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Evaluation de projet par la méthode des effets: le cas du programme prioritaire équipements marchands de la commune de Ouagadougou

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par Sylvain-Roger Bonkoungou
Institut de Formation Colbert( IFC) - Master2 en Management de Projet 2007
  

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2- Les boutiques implantées sur le domaine public

Les boutiques de rue font l'objet d'une autorisation administrative délivrée par le Maire après avis de la Direction Générale des Services Techniques Municipaux. Leur installation et leur exploitation sont régies par une délibération n° AN VII 41 / FP/MAT/CRP du 25 juillet 1990. L'autorisation est renouvelée annuellement par le paiement de la taxe d'occupation auprès du Receveur Municipal.

Les boutiques implantées dans les squares aménagés donnent lieu à l'établissement d'un contrat de concession avec la Mairie (un cahier des charges relatif à la concession et à l'exploitation des espaces verts dans la commune de Ouagadougou en date du 26 décembre 1997 précise leurs conditions d'exploitation).

Ces contrats sont gérés par la Direction des Services Techniques Municipaux et les loyers correspondants sont versés auprès de la Trésorerie Principale.

Les 200 kiosques commerciaux construits dans le cadre du projet de promotion des matériaux locaux (LOCOMAT) financés par l'Agence Française de Développement (convention n° 15 du 3/031995) font également l'objet de contrats de concession avec la Mairie. Chaque concessionnaire s'acquitte d'un loyer auprès de la Trésorerie principale de Ouagadougou comme il est stipulé dans le cahier des charges relatives à cette catégorie d'équipements.

Si l'ensemble de ces boutiques n'entre pas dans le champ de l'étude puisque qu'elles ne sont pas destinées dans l'immédiat à être gérées par la Régie Autonome qui devait voir ses compétences limitées à deux zones de boutiques de rues, il est néanmoins apparu intéressant de passer en revue les textes qui en régissent actuellement l'exploitation. L'examen des différents cahiers des charges amène à préconiser la rédaction de contrat de concession ou de convention d'occupation du domaine public plus précis notamment quant à la durée et le montant de la redevance (ou loyer).

3- Les parkings

Un cahier des charges en date du 10/09/1997 précise les conditions d'agrément et de gestion des parkings publics sur le périmètre de la Commune de Ouagadougou. Tout exploitant de parking agréé par l'autorité municipale (dépôt d'un dossier auprès du Maire de l'arrondissement du lieu d'implantation du futur parking avec mention des dimensions métriques) reçoit une autorisation de voirie ou concession de voirie, en contrepartie de laquelle l'exploitant verse une redevance mensuelle auprès de la Trésorerie Principale.

Ces contrats sont gérés par la Direction Générale des Services Techniques Municipaux qui doit par ailleurs s'assurer du respect du cahier des charges, notamment pour la réalisation des aménagements requis (stabilisation de l'aire concernée, délimitation, signalétique).

En dépit de cette réglementation il semblerait que de nombreux sites notamment ceux de petite taille fonctionnent sans que leurs exploitants réunissent et respectent les conditions requises pour exercer cette activité de gestion de parcs de cycles ou véhicules automobiles.

4- La gare routière de l'est (sur, la route de Fada)

La gare routière de l'est comme l'ensemble des gares routières existant sur le périmètre de Ouagadougou faisait l'objet d'un accord entre la Mairie et l'OTRAF (Organisation des Transports Routiers du Faso) portant sur le recouvrement des droits de stationnement. L'organisation des transporteurs effectuait cette prestation en lieu et place de la commune contre une rémunération fixée à 20% du produit des droits recouvrés auprès des usagers/transporteurs. La Commune de Ouagadougou ne semblait pas disposer de la moindre maîtrise sur l'activité des gares routières donc du contrôle des recettes potentielles que ces équipements étaient susceptibles de produire.

De fait, l'OTRAF apparaissait comme l'exploitant des gares routières mais sans qu'il existe le moindre contrat lui fixant cette mission. Une clarification de cette situation devait être engagée à l'occasion de la mise en place de la Régie Autonome.

III- LES PROBLEMES DE GESTION DES EQUIPEMENTS MARCHANDS 1- L'organisation des services et procédures internes de gestion des équipements marchands

La gestion des équipements marchands de la Commune de Ouagadougou était assurée par le service de la recette municipale.

L'autorité du receveur sur les collecteurs s'exprime exclusivement sur les aspects comptables :

> Délivrance de carnets à souche et des cartes d'abonnement.

> Tenue du registre auxiliaire des valeurs inactives (consommation de quittance). > Encaissement des sommes recouvrées par les collecteurs.

> Rémunération des collecteurs (sous forme d'intéressement).

Les collecteurs tiennent dans ces cahiers la liste des commerçants réguliers et redevables d'un droit de place mensuel. Ce registre leur est personnel et constitue le seul document nominatif existant relatif à l'occupation des marchés.

Les recouvrements concernant les kiosques sont également effectués par les collecteurs.

Les seuls documents disponibles auprès de la Régie étaient, les registres ouverts par les collecteurs et sur lesquels sont comptabilisés le nombre et le montant des tickets vendus par chacun.

Ce registre fait office de comptabilité matière et sert de base pour le calcul de la rémunération des collecteurs.

C'est à partir de ce document que les services financiers effectuent leurs prévisions de recettes. Elles ne sont toutefois pas tenues par marché et ne permettent donc pas d'évaluer le rendement de chaque équipement.

2- Résultats de l'exploitation des équipements marchands - Les marchés et les gares routières

Dans la mesure où les marchés à l'exception de Rood Woko et les gares routières sont gérés par la commune de Ouagadougou, l'étude7 a jugé intéressante, de mesurer la contribution assurée par leur produit aux recettes municipales.

L'analyse des comptes administratifs de la commune de Ouagadougou montre que les sommes recouvrées sur les marchés et gares routières constituent une recette marginale puisqu'elles représentent à peine 5% des recettes réelles de fonctionnement. Les recettes des marchés qui s'élèvent à environ 37 millions de F CFA (moyenne établie sur les 4 derniers exercices) permettent au regard de la capacité d'accueil des marchés de la ville de Ouagadougou qui s'établit à 26 895 places hors marché central (donnée vraisemblablement très inférieure à la réalité compte tenu de la densité des commerçants constatée dans la plupart d'entre eux) de dégager un rendement qui est inférieur à 1 400 F CFA par an et par commerçant.

S'agissant des gares routières, il est apparu8, qu'elles génèrent un produit d'environ 20 millions de F CFA (moyenne établi sur les 2 dernières années des droits de stationnement hors taxis), leur rendement n'apparaît guère meilleur puisque sur la base d'un tarif moyen de 1 400 F CFA / sortie pour les poids lourds et poids légers, cela équivaut à une fréquentation pour l'ensemble des 5 gares routières de 39 véhicules/jour. Même en tenant compte du fait que bon nombre de transporteurs acheminent directement les voyageurs vers des stations informelles, ce résultat est loin de refléter la réalité du trafic qui s'opère néanmoins à l'intérieur des gares routières de Ouagadougou.

Ces quelques données suffisent à justifier la nécessité pour la ville de Ouagadougou d'avoir une meilleure maîtrise de ses ressources potentielles qui pourraient atteindre selon les simulations effectuées 140 millions de FCFA pour les seuls marchés (Groupe Huit Programme Prioritaire d'Equipements Marchands - Février 1997) soit plus de 3,5 fois le montant recouvré en l'état actuel de l'organisation et de la gestion des marchés.

S'agissant des dépenses engagées au titre des équipements marchands, l'étude7révèle qu'il a été plus difficile de les appréhender dans la mesure où le cadre budgétaire n'offre pas de regroupement par fonction, de ce fait elles sont comptabilisées avec les dépenses de même

nature pour l'ensemble des compétences exercées par la commune.

Les causes probables de cette gestion chaotique sont multiples. Il s'agit essentiellement de problèmes liés au recouvrement des droits de place de l'identification des contribuables et du manque de moyens logistiques.

> Les problèmes de recouvrement

Les difficultés de recouvrement de droits de place par la Trésorerie Régionale du Centre (TRC) relèvent de deux ordres °: la faiblesse des capacités de recouvrement de la commune et l'incivisme.

- Faiblesse des capacités de recouvrement de la commune

Sur la cinquantaine de marchés « traditionnels » seuls, 25 de ces marchés sont gérés par la Trésorerie Régionale du Centre (TRC). La collecte des recettes est faite par la fédération des commerçants des marchés et yaars du Kadiogo (FMYK) qui ne disposait, que de 28 collecteurs qui doivent quotidiennement parcourir l'ensemble de ces 25 marchés, pour collecter les droits de place. L'insuffisance de collecteurs et le salaire peu motivant qu'ils perçoivent (15% des recouvrements mensuels sous forme d'intéressement) se répercutaient, négativement sur les taux de recouvrement.

- L'incivisme fiscal

Le civisme fiscal, serait l'attitude pour tout contribuable de s'acquitter régulièrement et en totalité des impôts et taxes dont il est redevable. Par conséquent l'incivisme est alors un défaut de dévouement du contribuable par rapport à ses obligations fiscales.

Les causes de cet incivisme fiscal pourraient se résumer en quatre points principaux : o Le concept de l'impôt :

Selon Madame Ouoba9 les droits de place et taxes apparaissent comme des contraintes auxquels les contribuables cherchent à se dérober. Les marchés traditionnels étant considérés comme des marchés de chefs, les occupants n'ont pas intégré le fait nouveau de devoir désormais payer des taxes à la municipalité ; o le coût élevé des tarifs : Les contribuables estiment que les tarifs pratiqués sur

les marchés traditionnels sont très élevés par rapport à leur capacité financière

réelle ;

o Le manque d'information : les populations sont peu informées des services rendus par la municipalité grâce aux impôts et taxes récoltés auprès d'elles. Cela pourrait expliquer leur attitude de refus ;

Sylvie OuedaSomé-Mémoire fin d'étude ENAM 2001

o Le clientélisme politique :

Durant les périodes électorales, les interférences hiérarchiques dans la gestion des marchés « traditionnels » deviennent de nature à protéger certains contribuables du fait de liens d'affaires ou de parenté avec un tiers contre les mesures engagées par l'administration (TRC) pour le recouvrement des droits de place.

> Les problèmes liés à l'identification des contribuables :

Les marchés « traditionnels » sont en général, des marchés informels. Le commerçant s'installe selon les possibilités d'espace qui s'offrent à lui dans un hangar ou une boutique de fortune avec les moyens de bord. Il peut alors changer de place sur le même site ou même aller sur un autre marché « traditionnel » selon les opportunités nouvelles ; d'où les difficultés des structures municipales de gestion à identifier et à évaluer l'assiette fiscale.

> Le manque de moyens logistiques

Le service des recettes de la TRC dispose de peu de moyens pour gérer les marchés « traditionnels » de la Commune.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius