INTRODUCTION
L'importance des technologies de l'information et de la
communication (TIC) dans le contexte actuel de la mondialisation de
l'enseignement en général et de la pédagogie en
particulier entraîne de la part des décideurs plusieurs
réflexions visant à mettre en place des politiques
d'intégration. Ces technologies présentent un potentiel
extraordinaire, une influence importante sur l'évolution de la
société, révolutionnant les méthodes de travail, de
gestion, d'administration, d'enseignement et d'apprentissage.
Les réunions sur l'éducation et les initiatives
prises par les Nations Unies en matière d'introduction des TIC dans les
systèmes éducatifs des pays d'Afrique subsaharienne (1) se
justifient par un contexte ou les défis à relever restent
préoccupants : insuffisance des ressources, formation des enseignants,
bonne gouvernance...
A l'occasion de sa réunion d'avril 2002, le Bureau des
ministres des pays africains membres de l'Association pour le
Développement de l'Education en Afrique (ADEA) avait placé en
tête des priorités l'exploitation des TIC à des fins
d'éducation et de formation (2). Il avait été
recommandé la tenue de réunions ministérielles
sousrégionales afin d'étudier la question et de bâtir une
stratégie pour le développement de la formation à
distance.
Du 26 au 30 juillet 2004, s'était tenue à Abuja
au Nigeria, la conférence ministérielle sous- régionale
sur l'intégration des TIC dans l'éducation en Afrique de l'ouest
et du centre (3). Cette conférence avait connu la participation des
ministres en charge de l'éducation du Congo. Lors de cette
conférence, quelques recommandations avaient été
adoptées.
Il s'agissait de :
- les politiques nationales concernant les TIC ;
- le renforcement et le développement des infrastructures
;
- le développement des ressources humaines ;
(1) Quel Avenir pour les TIC dans l'Enseignement Secondaire au
Cameroun, WINA Blaise FIRISSOU,
Cellule de la statistique et du Système d'Information
Universitaire MINESUP
(2) idem
(3) idem
- la recherche et l'échange d'expériences pour
éclairer les décisions, ainsi que
l'évaluation et le pilotage des actions menées ;
- le développement des contenus éducatifs
intégrant les TIC dans les programmes
scolaires.
En république du Congo, le Document Stratégique
de Réduction de la Pauvreté (DSRP) édition 2007,
présente la volonté de modernisation des différents
secteurs d'activité du Congo, plus particulièrement le secteur
éducatif.
En 2009, le gouvernement a exprimé cette volonté
en ces termes : « Elaborer et adopter un plan d'introduction des
technologies de l'information et de la communication dans l'enseignement
supérieur et dans les cycles primaires et secondaires » suivant la
circulaire n° 436/PR du 18/09/2009 valant feuille d e route du
gouvernement.
Cette volonté exprimée en matière des TIC
constitue le point de départ d'une politique nationale
d'intégration des TIC au sein du système éducatif
congolais.
Le concept d'intégration est polysémique et son
usage nécessite des classifications et des précisions. Selon le
Petit Larousse illustré (2010), le terme intégration signifie :
« opération qui consiste à assembler les différentes
parties d'un système et à assurer leur compatibilité ainsi
que le bon fonctionnement du système complet » et le verbe
intégrer veut dire : « faire entrer dans un ensemble plus vaste,
incorporer, inclure ».
Dans le cadre de cette note de recherche, on entendra par
intégration, « usage », « utilisation », «
pratique », c'est-à-dire la façon dont on fait entrer les
TIC dans le système éducatif.
Intégrer les TIC dans un système éducatif
consisterait à mettre en place un environnement d'enseignement et
d'apprentissage avec les nouvelles technologies tel que l'informatique et
d'autres technologies apparentées. Dans cet environnement, les
élèves ou apprenants, les enseignants et le personnel
administratif feront usage de ces technologies dans le but de développer
des compétences, de favoriser les apprentissages et les enseignements,
de faciliter l'accès à l'information et à des formations
distantes, de renforcer les capacités de gestion des ressources
pédagogiques, financières, matérielles et humaines (1).
L'intégration des TIC commencerait donc
inévitablement par l'utilisation efficiente des outils informatiques et
des infrastructures de télécommunications.
(1) Technologie de l'Information et de le Communication en
Education : Un Programme d'enseignement et in Cadre pour la Formation Continue
des Enseignants. Division de l'enseignement supérieur, UNESCO, 2004.
ED/HED/TED
Vu sous cet angle, l'intégration des TIC devient un
dispositif incontournable, particulièrement dans le sous-secteur de
l'enseignement technique, professionnel, de la formation qualifiante et de
l'emploi, où leur utilisation faciliterait l'accès à
l'information. Elle favoriserait en outre la construction des connaissances,
l'acquisition des savoirs,
l'accroissement de la réussite éducative,
l'apprentissage des métiers des TIC et l'employabilité des
jeunes.
Jusqu'en 2010, Pusieurs initiatives louables visant
d'intégrer l'usage de l'informatique dans les activités du
sous-secteur de l'enseignement technique ont été prises.
Cependant, de tous les problèmes qui minent encore le
fonctionnement de l'école dans ce sous-secteur se trouve en bonne place
les difficultés d'accès aux informations scolaires d'une part, de
sa gestion c'est-à-dire la collecte, le traitement, le stockage, la
transmission d'autre part.
Ainsi, la problématique qui accrédite cette
recherche s'énonce par la question de savoir pourquoi l'administration
du sous-secteur ne parvient t-elle toujours pas à réussir une
intégration de l'informatique, par déla des TIC ? dispose t-elle
des ressources nécessaires ? et quel bilan fait-on des initiatives
prises ?
Dans la mesure où les TIC exercent une attraction sur
les jeunes individus en particulier, elles sont susceptibles de conduire
à une obsession difficilement contrôlable ou à une
utilisation pouvant nuire à la santé mentale et même
physique.
Pour cette raison, il est indispensable de connaître et
d'analyser les multiples facettes de ces innovations technologiques sans
précédent. Une telle démarche nous aidera à
identifier et à dégager les avantages pédagogiques
profitables à l'éducation au Congo en général, et
du sous-secteur de l'enseignement technique et professionnel en particulier.
Deux hypothèses sont alors formulées à
savoir :
- quelles sont les attentes du sous -secteur à propos des
TIC ? - quelle démarche empruntée pour réussir leur
intégration ?
Plusieurs auteurs se sont exprimés sur l'importance des
technologies de l'information et de la communication. Cette importance se
justifie à travers le rôle des TIC dans la croissance et le
developpement des activités relevant des différents domaines de
la vie professionnelle. La meilleure solution dans la gestion de l'information
(la collecte, le traitement et le stockage) et sa transmission ainsi que la
communication sociale est toujours de reconnue comme domaine d'excellence des
TIC.
Dans le domaine de l'éducation en général
et de l'enseignement technique et professionnel en particulier, la
littérature se limite encore à des essais, à des
mémoires, à des conclusions ou compte rendu de conférence
des organisations internationales, des ministres ou des chefs d'Etat.
Ils présentent tous les TIC comme un moyen efficace et
incontournable en cette période de mondialisation de l'éducation,
en vue de favoriser le developpement des apprenrissages et l'accès
à l'information distante.
La précarité de la littérature sur
l'intégration des TIC dans le système éducatif en
général ou de l'enseignement technique et professionnel en
particulier a de ce fait limité notre documentation à la
consultation de quelques documents internes du ministère et des quelques
travaux retrouvés sur l'Internet. Cette revue nous ont inspiré
sur les démarches d'intégration entreprises par les pays comme le
Cameroun, le Maroc, le Bénin, le Ghana, le Mali...
Ainsi, le but visé dans cette note de recherche est de
proposer une démarche d'intégration des TIC qui conviendrait dans
le sous-secteur de l'enseignement technique dans le contexte actuel,
constitué par une vision de cyberespace et des autoroutes de
l'information défini à travers la politique nationale de
developpement des TIC.
Il s'agit d'une démarche globale du gouvernement
congolais présentée par le ministère des postes, des
télécommunications et des technologies de l'information sur la
base des recommandations du Document Stratégique de Réduction de
la Pauvreté (DSRP) (1) au Congo.
Pour atteindre le but, deux objectifs sont définis. En
premier lieu, il s'agira de faire le bilan des initiatives prises par
l'administration du sous-secteur, ensuite l'identification des besoins des
usagers en la matière.
Deux parties essentielles constitueront ce travail.
La première présentera le ministère de
l'enseignement technique et professionnel, son organisation sera mise en
exergue ainsi que le bilan d'intégration des TIC.
La seconde sera consacrée à l'identification des
besoins et à la proposition d'une démarche d'intégration
des TIC dans le sous-secteur.
(1) Document de Stratégie et de la Réduction de la
Pauvreté), Ministère de l'économie et du plan,
édition 2007.
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