, archives et parcs..., ne figuraient pas parmi les
préoccupations premières et essentielles du pouvoir politique. De
ce fait aucune politique de gestion n'a été prévue.
Ainsi, malgré la
nécessité de découvrir et de réutiliser le
patrimoine culturel et naturel pour retracer une spécificité
culturelle, et en dépit de la conscience des autorités politiques
de ressusciter l'identité culturelle et la confiance perdues, lors de la
période coloniale, ces derniers n'étaient pas prêt
d'affecter des ressources financières pour la préservation et la
conservation de cette identité culturelle ni même
d'élaborer une stratégie cohérente traitant le dit
secteur. Ce ci était toujours prouvé par le fait que la
modernisation et le développement de l'Etat moderne dépendent
surtout et uniquement des projets de nature politique et économique.
Le patrimoine culturel qu'il soit
mobilier ou immobilier et la création des organes et des institutions
responsables de le protéger et le promouvoir tout ce la ont
été complètement négligés de la part du
pouvoir politique.
Même l'intention de créer
de nouvelles institutions muséales autres que celles
héritées des autorités coloniales, a été
également guidée par l'ancienne réflexion :
« Musée
dépôt » la où les
responsables sont habitués à déposer les objets- surtout-
archéologiques \u9313A.
D'une manière générale,
l'appropriation du patrimoine culturel se traduit par son
`étatisation' et sa
`nationalisation'.
1-BEN ROMDHAN.Amel, la gestion du patrimoine culturel
immobilier, mémoire de
DEA, en droit public et financier .F.S.J.P.S Tunis
II .96-97, p.19.
2-On souligne également la création de
quelques unités musicographiques durant les années soixante.
Musée archéologique de Sfax, en1966, le musée
archéologique d'Eljem.
En Tunisie, l'étatisation du
patrimoine est rattacher à la volonté de l' Etat Nation de
récupérer sur son sol et sur ce qu'il renferme sa
souveraineté pleine et entière. Le recours à
l'étatisation -comme choix politique - s'explique par la volonté
de restituer la mémoire collective alors que la nationalisation du
patrimoine, implique quant à elle, le choix et la volonté de
l'Etat Tunisien d'enraciner le sentiment de l'appartenance à la grande
famille nationale et donc de réaliser la cohésion nationale.
\u9312@
La réappropriation du
patrimoine se traduit par la création des organismes et institutions de
gestion à savoir les musées, les archives, les centres de
documentation et les bibliothèques publiques et universitaires. Ainsi,
en tant qu' « édifice », le
musée est bâti, essentiellement, pour remplir des fonctions parce
que : « construction et fonction sont
intimement et harmonieusement liées »
\u9313A
Pour pouvoir remplir ses fonctions
culturelles, patrimoniales, sociale, politique et économique ;
l'institution muséale, comme toute autre institution de services,
nécessite pour l'élaboration de ses choix stratégiques
d'être dotée des moyens financiers (chapitre
2) assorti d'autre moyens humains et administratifs (chapitre
1).
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