Tresorerie des banques commerciales et dynamique inflationniste en RDC, de 2005-2010( Télécharger le fichier original )par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA Institut superieur de commerce, isc- Goma - 2010 |
2.7. La circulation de la monnaieL'utilisation de la monnaie permet une économie d'information et de calcul, grâce à la simplification du système de prix. Elle est ensuite un bien directement échangeable contre tous les autres biens, un instrument de paiement qui permet d'acquérir n'importe quel bien ou service y compris le travail humain. On dit qu'elle est un équivalent général. C'est en effet, un instrument admis partout et par tout le monde, en toutes circonstances, et dont le simple transfert entraîne de façon définitive l'extinction des dettes. Nos économies sont monétaires dans la mesure où les produits ne s'échangent pas contre des produits, mais contre la monnaie qui à son tour, s'échange contre les produits. Cela suppose évidemment qu'il existe un consensus social et la croyance que l'on peut obtenir à tout moment n'importe quel bien en échange de monnaie. Cette confiance peut être renforcée par l'autorité de l'Etat et de la Banque Centrale qui obligent l'ensemble des acteurs économiques à accepter la monnaie en lui donnant un pouvoir libératoire et légal.30(*) Créée par le système bancaire, la monnaie circule entre les agents économiques en fonction de leurs comportements de financement, de placement et de dépense. La circulation de la monnaie dans l'économie est ainsi déterminée par les principales opérations économiques (production, consommation et épargne). La création monétaire a trois principaux correspondants ou trois catégories d'agents qui s'adressent au système bancaire pour satisfaire leurs besoins de financement : les Etats, les ménages et les entreprises. L'Etat et les non résidents dont s'accroît avec l'ouverture extérieure de l'économie. Ces comportements de dépenses et de placements financiers des acteurs économiques se répercutent sur l'intensité d'utilisation de la masse monétaire : sa vitesse de circulation. L'évolution de cette dernière dépend des comportements des agents économiques en matière de dépense et d'épargne mais également des habitudes de paiement et des innovations financières et technologiques qui permettent d'accélérer la rotation des caisses monétaires. La monnaie circule entre les agents économiques un peu comme le sang qui circule entre les organes du corps humain. En allant à l'essentiel, on peut dire que la monnaie circule entre trois catégories d'agents : les banques qui créent la monnaie, les entreprises qui l'empruntent, et les ménages qui la dépensent ou l'épargnent. Graphique n°ii. Circulation de la monnaie dans l'économie Banques Consommation Salaires Entreprises Ménages Moyens de paiement Dépôt Prêt Remboursement 2 1 3 6 4 5 Source : D. PHINON, La monnaie et ses mécanismes, p41 Schématiquement, notre représentation triangulaire de la monnaie dans l'économie comprend trois pôles (les trois agents principaux) et six flux décrivant les opérations économiques de base qui se déroulent en deux périodes : - Première période (les flèches en traits pleins). Les entreprises cherchent à produire, pour atteindre cet objectif, elles doivent résoudre un problème lié à un décalage inévitable entre leurs dépenses et leurs recettes : il leur faut obtenir des ressources pour engager la production (embaucher des travailleurs) avant de disposer des recettes liées à la vente de leur produits. Le rôle de Banques est de prêter aux entreprises pour leur permettre de combler ce décalage entre recettes et dépenses, les entreprises vont payer les salaires aux travailleurs, enfin, ces derniers laissent leurs revenus en dépôt auprès des Banques. - Seconde période (flèches en pointillés) : les ménages utilisent leurs dépôts bancaires comme moyens de paiement, pour acheter des biens de consommation auprès des entreprises, ces dernières utilisent ces ressources pour rembourser leurs emprunts auprès des Banques. Le circuit monétaire est bien bouclé : la création monétaire initiale est, nécessaire pour amorcer le démarrage du circuit économique par la production des entreprises, se traduit in fine forme par destruction de la monnaie créée au dépôt. La vitesse de la circulation de la monnaie et le taux de liquidité de l'économie permet d'approximer le comportement de la demande de monnaie, laquelle est observable à l'opposé de l'offre de monnaie qui est mesurable. La vitesse de circulation de la monnaie (V) est le rapport du produit intérieur brut (PIB) sur la vitesse monétaire (M2). V = PIB/M2 Elle exprime la vitesse de transformation du revenu réel ou des actifs réels en monnaie. Plus les actifs réels se transforment en monnaie, plus il peut être relevé que les agents économiques marquent une préférence sur la monnaie. Dans ce cas, la demande de la monnaie augmente et vice versa. Quand au taux de liquidité de l'économie, il est le rapport en pourcentage de la masse monétaire sur le Produit Intérieur Brut. Le taux de liquidité est l'inverse de la vitesse de circulation de la monnaie. C'est le taux de transformation de la monnaie en revenu. En d'autre terme c'est la fraction de revenu que les agents économiques souhaitent conserver sous forme de monnaie. Plus ce taux augmente, plus les agents économiques sont de moins en moins disposés à transformer leurs actifs réels en monnaie. Dans ce cas, la demande de monnaie diminue et vice versa.31(*) * 30 N. GREGORY MANKIW, Op.cit, p.40 * 31 C. BORDERS, « Variation de la vitesse et volatilité de la croissance monétaire » in Revue Economique, Paris, Juillet, 1991, p. 744. |
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