L'accès de l'extrême-gauche aux médias en période électorale( Télécharger le fichier original )par Gilles Simon Université Libre de Bruxelles - Master en Sciences Politiques 2008 |
1.4. Méthodologie et limites de ce mémoire1.4.1. Devoir de concision25.000 mots, voilà l'espace alloué à la vérification de notre hypothèse. C'est peu. C'est en tout cas moins que pour les précédentes générations d'étudiants. Et bien qu'il faille sans nul doute chercher l'explication ailleurs, on ne peut s'empêcher de songer à cette phrase que Noam CHOMSKY eut un jour, à propos de la contrainte de temps : << Il faut dire son truc entre deux pubs. En moins de 600 mots. La beauté de la concision c'est de limiter le propos à des lieux communs >> 19. 1.4.2. Ce qui fut mis de côtéConfronté à cet écueil que représente pour les pensées non orthodoxes (comme celles critiquant les médias 20) le devoir de concision, nous nous sommes vus dans l'obligation, à regret, de faire l'impasse sur nombre d'éléments qui auraient mérités, en d'autres circonstances, développement. Ainsi, nous ne débattrons pas de l'opportunité d'utiliser les médias. Nous partirons du postulat qu'il faut que l'Extrême-Gauche le fasse. Y passe. En outre, nous n'évoquerons que les médias dominants, et non pas les médias alternatifs, parfois appelés de << troisième type >>, que sont entre autres les radios dites << d'expression >>. Dans le même ordre d'idées, nous ne parlerons pas davantage du << journalisme citoyen >>, qu'on retrouve sous les traits de blogs, par exemple. et Démons >> de Dan BROWN, etc. 19 ACHBAR M. & WINTONICK P., Op. Cit. A noter que le devoir de concision ne s'applique pas avec la même rigueur en fonction de la teneur des propos. Ainsi, si Daniel SCHNEIDERMANN souhaitait que Arrêt sur images << reste une émission contradictoire >> et que, << démocratiquement, personne >> ne reste << en dehors du champ de la contradiction >> (ce qui le faisait refuser de consacrer un numéro entier à Pierre BOURDIEU), l'animateur ne manquait pourtant pas de recevoir de temps à autre un invité unique, tel Jean-Marie MESSIER, alors patron de la multinationale Vivendi Universal, et ce pour commenter non pas le chiffre d'affaires mais des clichés de Paris-Match où l'homme d'affaires...mange un sandwich, ou porte des chaussettes avec un trou (Source : CARLES P., << Enfin pris ? >>, Arrapèdes & C-P Productions, Montpellier, 2002, 90 minutes). 20 Selon Pierre CARLES, elles le demeurent car << Il faut se méfier du business de la critique des médias, très à la mode, anecdotique ou opportuniste >>, avec une << indignation à géométrie variable >> (Source : MOUNIR R., << Pierre Carles : La critique des médias est aussi un business >> in Le Courrier, 22 février 2008, http://www.lecourrier.ch, consulté le 28 juillet 2009). Roland BARTHES parlerait sans doute, au sujet de ces émissions du type Arrêt sur images, de vaccine permettant << d'éviter une remise en cause globale du système en confessant ses dysfonctionnements occasionnels >> (Source : GEUENS G., << Médias, économie et société. Questions de méthode >> in DURAND P., Médias et censure. Figures de l'orthodoxie, Op. Cit., page 72). Nous n'aborderons pas non plus le traitement des grèves et des mouvements sociaux par les médias, alors qu'il y aurait, là aussi, beaucoup de choses à dire. ...Tout comme on aurait pu dépenser beaucoup d'encre à propos de la politisation de la Commission Nationale Permanente du Pacte Culturel. Nous ne nous attarderons pas plus sur le monde de l'édition (qui, il est vrai, ne se confond pas avec la définition de << média >> que nous avons retenue), alors qu'il aurait été intéressant d'examiner les raisons ayant poussé à la création, en 1996, des éditions Raisons d'agir 21. Nous en profitons pour enjoindre le lecteur de garder en mémoire deux choses : Tout d'abord, encore une fois, que ce travail est le fruit de choix souvent déchirants. Ensuite, que << Structurer, rationaliser, organiser et verbaliser le malaise diffus qui entoure la gestion de l'information >> n'est PAS chose des plus évidentes 22. Ceci étant dit, nous avons cherché, le mieux possible, par l'archivage, à << ruiner un des supports invisibles de la pratique journalistique, l'amnésie >>, cette amnésie << qui n'est pas moins grande chez les journalistes que chez leurs lecteurs >> 23. Voyons comment nous avons mené cette ruine... |
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