Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010( Télécharger le fichier original )par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA Institut superieur de commerce, isc- Goma - 2010 |
2.8. Contrôle de la quantité de monnaieOn appelle offre de monnaie, la quantité de monnaie disponible. Dans une économie où prévaut la monnaie marchandise. L'offre de monnaie est égale à la quantité de cette marchandise. Dans une économie où prévaut la monnaie fiduciaire, telle que nos économies contemporaines, c'est l'Etat qui contrôle la quantité de monnaie ; il s'est légalement réservé le monopole de l'émission des pièces de monnaie et des billets de banque. De ce fait, il a ajouté à la politique budgétaire, la politique monétaire, via le contrôle de l'offre de monnaie. Pour accroître l'offre de la monnaie, la Banque Centrale rachète, à l'aide de la monnaie nationale les obligations de l'Etat auprès de ceux et celles qui les détiennent. Pour réduire l'offre de monnaie, elle vend une partie des obligations d'Etat qu'elle détient elle-même. Ceci a pour effet de retirer du marché la quantité correspondante de monnaie nationale. Nous faisons l'hypothèse que la Banque Centrale contrôle directement l'offre de monnaie. 2.9. Valeur de la monnaie : pouvoir d'achatLa valeur de la monnaie s'exprime par son pouvoir d'achat c'est-à-dire par la faculté qu'elle offre à ces détenteurs d'acquérir une certaine quantité des biens et services en échange d'unité monétaire. Le pouvoir d'achat de la monnaie varie donc en sens inverse de prix. Des mouvements d'ensemble affectent également la valeur de la monnaie : théorie quantitative et autres théories : Keynes la nouvelle école néoclassique et monétariste.32(*) · La valeur interne de la monnaie La valeur de la monnaie, c'est son pouvoir d'achat, lorsque le pouvoir d'achat diminue sa valeur diminue également tandis que lorsque ce pouvoir d'achat augmente sa valeur augmente aussi. Ainsi, une économie peut être exposée à deux types de mouvements au niveau général de prix : Ce pouvoir d'achat de la monnaie ne dépend pas du prix particulier d'un bien ou d'un service mais de l'ensemble de prix. C'est le niveau général de prix qui donne le pouvoir d'achat de la monnaie. On distingue deux sortes de valeur de la monnaie : - la valeur interne ; - la valeur externe. La valeur interne est le pouvoir d'achat défini par rapport aux biens et services intérieurs, tandis que la valeur externe est déterminée par rapport aux monnaies étrangères. La valeur externe de la monnaie relève de la théorie de change.
2.10. Le seigneuriage ou le revenu de l'émission de la monnaieL'Etat peut financer ses dépenses de trois manières : en se procurant des recettes par l'impôt, en empruntant auprès du public et en émettant du papier monnaie.33(*) On appelle seigneuriage, les recettes acquises par émission d'argent. Lorsque l'Etat émet de la monnaie nouvelle pour financer ses dépenses, il accroît l'offre de monnaie. Ceci est source de l'inflation. C'est pourquoi on parle dans ce cas de taxe d'inflation. Cette assimilation de l'inflation à une taxe n'est pas évidente à première vue : personne ne reçoit spécifiquement d'invitation à payer cet impôt. Mais alors qui paie la « taxe d'inflation » ? Ce sont les détenteurs de monnaie : quand les prix augmentent, la valeur réelle de billets que vous avez dans votre portefeuille diminue. Quant l'Etat émet de la monnaie nouvelle à son propre usage, il réduit la valeur de la monnaie ancienne détenue par les gens, l'inflation est donc un impôt prélevé sur la détention de monnaie. Dans les pays frappés d'hyperinflation, le seigneuriage est souvent la principale source de revenus de l'Etat, et la nécessité même dans laquelle se trouve celui-ci d'émettre la monnaie pour financer ses dépenses, constitue la première cause d'hyperinflation. * 32 S. MPEREBOYE MPERE, Op.cit * 33 G N. MANKIW, Op.cit, p.96 |
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