PARTIE II :
ANALYSE CRITIQUE DE L'AVANCEMENT DES AGENTS DE
LA DGMIM
Dans cette seconde partie, nous allons d'abord mettre en
relief les raisons du retard d'avancement des agents de la Direction
Générale des Mines et des Industries Minières (DGMIM).
Ensuite, nous examinerons les conséquences qui découlent dudit
retard, après quoi, nous formulerons quelques suggestions tant au niveau
interne qu'externe de cette direction générale.
CHAPITRE I LE RETARD D'AVANCEMENT DES AGENTS DE
LA DGMIM
Il ressort de l'examen des données
générales sur l'avancement des agents de la Direction
Générale des Mines et des Industries Minières (DGMIM), que
malgré le fait que celui-ci soit soumis au même régime que
celui de tous les autres agents de la fonction publique congolaise, eux
accusent un certain retard. Ce retard est dû, comme nous allons le
constater, tant à des raisons propres à la DGMIM même
qu'à d'autres qui lui sont extérieures. Ce sera l'objet de la
section suivante.
Section 1 : Les raisons endogènes et
exogènes
Elles seront examinées tour à tour dans les
sous-sections ci-après.
Sous-section 1 : Les raisons endogènes
Les raisons endogènes à la DGMIM sont celles qui
trouvent leur origine au sein même de cette direction
générale. Elles résultent de l'absence de ligne
spécifique à l'avancement dans le budget de fonctionnement de
ladite direction générale d'une part, et à l'absence de
ligne spécifique de l'avancement dans le budget de fonctionnement de la
DAAF d'autre part.
Paragraphe 1 : L'absence d'un fonds à la DGMIM
pour la tenue des CAPA
Au début du deuxième semestre de chaque
année, tous les départements ministériels expriment leurs
besoins relatifs à l'investissement et au fonctionnement,
conformément au calendrier des conférences budgétaires que
fixe le ministère de l'économie, des finances et du budget, en
vue de préparer le budget de l'État de la prochaine année.
Une fois le budget voté par le parlement, il devient exécutoire.
Chaque ministère bénéficie des crédits pour
l'investissement et le fonctionnement. Si le budget d'investissement vise
à accroître la quantité et la qualité des
équipements publics, le budget de fonctionnement par contre, permet
à l'État d'assurer ses fonctions de réglementation, de
contrôle et de répartition des ressources publiques, et de faire
fonctionner normalement l'Administration.
dans le budget de cette direction générale, les
dépenses privilégiées sont celles liées aux frais
de fournitures de bureau, des fournitures et petits matériels
informatiques ou techniques, etc. Par contre, les frais de financement relatifs
à l'avancement des agents ne figurent pas dans les priorités de
cette direction générale. Le tableau ci-dessous en est la
preuve.
Tableau 1 : Budget de fonctionnement
Matériel (Budget de l'État, Exercice 2008)
D G M I M
Biens et services consommés
|
Crédits ouverts en 2007(F CFA)
|
Crédits ouverts en 2008 (F CFA)
|
Variation1
|
Fournitures de bureau
|
5
|
200
|
000
|
5
|
200
|
000
|
0
|
Fournitures et petits matériels informatiques
|
3
|
445
|
000
|
3
|
445
|
000
|
0
|
Fournitures et petits matériels techniques
|
7
|
630
|
000
|
7
|
630
|
000
|
0
|
Entretien et réparation du matériel informatique
|
1
|
000
|
000
|
1
|
000
|
000
|
0
|
Total chapitre
|
17
|
275
|
000
|
17
|
275
|
000
|
0
|
Source : Ministère de
l'Économie, des Finances et du Budget
La lecture de ce tableau relatif au budget de fonctionnement
(exercice 2008) de la direction générale des mines et des
industries minières, permet de constater que cette matrice est
constituée de quatre rubriques intitulées comme suit :
- Biens et services consommés ;
- Crédits ouverts 2007 ;
- Crédits ouverts 2008 ;
- Variation.
La rubrique «Biens et services consommés»
énumère toutes les lignes budgétaires relatives aux
besoins exprimés par la DGMIM, au titre des années 2007 et 2008.
Comme nous l'avons souligné plus haut, il y a absence de ligne
spécifique à l'avancement des agents dans le budget de la DGMIM,
aussi bien dans les besoins exprimés en 2007que dans ceux de 2008.
Au titre des crédits ouverts en 2007, les
crédits alloués à la Direction Générale des
Mines et des Industries Minières (DGMIM) pour tous les besoins
exprimés cette
1 Est la différence entre crédit ouvert
en 2008 et crédit ouvert en 2007
année s'élevaient à la somme de dix sept
millions deux cent soixante quinze mille (17 275 000) francs. Mais, aucun franc
n'a été dégagé pour financer la commission
administrative paritaire d'avancement dont le coût d'organisation
avoisine deux millions huit cent mille (2 800 000) francs, selon les
informations reçues au service des ressources humaines de la DAAF.
S'agissant des crédits ouverts en 2008, la DGMIM a
bénéficié des mêmes crédits qu'en 2007.
Ainsi, la situation reste inchangée en 2008. Quant à la rubrique
«Variation», elle porte le nombre zéro (0) qui traduit la
constance des crédits alloués à la DGMIM en 2007 et en
2008, dont le total chapitre est égal à zéro (0) ; il n'y
a donc pas eu de variation.
Forts de ce qui précède, nous pouvons affirmer
que la DGMIM ne se préoccupe pas de l'avancement de ses agents,
avancement qui pourtant ne produit plus d'effet financier depuis la publication
du décret du 28 décembre 1994. Les tableaux 2 et 3 cidessous
montrent à suffisance que depuis l'année 2005, les agents de la
DGMIM n'ont plus été avancés.
Tableau 2 : Répartition des agents de la
DGMIM avancés selon leur catégorie socioprofessionnelle, de 2000
à 2005 incluse.
D G M I M
Années
|
Agents techniques
|
Agents administratifs
|
Effectif
|
2000
|
55
|
16
|
71
|
2001
|
47
|
7
|
54
|
2002
|
55
|
16
|
71
|
2003
|
47
|
7
|
54
|
2004
|
55
|
16
|
71
|
2005
|
47
|
7
|
54
|
Source : Service des
Ressources Humaines (DAAF)
Comme l'indique son intitulé, le tableau
précédent est relatif aux avancements qui ont été
effectués à partir de l'année 2000 jusqu'à 2005
incluse, année de la dernière réunion de la commission
administrative paritaire d'avancement (CAPA). Notons que notre souhait
était de recueillir des informations sur l'avancement des agents des
mines
42 sur une série temporelle de taille dix (10
années), mais cela n'a pas été évident à
cause de la mauvaise tenue des archives (absence d'une base de données
rendue actuelle). Cela nous aurait permis de présenter un diagramme
robuste.
Les tuyaux d'orgues (ou histogramme en relief) constituant la
figure 1 cidessous sont plus illustratifs que le tableau brut (tableau 2).
Ainsi, l'interprétation du tableau 2 va être facilitée via
la figure 1 ; « Un bon graphique vaut mieux qu'une montagne de chiffres
»1, dit BRY Xavier.
Figure 1 : Agents de la DGMIM avancés
entre 2000 et 2005 selon leur catégorie socio-professionnelle.
Effectif d'agents avancés
40
60
20
50
30
10
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005
Années
Histogramme en relief
Agents techniques
Agents administratifs
Source : Service des
Ressources Humaines (DAAF)/Nos travaux
Il ressort de ce graphique que, de 2000 à 2005 incluse, le
mouvement des avancements des agents de la DGMIM est alternatif et cyclique de
périodicité deux (2)
1 BRY Xavier (1995), Analyse factorielles simples,
Économica, Paris, p.3.
ans : c'est un mouvement qui se reproduit à l'identique
après deux ans. Cela étant, les années 2000, 2002 et 2004
d'une part et les années 2001, 2003 et 2005 d'autre part ont connu les
mêmes effectifs des agents de cette direction générale,
pour les deux catégories socio-professionnelles. Cela pourrait
s'expliquer par un cumul des commissions administratives paritaires
d'avancement, et les mêmes chiffres avaient été
reportés en 2005.
Par ailleurs, la figure fait ressortir deux autres
informations fondamentales sur la période considérée.
D'abord, il faut constater que l'effectif des agents techniques avancés
oscille strictement entre 40 et 60 (la tendance moyenne étant d'environ
50). De même, l'effectif des agents administratifs avancés fluctue
strictement entre 5 et 20 (la tendance moyenne étant d'environ 10).
Ensuite, il ressort qu'il y a eu à la DGMIM, au cours de toute la
période de référence (2000-2005), plus d'agents techniques
avancés par rapport à leurs homologues administratifs. Cela
pourrait s'expliquer par le fait qu'à la DGMIM les agents techniques
sont plus nombreux que les agents administratifs.
Tableau 3 : Pourcentages annuels d'avancement
des agents de la DGMIM.
Années
|
Effectif cumulé (DGMIM)
|
Pourcentage annuel
|
2000
|
71
|
100 %
|
2001
|
54
|
76 %
|
2002
|
71
|
100 %
|
2003
|
54
|
76 %
|
2004
|
71
|
100 %
|
2005
|
54
|
76 %
|
Source : Service des
Ressources Humaines (DAAF)
Avant d'analyser ce tableau, il conviendrait d'abord de faire
remarquer que si le tableau 2 nous a donné les effectifs des agents de
la direction générale des mines avancés par
catégorie socio-professionnelle, le tableau 3 par contre nous restitue
les effectifs globaux (ou cumulés) avec leur pourcentage. L'analyse et
l'interprétation de cette matrice peuvent être facilitées
par un graphique. Cela est matérialisé par la figure 2 ci-dessous
qui illustre ainsi la situation.
Figure 2 : Évolution des proportions
annuelles d'avancement des agents de la DGMIM
Pourcentages annuels
120%
100%
40%
20%
80%
60%
0%
2000 2001 2002 2003 2004 2005
100%
76%
100%
Courbe
Années
76%
Pourcentage annuel
Linéaire (Pourcentage annuel)
100%
76%
Source : Service des
Ressources Humaines (DAAF)/Nos travaux
Il ressort de la lecture de ce graphique que sur la
période référenciée, la proportion annuelle des
agents avancés à la direction générale des mines
fluctue entre 76 % et 100 %. Ce pourcentage dessine ainsi une tendance centrale
rigide qui avoisine
90 (voire courbe linéaire tracée en
pointillés rouges sur la figure 2). Une particularitéde cette
figure mérite d'être soulignée. En effet, les années
paires {2000, 2002, 2004}
ont connu un pourcentage des avancements égal à 100
%, tandis que les années impaires {2001, 2003, 2005} l'ont connu
à 76 %, soit une différence de 24 %.
Cette différence pourrait s'expliquer simplement par le
fait de l'application de la péréquation par le président
de la commission administrative paritaire d'avancement.
|