Facteurs limitant l'utilisation des services de conseil dépistage volontaire (CDV) du VIH par les populations de 15-49 ans du district sanitaire de Kaya.( Télécharger le fichier original )par Siméon SAWADOGO Ecole Nationale de santé Publique (ENSP) de Ouagadougou/Burkina Faso - Diplôme supérieur des attachés de santé en épidémiologie 2007 |
2.1.2 Les généralités sur le conseil dépistage du VIHLes généralités sur le CDV concernent les étapes du CDV, les objectifs du pré et post test, les qualités d'un prestataire de CDV, les principes de bases du CDV et la communication pour le changement de comportement1(*)8. 2.1.2.1 Les étapes du CDV Les étapes du CDV sont : *Le conseil pré-test qui cherche un consentement éclairé du client pour le dépistage du VIH et le prépare à l'annonce des résultats du test ; *La réalisation du test (prélèvement et analyse) qui permet le diagnostic biologique de l'infection à VIH ; *Le conseil post test qui comprend l'annonce du résultat, la gestion psychosociale des réactions du client, les conseils de prévention, le suivi post test qui est une approche personnalisée des problèmes du client et une recherche avec celui-ci des solutions appropriées ; *L'orientation vers un réseau de prise en charge psychosociale et biomédicale. 2.1.2.2 Les objectifs du conseil pré test Au cours du conseil pré test on cherche à : évaluer les risques personnels d'exposition et de transmission du VIH ; évaluer les connaissances du client sur le VIH/SIDA ; l'aider à choisir volontairement un plan d'action préventif et à l'exécuter ; lui proposer le test de dépistage et l'encourager à en accepter le résultat avec confiance ; déceler le profil psychologique du client pour prévoir ses réactions à l'annonce de son statut sérologique. 2.1.2.3 Les objectifs du conseil post test Il s'agit d'aider le client à entendre son résultat et à le comprendre ; de l'aider à supporter l'annonce de son résultat et à bien gérer les réactions qui s'en suivent ; de l'aider à bâtir un plan de vie qui lui permettra de vivre positivement avec le VIH ou qui lui permettra de préserver sa séronégativité et de l'aider à identifier toutes les ressources dont il dispose. 2.1.2.4 Les qualités d'un prestataire des services de CDV Un prestataire doit : être accueillant ; maîtriser les aspects du VIH/SIDA ; avoir des aptitudes à la communication interpersonnelle ; maîtriser les techniques du counseling ; être accessible et disponible ; savoir gérer les réactions du client ; être cohérent et exact ; savoir reconnaître ses limites ; avoir une bonne connaissance juridique pour répondre aux multiples sollicitations du client. 2.1.2.5 Les principes de base d'un conseil dépistage volontaire du VIH Les principes sont : · Le consentement éclairé Le test de dépistage étant volontaire, il faut que le client donne son accord en toute connaissance de cause avant que le test ne soit effectué. · Le respect de la confidentialité Il est une règle fondamentale pour l'instauration de la relation de confiance entre le prestataire et le client. Le prestataire doit savoir que toute divulgation de renseignements nécessite le consentement préalable du client. Le prestataire doit veiller au respect de la confidentialité de l'entretien en offrant les services de CDV dans un environnement qui favorise cela. Cela est une obligation pour lui et un droit pour le client. · La confirmation du statut sérologique du client Un test de confirmation doit être fait pour connaître le statut sérologique du client avant l'annonce d'un résultat positif. · La connaissance des références socioculturelles du client Le prestataire doit avoir une approche globale du client et de son contexte socioculturel (croyances au sujet du SIDA, les interprétations de la sexualité...). 2.1.2.6 La communication pour le changement de comportement La communication pour le changement de comportement (CCC) est une stratégie de communication qui consiste à échanger avec un ou plusieurs individus afin de l'amener ou de les amener à adopter de nouveaux comportements. Cette CCC regroupe la communication interpersonnelle et la communication de masse. 2.1.2.6.1 La communication interpersonnelle (CIP) La communication interpersonnelle est celle qui se fait d'un individu à un autre individu c'est-à-dire entre le prestataire et le client. Quelques obstacles entravent la CIP et Gueddana20(*) N. et al. les classifient en trois types qui sont : § Les obstacles techniques Il s'agit des difficultés faisant référence à la transmission précise, fidèle et intégrale des messages. Elles sont caractérisées par un bruit interférant dans la transmission du message. § Les obstacles sémantiques Ils concernent les difficultés liées à la transmission et à la réception du sens des informations. Ces difficultés sont inhérentes à notre manière de coder le message ou de penser. § Les obstacles pragmatiques Il s'agit des difficultés engendrées par l'environnement social c'est-à-dire l'ensemble des règles qui régissent les rapports sociaux entre les individus et les groupes; et par un environnement économique, c'est-à-dire les ressources humaines, matérielles et financières, condition indispensable pour la réalisation des activités. En plus, la CIP comprend plusieurs éléments parmi lesquels il y a : · L'émetteur C'est celui qui donne le message en vue de susciter une réaction chez le destinataire. Pour ce faire, l'émetteur devra disposer de suffisantes connaissances pour répondre aux attentes du récepteur. · Le récepteur C'est celui qui reçoit le message. Quand l'émetteur et le récepteur poursuivent les mêmes objectifs, la communication a plus de chance d'être efficace. · canal C'est le moyen pour véhiculer les messages de l'émetteur au récepteur. Le canal doit être adapté afin de permettre la transmission du message au récepteur. · Le message Il représente le contenu de la communication. Il prend en compte les informations transmises et les symboles codés par l'émetteur qui donne des significations particulières interprétées dans le sens qu'il a voulu leur donner. Plus, il y a un grand écart entre le message émis et l'interprétation faite à la suite de sa réception plus, la communication est défectueuse. · Feed-back Il s'agit d'une réponse, d'une réaction ou d'un renseignement que le récepteur donne à la suite de la réception du message. Grâce à ce feed-back, le récepteur et l'émetteur peuvent s'accorder pour atteindre leurs objectifs. 2.1.2.6.2 La communication de masse La communication de masse consiste à échanger des informations sur le CDV avec un groupe de personnes à des distances plus ou moins grandes. Plusieurs méthodes sont utilisées pour la communication de masse dont les principales sont : § Les causeries éducatives sur le CDV ; § Les émissions radiophoniques ou télévisuelles sur le CDV ; § Le théâtre sur le CDV. 2.1.2.7 Les approches du dépistage du VIH 21(*) Deux types de dépistage de l'infection à VIH sont généralement reconnus : 2.1.2.7.1 Le dépistage à caractère « obligatoire » du VIH Il consiste à faire pratiquer un test VIH pour lequel le consentement n'est pas obligatoire. Il est assorti d'une contrainte légale et concerne des situations particulières : dons de sang, dons de sperme, transplantations d'organes, greffes de tissus. 2.1.2.7.2 Le dépistage volontaire et anonyme du VIH Dans ce cas, le consentement du client est requis. L'intéressé exprime de lui-même la volonté de faire le test. L'anonymat est de rigueur. Ce type de dépistage s'exprime dans le cadre des Centres de Dépistage Volontaire et Anonyme (CDVA). Notre étude prend en compte ce type de dépistage du VIH. 2.1.3 L'organisation du conseil dépistage volontaire (CDV) du VIH1(*)3 Le conseil dépistage volontaire est offert à travers deux types de structures : les centres de conseil dépistage du VIH ou centres autonomes et les sites intégrés de CDV. Ces structures peuvent êtres gérées par des organisations privées ou par l'Etat. 2.1.3.1 Le centre de conseil dépistage volontaire du VIH (CCDV) ou centre autonome Ces centres offrent uniquement des prestations de CDV. Leurs activités se composent notamment du conseil pré test, du prélèvement du sang pour la réalisation du test de dépistage du VIH, du conseil post test, de la référence pour la prise en charge médicale et psychosociale, de la communication pour le changement de comportement et de l'administration/gestion 2.1.3.2 Les sites intégrés de CDV En plus des activités du PMA des formations sanitaires et des activités du CHR, des prestations telles que l'accueil de tous les malades et clients; le conseil pré et post test; la référence; le soutien psychosocial, le suivi médical et le traitement des infections opportunistes sont menés dans ces sites. Au niveau de ces sites intégrés, le test sérologique se fait sur place grâce au test rapide. Si le test de dépistage se révèle positif, un test de confirmation est alors commandité par les prestataires. * 20 Office national de la famille et de la population, GUEDDENA N. et al., la gestion des programmes d'IEC en santé de la reproduction, Tunisie, 1994, 99 pages * 21 Ministère de la santé et des affaires sociales, CDVA, document national de normes et directives sur la mise en place, le fonctionnement, la décentralisation et le suivi évaluation des centres de dépistage volontaire et anonyme, Mauritanie, 57 pages. http://www.mr.afro.who.int/documents/inrsp/documents/CDVA.doc * 13 SP/CNLS-IST, Normes et directives nationales de conseil dépistage volontaire, Ouagadougou, 2003, 90 pages |
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