2.2.5.3- Au regard des instruments
juridiques nationaux et internationaux en faveur des droits des enfants.
Le Cameroun a souscrit entièrement à tout le
dispositif juridique et réglementaire international qui recommande
vivement l'accès des enfants à l'école et à une
éducation de qualité. En dépit de tout cela, il reste tout
de même vrai que le tiers des enfants en âge scolaire
n'accèdent pas encore à l'école et que les filles sont
majoritaires.
En effet, l'Etat camerounais assure à l'enfant le droit
à l'instruction et l'enseignement primaire est obligatoire comme le
stipule la constitution du Cameroun dans son préambule. La scolarisation
universelle impose que tous les enfants accèdent à l'école
sans discrimination aucune.
Et pourtant, la fille, loin d'être
considérée seulement comme future épouse et mère,
est d'abord un être humain qui mérite considération,
dignité et respect dans la société. Cette place lui
confère toutes ses lettres de noblesse dans un monde où les
femmes occupent des hautes fonctions de responsabilité sur
l'échelle des valeurs. Elles sont, Chefs d'Etat ou de Gouvernement,
Ministres, Diplomates, Professeurs d'Université, Responsables des
Sociétés d'Etat, Parlementaires, Maires,
Sous-préfets...etc. Elles sont des actrices incontestables des circuits
de développement.
Le taux de scolarisation dans le préscolaire est de 16%
et le taux net de scolarisation est de 76%. Les taux nets de scolarisation des
filles sont de 71% contre 81% pour les garçons. Ces taux
présentent de nombreuses disparités puisqu'ils sont
évalués à moins de 50% pour les régions
septentrionales soit 29,68 % pour l'Adamaoua, 18,88 % pour l'Extrême-Nord
et 22,03% pour le Nord en 2003/2004
C'est aussi une des dispositions réglementaires de la
Convention relative aux Droits de l'Enfant : le droit à
l'éducation. C'est un droit inaliénable, c'est un droit
incontournable, c'est un droit sacré qu'on ne doit pas
hypothéquer, c'est un droit fondamental qui ouvre les portes de la vie
à l'être humain, c'est un droit qui est plus qu'un droit, c'est un
droit qu'il faut respecter.
En effet, dans le monde, 65 millions de filles sur 121
millions d'enfants ne vont pas à l'école. Or, sur les huit
Objectifs du Millénaire pour le Développement, le deuxième
relatif à l'accès à l'éducation pour tous, tout
comme le cinquième relatif à l'égalité des sexes et
l'autonomisation des filles, constituent des objectifs fixés par
l'ensemble de la communauté internationale, dans le cadre de la lutte
contre la pauvreté. Malheureusement, les pays en développement
sont souvent ceux dans lesquels la parité n'est pas respectée en
matière d'accès à l'éducation.
Au Cameroun, les niveaux de scolarisation des filles, bien
qu'ils soient supérieurs à ceux de plusieurs pays de la
Région Afrique de l'Ouest et du Centre, sont encore à
améliorer.
Les déperditions restent nombreuses du fait des
mariages précoces et autres pratiques sociales discriminantes et du
contexte de pauvreté. Pour y faire face, il faudrait : Maximiser
l'accès des filles à l'école ; assurer le maintien des
filles inscrites à l'école et leur acquisition de
compétences fondamentales conformes aux normes nationales. La raison en
est que l'éducation des filles est un investissement idéal pour
les pays, la fille éduquée développe l'économie par
son travail, à un coût moindre dans tous les secteurs :
santé, emploi, justice, planification, éducation et
finances...Elle contribue donc à la lutte contre la pauvreté et
à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (objectifs 02 et 03).
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