Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010( Télécharger le fichier original )par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA Institut superieur de commerce, isc- Goma - 2010 |
2.12. Les effets de la création monétaireL'injection monétaire déplace la courbe d'offre de monnaie vers la droite de M1 à M2. Pour équilibrer l'offre et la demande de monnaie, la valeur d'équilibre de l'argent (axe gauche) doit diminuer et le niveau général de prix (axe droit doit augmenter). Autrement dit, quand le nombre de francs augmente, il en résulte une augmentation du niveau général des prix (de 2 à 4) qui fait tomber la valeur de chaque franc (de ½ à ¼). Cette exploitation de la formation du niveau général des prix et de ses évolutions dans le temps constitue ce que l'on appelle la théorie quantitative de monnaie. Selon cette théorie, la quantité de monnaie disponible dans l'économie détermine la valeur de l'argent, et l'accroissance de la quantité de monnaie est la cause première de l'inflation comme l'a fait remarquer l'économiste Milton Friedman : « l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire ».34(*) 2.13. La régulation par le tauxIl faut préciser les objectifs intermédiaires de la politique monétaire. Au cours des années 80, les Banques centrales appliquaient des politiques « cibles » sur la masse monétaire. En effet, puisque l'excès de création monétaire par la Banque était rendu responsable de l'inflation, la politique monétaire cherchait à réduire le taux de croissance de la masse monétaire qui servait ainsi l'objectif à court terme et de critère d'évaluation.35(*) A partir du taux de croissance prévisionnel de l'économie, la Banque Centre se fixait une fourchette de variation à court terme à l'intérieur de laquelle, elle s'employait à maintenir la croissance de la masse monétaire.36(*) Déficit la valeur de la monnaie Augmentation de l'offre de monnaie Offre de monnaie Valeur de la monnaie Monnaie M1 M2 MS1 MS2 A B ¾ ½ ¼ Fig. IV. Augmentation de l'offre de la monnaie Demande de la monnaie Source : G.N. MANKIW, macroéconomie, p.345 Si la Banque Centrale accroît la masse monétaire la courbe d'offre se déplace vers la droite de MS1 à MS2 la valeur de la monnaie (axe gauche) et les prix (axe droit) s'ajustent de manière à équilibrer offre et demande. Par conséquent la monnaie perd de la valeur et le prix augmente. 2.14. Illusion monétaireExpression utilisée essentiellement en macroéconomie pour caractériser le comportement de ceux qui confondent les variations du niveau des prix réels avec celles des prix relatifs. Ainsi, un individu est sujet à l'illusion monétaire si, après avoir constaté l'augmentation des prix des biens qu'il vend (par exemple, son travail) suite à une hausse de l'ensemble des prix, il croit que son pouvoir d'achat a augmenté, alors qu'il n'en est rien. Pour les économistes d'inspiration néo-classique, qu'ils soient keynésiens ou monétaristes, l'illusion monétaire dont seraient surtout victimes, les salariés (qui vendent leur force de travail et sont moins bien informés) est une des raisons pour lesquelles il y a fluctuation de l'activité et de l'emploi. Ce qu'ils expliquent de la façon suivante : en augmentant plus ou moins brusquement la masse monétaire pour des raisons électorales, par exemple, l'Etat provoque une hausse de niveau des prix, mais aussi des changements dans les prix relatifs, ce qui peut créer des « illusions » dans certaines catégories sociales par exemple, les travailleurs pensent que le salaire réel a augmenté et offrent plus de travail, le chômage diminuant donc d'autant. * 34 N. MANKIW.Op.Cit, p.763. * 35 A. BENASSY Quere et Alii, Les taux d'intérêt, éd. La Découverte, Paris, 2003. p.103. * 36 L. BERSON, Monnaie et finance, 2e éd. Revenu et augmentée, éd. PU de grenable, Paris, 1995, p.88. |
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