RESUME
En 1996, avec l'aide financière de l'Agence
Française de Développement la Commune de Ouagadougou lance un
ambitieux programme de réalisation d'infrastructures marchandes le
programme prioritaire équipements marchands( PPEM). Ce programme vise,
à réhabiliter les marchés, la gare de l'est, et à
aménager des boutiques de rue et des parkings afin, de dégager
des recettes pour la municipalité. La gestion de ces équipements
est confiée à une nouvelle structure ,la régie autonome de
gestion des équipements marchands en 2001 .La RAGEM est une
administration, sans personnalité morale propre et de ce fait, ne se
distingue, pas juridiquement de la collectivité créatrice .Elle
jouit cependant d'une autonomie financière, caractérisée
par un budget annexe qui est joint au budget de la commune. Le Maire en est
l'ordonnateur. Après près d'une décennie de gestion, il
était intéressant que l'on puisse évaluer les
résultats atteints par cette entité communale unique en son
genre, en fonction des objectifs fixés au départ afin d'en tirer
les leçons utiles.
ABSTRACT
In 1996, with French Development Agency help, the city of
Ouagadougou has launched an ambitious program for implementing merchant
infrastructures, the MEPP. This program aim to upgrade markets, east station,
and to build street shops, and parking so as to generate receipts for the
municipality. The management of these equipments is confided to a new structure
in 2001. RAGEM is an administration, without own moral personality and in this
way, not judicially distinguished to the creator collectivity. However, it
enjoys a financial autonomy, characterised by an annex budget which is join to
the main budget of the city. The mayor is the commander.
After more than ten year of management, it was interesting to
assess results intended by this exclusive entity, according to the previous
objectives so as to pull useful lessons
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Première Partie : Cadre théorique et
méthodologique
CHAP. I CONTEXTE
L'activité commerciale de Ouagadougou a
été principalement suscitée par l'explosion
démographique que la ville a connue dans les années
19801 et par la construction du nouveau marché central au
tournant des années 1990.L'émergence de cette fonction
commerciale s'est effectuée sur fond de crise économique et de
politique urbaine volontariste.
Ouagadougou n'a réellement développé sa
fonction de carrefour d'échanges et de place commerciale significative
que depuis quelques années. Jusqu'à l'Indépendance, ce
rôle était plutôt détenu par Bobo-Dioulasso, en
raison de sa situation géographique privilégiée entre la
zone de forêt et la zone de savane, et sur l'axe routier et ferré
Abidjan- Ouagadougou. Trois événements ont, depuis le
début des années 1960, contribué à structurer les
réseaux commerçants sur Ouagadougou : (1) la confirmation du
statut de capitale administrative de Ouagadougou, (2) l'urbanisation rapide de
la ville depuis les années 1980, (3) la reconstruction du marché
central.
Après l'Indépendance, la confirmation de
Ouagadougou comme capitale administrative du pays va contribuer à
opérer un rééquilibrage avec Bobo-Dioulasso qui, du fait
de tradition commerçante et de sa situation géographique
privilégiée, monopolisait l'essentiel des échanges dans le
pays. Ce basculement opéré progressivement au cours des
années 60 et 70 va se traduire par l'attraction sur le territoire de
Ouagadougou des principales maisons de commerces auparavant installés
à Bobo : SOCIBE, CICA, SCIMAS, Peyrissac, Faso Yaar, etc.7
L'accélération de sa croissance
démographique va contribuer au développement de marchés et
de points de vente généralement vivriers. Ceux-ci s'implanteront
principalement dans les arrondissements et les secteurs
périphériques. La politique de création des cités
accélérera ce développement en affectant, dans chaque
secteur, des réserves administratives à de nouveaux
marchés ; ceux-ci accueilleront de nouveaux commerçants ainsi que
des commerçants ''délogés» des sites
dorénavant affectés à l'habitat.
1- Equipement-Conseil= Programme d'investissement marchand
à Ouagadougou Mars 1995
Enfin, la politique urbaine2 mise en oeuvre dans le
courant de la décennie 80 conduit, en 1985, à
l'élaboration du schéma d'aménagement de la zone
commerciale et à la construction, sur le site de l'ancien marché
central, du marché Rood Wooko, l'un des plus grands chantiers
d'équipement de ce type dans la sous-région. Ouvert en janvier
1989, ce nouveau marché central va, par son importance et par la
qualité du projet architectural, confirmer la fonction commerciale de la
ville de Ouagadougou. Il va également contribuer à structurer le
centreville, et inciter les opérateurs économiques à
lancer les autres grands chantiers de l'hyper centre de l'avenue Kwamé
Nkrumah.
Afin de mieux maîtriser ce secteur, la commune de
Ouagadougou dans son plan de développement met en place un programme de
réhabilitation et de création des infrastructures ou
équipements marchands à même d'abriter les
différents acteurs du secteur informel. C'est ainsi qu'un bureau
d'étude dénommer Afric Conseil a recensé en 1995,
cinquante (50) marchés, trente cinq (35) emplacements de boutiques de
rues et vingt trois (23) gares routières. Ces infrastructures, il faut
le reconnaître étaient dans un état d'aménagement
précaire et de ce fait ne favorisent pas la promotion et le
développement du commerce. Dans le but de redynamiser le tissu
économique de la commune, les autorités municipales ont
décidé de lancer un programme pour la réhabilitation des
infrastructures marchandes. Pour y arriver, il a été
convenu3 d'opérer une présélection sur la base
de critères qui sont au nombre de trois :
> Critères géographiques: Il s'agit de mieux
repartir les équipements dans l'ensemble de la commune ;
> Critères quantitatifs: Ils prennent, en compte le
taux de fréquentation et d'occupation des équipements ;
> Critères qualitatifs: Ils tiennent compte de la
spécificité des équipements existants et de la nature du
commerce.
Ces critères de présélection donnent lieu
en 1996 à la mise en place de la première phase du programme
prioritaire d'équipements marchands incluant des aménagements
complémentaires au niveau du marché central de la ville.
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