B- Analyse des ressources externes
Elles sont essentiellement constituées de trois banques
locales, de la banque mondiale via les concours de l'État. Cet effectif
réduit de bailleurs de fonds, constitue un premier frein en ce sens
qu'ils feront et font d'ailleurs leur Loi. Autrement, PADME ne peut que se
soumettre à leur volonté quant à leur décision du
financier. Les trois banques locales proposent le même taux de
rémunération de leur crédit à PADME : ceci
étant, négocier ce taux à la baisse ne serait pas chose
aisée : PADME se trouve donc soumis.
Par ailleurs, les garanties exigées constituent
l'essentiel du patrimoine de PADME. Son portefeuille de crédit sain
demandé par toutes les trois banques presque à la même
hauteur (130%) n'est pas trop intéressant. Le portefeuille n'est pas une
garantie réelle : il peut toutefois se détériorer. Dans
ces conditions, PADME ne pourra plus bénéficier de la confiance
de ses bailleurs de fonds et donc leur soutient financier.
Dans l'hypothèse de l'insolvabilité de PADME,
son portefeuille sain deviendrait un gâteau à partager entre les
différentes banques suivant l'importance de leur financement et la
nature de leur garantie. Ceci ne laisserait pas une bonne image de
l'association PADME.
En dehors du portefeuille, les dépôts à
terme (DAT) de PADME dans ces institutions, doivent en principe lui servir de
ressources supplémentaires auquel elle pourra recourir en cas
d'insuffisance de ressources financières nécessaire à la
couverture des demandes de crédit de la part des clients. Cependant, tel
ne peut plus être le cas une fois le DAT mis en garantie. Il ne pourra
être disponible à l'association qu'en cas de bon dénouement
de son contrat de refinancement de ses activités. Ce qui suppose que
PADME ne peut se prétendre être propriétaire de son DAT
qu'en cas de bonne fin du contrat. Encore faut-il savoir si ces
dépôts pourront l'aider à payer toutes ses dettes.
Les taux auxquels sont accordés les crédits ne
peuvent pas être négociés. Ce sont des taux imposés.
PADME, quelque soit le taux, est obligé d'accepter pour faire face
à ses besoins de financement.
En outre, les interventions de la Banque Mondiale sous la
forme de subventions mises à la disposition de PADME par l'État,
paraissent suffisamment intéressantes car d'une part, le
Politique de mobilisation des ressources
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PADME-Bénin
taux (3,25%) est relativement réduit par rapport
à celui des banques formelles (7%); et d'autre part, les conditions sont
totalement souples en ce qu'aucune garantie n'est exigée, l'État
étant garant, du moins responsable de la gestion de ses fonds. De
surcroit, la période de grâce de cinq (05) mois accordée
doit permettre à l'association de suffisamment profiter de ses lignes de
crédit via leur recyclage régulier.
S'il est clair que les concours de la Banque Mondiale sont les
plus avantageux après ceux de l'État ; cependant
l'inquiétude est de constater que de nos jours ces concours ne cessent
de décroître constamment donnant l'impression d'un
désengagement progressivement programmé de l'État de ce
secteur pourtant prometteur d'un avenir prospère.
De tout ce qui précède, il est utile de se poser
des interrogations à savoir :
~ PADME ne peut-il pas intégrer la collecte
d'épargne dans ses activités afin d'élever le niveau de
ses ressources internes ?
~ pourquoi limiter les bailleurs de fonds, au plan national
à 4 ; est-ce parce que PADME n'a pas de garantie nécessaire et
suffisante à présenter ?
~ les autres banques, établissements financiers (SGI,
SGP, ) et certaines IMF de la place ne sont-ils pas en mesure de venir en aide
au développement des activités de PADME, et ceci à des
taux réduits ?
~ PADME ne peut-il pas accéder au marché financier
où les opportunités sont immensément abondantes ?
Autant de questions auxquelles les réponses pourraient
contribuer à un élargissement réel des sources de
financement de PADME.
II- VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSES ET
SYNTHÈSES DU DIAGNOSTIC A- Vérification des
hypothèses
L'analyse des données, faite au paragraphe 1er
de la section précédente, va servir de socle à
l'appréciation des hypothèses retenues.
· Degré de vérification de
l'hypothèse n°1 :
De l'analyse des données des enquêtes sur ce point,
il ressort que :
- d'une part, au lieu d'insérer la collecte de
l'épargne dans ses activités pour augmenter
ses ressources internes, PADME ne peut que recourir aux concours
bancaires;
- et d'autres part, du fait de la méconnaissance du
secteur de la micro finance, les
bailleurs de fonds, dont les banques notamment, limitent leurs
concours dans ce
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Financières des institutions de micro finance (IMF): Cas du
PADME-Bénin
secteur, en l'accordant qu'aux IMF pouvant satisfaire aux
exigences strictement établies et donc imposées.
C'est donc l'inexistence de produit d'épargne (collecte
de l'épargne par PADME) et la méconnaissance du secteur par les
bailleurs de fonds (dont les banques) qui justifient la dépendance des
IMF à crédit direct (dont PADME) vis-à-vis des banques.
D'où l'hypothèse spécifique n°1 selon laquelle «
le manque de la politique de collecte de l'épargne préalable dans
les activités de PADME, et la mauvaise collaboration entre IMF »,
est partiellement vérifiée.
· Degré de vérification de l'hypothèse
n°2
Eu égard aux analyses faites des données de
l'enquête, nous retenons que du fait de la non maîtrise parfaite
des modes de fonctionnement du secteur des IMF par les banques, ces
dernières limitent leur appui financier à ce secteur. Cette
situation se traduit :
- d'une part, par les nombreux documents financiers
exigés et dont la production non seulement est coûteuse mais aussi
prend du temps et ;
- d'autre part, par le fort taux débiteur appliqué
pour couvrir les frais de recouvrement.
Ces dispositions sont des mesures de sécurité
qui se justifient sans doute par les insuffisances que
présentent les systèmes d'informations et de gestion des
IMF (absence d'une véritable centrale de risques). Cette
situation peut exposer l'IMF à des risques de crise liés surtout
à une mauvaise maîtrise des risques présentés par le
client.
Par conséquent l'hypothèse spécifique selon
laquelle «l'asymétrie d'information est due à la
rétention d'informations, outre la rude concurrence » n'est pas
vérifiée.
· Degré de vérification de l'hypothèse
n °3
Toujours d'après l'analyse des données, les
exigences de la BRVM obligent PADME à avoir au prime abord la
forme de société anonyme, les autres conditions
pouvant être facilement satisfaites par PADME; en témoignent ses
résultats et performances considérables. Ainsi, notre
hypothèse liée à l'inaccessibilité
au marché financier est partiellement
vérifiée.
En effet, selon nous, le mutisme de la législation des
IMF sur leur fréquentation des marchés d'une part et la forme
juridique actuelle de PADME d'autre part, sont à l'origine de
l'inaccessibilité de PADME aux marchés monétaires et
financiers.
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