1.4.2. Des données inédites
Au niveau de la méthodologie maintenant, quelques mots sur
la construction de nos données. Ces données créées
pour l'occasion sont de deux types.
Dans un premier temps, nous avons mesuré, pour notre Titre
II, dans quelle mesure l'Extrême-Gauche et le reste du paysage politique
belge ont accès aux médias.
21 On se rappellera aussi des difficultés
d'Eric HOBSBAWM à publier L'âge des extrêmes en
France, ou bien de << l'affaire >> Perry ANDERSON, avec son livre
La pensée tiède.
22 HEINDERYCKX F., La malinformation. Plaidoyer
pour une refondation de l'information, Labor, Collection << Quartier
libre >>, Bruxelles, 2003, page 6.
23 BOURDIEU P. in HALIMI S., Les nouveaux chiens
de garde. Nouvelle édition actualisée et augmentée,
Raisons d'agir, Paris, 2005, page 9.
Nous avons alors archivé, tout au long de la saison
2008-2009, la liste des invités aux émissions télé
de débat du dimanche midi. Mais aussi, à partir de janvier 2009,
ceux de Matin Première. Et une fois la campagne officiellement
lancée, c'est-à-dire au mois d'avril 2009, nous nous sommes en
plus intéressés à deux émissions Web, une de
RTL-TVI et une autre de la RTBF.
Télévision, radio et Internet...mais quid de la
presse écrite ? Il est en fait plus compliqué de procéder
à des mesures quantitatives avec des coupures de presse. Mais ce qu'il y
a surtout, c'est que l'impact d'une émission de télévision
est considérable par rapport à l'impact d'un article de journal.
Et que, place oblige, s'il nous faut privilégier un type de
média, c'est bien l'audiovisuel.
Mais les journaux n'ont pas du tout été
négligés pour autant : plusieurs représentants de ce type
de média ont été interviewés (à savoir un de
La Dernière Heure/Les Sports, un du Soir, un de La
Libre Belgique et une du Vif/L'Express), tandis que nombre
d'articles ont été mobilisés.
Dans un second temps, nous avons donc choisi un certain nombre de
personnes à interviewer. Et nous avons voulu, en choisissant, respecter
plusieurs équilibres, à savoir :
Donner la parole à la presse écrite, à la
télévision et à la radio. Mais aussi, en superposition,
donner la parole au service public et au privé. Mais encore : donner la
parole à de « simples » journalistes (politiques,
évidemment), mais aussi à des directeurs d'information et des
rédacteurs en chef. Et enfin : donner la parole à des
journalistes au firmament ainsi qu'à des journalistes ayant
rencontré quelques difficultés eu égard à leurs
convictions idéologiques.
Evidemment, nous fûmes confrontés à plusieurs
portes closes, ce qui ne nous permit pas d'obtenir une
représentativité parfaite.
A l'occasion, nous ferons référence dans ce
mémoire aux personnes ayant refusé de nous rencontrer.
Voilà pour les médias, mais cette série
d'interviews fut aussi l'occasion de tendre notre micro à plusieurs
représentants de l'Extrême-Gauche, afin qu'ils nous fassent part
de leur vécu. Et là,
nous avons porté notre choix sur les deux plus gros
partis en présence (à savoir le Parti du Travail de Belgique et
le Parti Communiste), ainsi que sur le cartel LCR-PSL, un cartel ayant
reçu le soutien d'Olivier BESANCENOT.
Nous aurions pu réaliser davantage d'interviews que la
quinzaine effectuée, mais les contraintes du mémoire, en ce qui
concerne le nombre de mots, ne le permirent malheureusement pas.
Au niveau de la tenue des entretiens, ils étaient
semi-directifs. Nous ne lisions pas les questions, elles ne venaient pas
forcément dans le même ordre, certaines n'étaient en
définitive pas posées, tandis que d'autres étaient
improvisées face aux réponses fournies. Plus que des interviews,
il s'agissait donc en réalité d'entretiens, voire de
discussions.
Ensuite, face aux retranscriptions, nous avons dû
opérer une importante sélection, pour ne retenir que les phrases
que nous jugions les plus à mêmes d'illustrer notre corpus
théorique, nos mesures quantitatives, etc.
Ces balises vitales soigneusement posées, nous pouvons
désormais entrer dans le vif du sujet. Et conformément à
notre table des matières, nous allons maintenant tenter de constater,
d'abord la sous-représentation médiatique, et ensuite le biais
qualitatif dont est l'objet la Gauche dite « archaïque ».
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