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Stéréotypes sociaux et achèvement du cycle primaire par les filles de l'arrondissement de Mora

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par Mairama LOPSIWA
Ecole normale supérieure / Université de Yaoundé - DIPEN II 2010
  

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CHAPITRE 3 : COLLECTE DE DONNEES SUR LE TERRAIN.

Après avoir identifié l'objet de recherche aux chapitres 1 et 2 précédents, la tâche consiste à envisager les stratégies de vérification des hypothèses que nous avons formulées. Nous allons décrire l'organisation de notre étude telle qu'elle a été menée sur le terrain. C'est la fonction que remplit ce chapitre, fonction qui consiste à monter un dispositif expérimental. Ce dispositif expérimental s'articule donc autour des axes suivants : le type de recherche, la description du site d'étude, la population de l'étude, l'échantillon et la technique d'échantillonnage, la description de l'instrument de collecte et de mesure de données. A cet effet, nous parlerons tour à tour du type de recherche, de la description de notre population, de la constitution de l'échantillon, de l'entretien, du guide d'entretien, du déroulement de l'entretien avec la population cible et des techniques de traitement de données.

3.1-TYPE DE RECHERCHE

Cette étude est inscrite dans le paradigme compréhensif de l'étude exploratoire qui recherche non pas l'explication mais le sens des phénomènes sociaux car ceux-ci en cacheraient le sens. Pour comprendre le monde, il faut donc saisir l'ordinaire et les significations attribuées par les acteurs et chercheurs. En d'autres termes, ce paradigme cherche à appréhender l'impact des stéréotypes sociaux sur l'achèvement du cycle primaire par les filles. D'après Pourtois, Desmet et Lahaye (2006 : 8 ), « il utilise l'altitude phénoménologique qui s'efforce d'expliciter le sens que le monde objectif des réalités a pour les hommes dans leur expérience quotidienne ». Nous avons combiné à ce paradigme compréhensif le paradigme descriptif qui cherche à décrire les stéréotypes en ce sens que nous avons essayé de faire un inventaire systématique des comportements des jeunes filles au regard des stéréotypes sociaux. La recherche s'est articulée autour de deux paradigmes illustrant aussi la recherche-action.

Ici, le chercheur construit une batterie de questions qu'il soumet à un échantillon d'étude. Par la suite, il collecte les données et analyse les opinions soit par la statistique descriptive, soit par la statistique différentielle. D'après Ouellet (1999 :92), « elle vise la découverte d'idées qui permettent de localiser un phénomène avant d'en faire l'étude plus poussée ». Autrement dit, c'est une démarche qui, par sondage d'opinions, constitue la première étape à franchir avant de poursuivre une vraie recherche plus quantitative.

Cette recherche peut également s'inscrire dans le cadre d'une recherche d'innovation dans la mesure où elle vise à apporter au système en place une nouveauté. En effet, elle s'avère intéressante dans la mesure où, à partir d'elle, l'on peut développer un modèle permettant aux garçons de soutenir leurs soeurs par un bon plaidoyer. Nous nous appesantirons ainsi sur le modèle développé à l'UNICEF qui consiste à beaucoup miser sur les garçons pour éduquer les filles.

Cette étude a pour sites quelques écoles primaires de l'arrondissement de Mora et les groupes organisés autour de l'école tels que les APEE, les AME, le RECAMEF. Bien que le site soit l'unité d'analyse de départ utilisé pour cette étude, la recherche a également consisté à faire des groupes organisés autour de l'école l'unité d'analyse principale de l'étude.

3.2- PRESENTATION DU LIEU DE L'ETUDE.

La délimitation du cadre d'une recherche obéit au souci de précision qui est l'un des principes scientifiques. La présente étude est menée dans quelques écoles primaires de l'arrondissement de Mora.

3.2.1- Données géographiques

La région de l'Extrême-nord se limite au Nord par le Lac Tchad, au Nord-est par le Tchad, au Sud par la région du Nord et à l'Ouest par le Nigeria. Cette région est subdivisée en six départements répartis comme suit : le département du Diamaré avec pour arrondissements Maroua Ier, IIème et IIIème, le département du Mayo-Danay avec pour arrondissement Yagoua, le département du Logone et Chari avec pour arrondissement Kousséri, le département du Mayo- Tsanaga avec pour arrondissement Mokolo et enfin le département du Mayo-Sava avec pour arrondissement Mora. Nous nous attèlerons à présenter dans une première ébauche l'aspect physique pour enfin terminer par l'aspect humain.

3.2.1.1- Aspect physique.

Notre cadre d'étude se trouve dans l'arrondissement de Mora qui a une superficie de 1.847 Kilomètres et une altitude moyenne de huit cent (800) mètres. Cette zone d'étude est située à cheval entre les hautes terres et la plaine qui est le principal lieu d'activité des populations. Les Monts Mandaras sont donc l'ensemble constitué par ces hautes terres et cette plaine.

Selon les données chiffrées obtenus à la sous-préfecture de l'arrondissement de Mora, la population de ce dernier s'estime à cent dix-sept mil cinq cent trente quatre (117.534) habitants pour l'année 2008. Cette population est inégalement repartie sur l'ensemble de l'arrondissement ; certains espaces restant plus ou moins vides d'hommes (zones enclavées, peu fertiles). Ces populations sont organisées en chefferie traditionnelles (sultanats, lawanats). Il en existe au total seize(16) dont quinze (15) sont du deuxième degré et le sultanat de Mora qui est du premier degré.

3.2.1.2- Aspect humain.

L'aspect humain dénote de l'ensemble constitué par les groupes ethniques, les langues parlées par ces groupes et les différentes activités y afférentes.

Pour ce qui est des groupes ethniques, l'arrondissement de Mora regorge de Mandaras qui sont majoritaires. A ces derniers s'imbriquent les Mouktélé, les Podoko, les Mada, les Arabes-choa, les Kanuri généralement appelés Sirata.

En ce qui concerne les langues parlées, les populations utilisent généralement la langue Mandara, le Fulfulde, l'arabe-choa ou le Sirataré pour communiquer avec les autres. Les principales religions pratiquées par la population sont : l'islam (religion dominante), le christianisme et l'animisme.

S'agissant des activités exercées par l'ensemble de la population, celles que l'on peut relever sont : l'agriculture, l'élevage et le commerce. Les lieux de ravitaillement sont les marchés périodiques (Banqui à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria). Au terme des données géographiques présentant les aspects physique et humain de l'arrondissement de Mora, il convient à présent de faire un bref aperçu sur sa carte scolaire.

3.2.2- Carte scolaire de l'arrondissement de Mora.

Au regard de la carte scolaire de l'arrondissement de Mora, il ressort qu'il comporte vingt quatre (24) établissements scolaires primaires repartis ainsi qu'il suit :

Ø Enseignement primaire public : 23 écoles ;

Ø Enseignement privé : 01 école.

Parmi ces écoles d'enseignement primaire, nous avons choisi les écoles publiques de Mora Sultanat et Binawa pour y mener nos investigations. Les raisons de ce choix s'expliquent par le fait que ces écoles sont situées tour à tour aux quartiers habités par les autochtones Mandaras, tous descendants de la famille du sultan (EP Mora Sultanat) et à la périphérie de la ville (EP Binawa).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein