5.1.2- Des attributions des rôles sociaux
traditionnels aux femmes et l'achèvement du cycle primaire.
En examinant la relation attributions
sociales traditionnelles vis-à-vis de la femme et l'achèvement du
cycle primaire, nous avons identifié d'une part la place de la femme
dans la société, le statut de la femme dans le groupe, la
manière de transmettre les valeurs socialement admises a la femme et la
justification idéologique des choix des valeurs sociales transmis
à la femme, de l'autre l'accès au CM 2 et l'obtention du CEP.
Au regard de l'analyse empirique, il ressort que les
attributions sociales traditionnelles vis-à-vis de la femme sont
très saillants et variées :
- erreur d'appréciation du groupe :
93,75% ;
- manière de penser des groupes sur le mode socialement
transmis a la femme : 81,25% ;
-l'illusion que la société que la
société traditionnelle se fait de l'image de la femme :
70,84 ;
- la justification idéologique des modes socialement
transmis à la jeune fille : 66,67%.
Ces données empiriques confirment la théorie de
Kelley(1974) sur l'attribution. En effet, Kelley(1996) définit le
processus d'attribution comme une analyse de variances implicites et fait
l'hypothèse selon laquelle l'individu est un sujet naïf.
Le modèle de Kelley(1996) est centré sur le
processus de collecte et de traitement des informations permettant de conduire
une causalité interne ou externe. Au fait, l'individu ne cherche pas
toutes les informations nécessaires à un jugement valide.
L'explication quotidienne se fait dans le cas de l'étude à partir
d'un schéma causal dans un but d'économie cognitive.
Le schéma causal se définit comme un
raisonnement exact : « l'école gâte les
filles » et correspond à un répertoire de causes et de
leurs effets spécifiques. Dans le cas de l'étude, nous avons
observe que l'on a tendance à classer la femme après l'homme.
Tchombe (2006) révèle dans son analyse un
certain nombre de variables culturelles, psychologiques, religieuses ou
géographiques qui influencent non seulement l'accès des filles
à l'école, mais aussi leur maintien dans le système
éducatif afin d'achever un cycle primaire complet. Elle pense qu'il faut
un plaidoyer en faveur de la femme. Ce plaidoyer doit prendre la forme de
circulaire qui informe d'envoyer les enfants dès l'âge scolaire
à l'école. La réalisation d'un tel projet va engendrer des
résistances au sein des communautés car ; la relation est
apprise et acquise par les individus.
En d'autres termes, l'analyse laisse transparaitre que les
sujets de l'enquête utilisent leurs expériences sociales, leurs
croyances pour effectuer des attributions sur l'éducation de la jeune
fille. Les sujets font appel à des associations, à des relations
aux effets préétablis ; ce qui leur évite un travail
cognitif coûteux, une recherche complète des informations sur la
différenciation, la constance et le consensus.
L'existence des attributions causales sur la scolarisation de
la jeune fille suppose que les sujets utilisent des connaissances
antérieures à la scolarisation, à l'émergence d'une
certaine autorité cognitive chez le sujet. Dans cette optique, il n'ya
pas lieu d'accepter que la pensée traditionnelle et contemporaine
continuent de dévaloriser les caractéristiques et les
activités de la femme ou de la fille.
Ces activités font partie du travail cognitif qui
demande une autorité cognitive. De ce qui précède, l'on
peut émettre l'évidence selon laquelle le pouvoir cognitif de la
fille ou de la femme doit être posé très tôt afin de
lui permettre de fonctionner dans une position confortable et imposante de la
société.
|