Deuxième
partie :
La portée de la realpolitik dans la politique
étrangère du Congo entre 1997 et 2007 : bilan et
perspectives
Introduction à la deuxième partie
L'argument selon lequel à partir des résultats
on peut analyser les objectifs, les stratégies et les intentions des
décideurs en matière de politique étrangère est
porteur d'un sens que l'on retrouve dans l'initiative de la
réorientation de l'action politique extérieure du Congo sous
Sassou Nguesso II.
Après un éprouvant isolement et
discrédit du président congolais et de son régime par les
chancelleries occidentales notamment celles de Washington, de Londres, de
Berlin, de Bruxelles sans oublier Addis Abéba qui, par principe
condamnent l'installation des gouvernements issus de moyens
anticonstitutionnels, le Congo a pris conscience des conséquences que
pourrait entraîner cette mise au banc de touche par la communauté
internationale.
Désormais, même le soutien
des « amis » se révélait
quelquefois incertain. Dans ce labyrinthe qu'est la scène internationale
où les amitiés et les partenariats se font et se défont
selon les enjeux du moment, le Congo se trouvait dès lors face à
un cas de survie internationale.
L'articulation de notre travail réside dans le fait
qu'elle permet de montrer que la notion d'intérêt national,
chère aux grandes puissances, sera très vite comprise par les
autorités de Brazzaville et que, même si certains faits ont
parfois dépassé le nouveau pouvoir congolais,
l'intérêt national sera au coeur de son action extérieure.
Si le Congo s'accommode des exigences de ses partenaires
internationaux au développement pour la plupart des Etats
industrialisés, c'est justement dans le but de défendre
l'intérêt national menacé, intérêt congolais
qui, dans ce contexte précis, est exprimé en termes de
reconnaissance,de crédibilité,de fiabilité,de
visibilité et de réintégration.
Et si le nouveau président autoproclamé s'est
engagé véritablement dans les dynamiques de l'intégration
de l'Afrique, c'est qu'il s'agit pour lui d'une ambition de se positionner
avantageusement et être considéré comme l'un des nouveaux
promoteurs de l'unité du continent.
En initiant un Pacte de non agression à
l'échelle du continent, le Congo traduit en actes sa volonté de
faire partie d'un ensemble géopolitique plus grand et pourquoi pas, en
être un jour l'élément clé .
Quelle évaluation peut-on faire de la realpolitik
menée par Sassou Nguesso II une dizaine d'années
après son coup d'Etat du 5 juin 1997 ? Est-il possible de le
faire ? Bien plus, les décisions et les stratégies qui
l'ont accompagnée sont-elles rationnelles ? Autrement dit, les
objectifs fixés ont- ils été atteints ? Le Congo
a-t-il réussi son pari diplomatique ? Telles sont les
interrogations auxquelles nous tenterons d'apporter des éléments
de réponse dans cette deuxième partie, elle-même
subdivisée en deux chapitres.
Le premier chapitre de cette partie (le troisième de
cette étude) tente de mesurer par des exemples précis le
degré d'efficacité, d'opérationnalité de la
realpolitik dans les choix de l'action politique du Congo après sa mise
au banc de touche par les Etats les plus industrialisés de la
communauté internationale. Quant au deuxième chapitre (le
quatrième et dernier de l'étude), il interroge les horizons
futurs de la posture internationale et interne du Congo à partir des
tendances actuelles.
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