Blocage du processus de la démocratisation en rdcongo lors de la transition mobutienne (causes et effets)( Télécharger le fichier original )par Pappy Faddy MUAMBA KABUTAKAPUA Université de Lubumbashi - Graduat 1998 |
CHAPITRE TROISIEMELES EFFETS DU BLOCAGE DU PROCESSUS DE LA DEMOCRATISATION Le blocage de la démocratisation s'est opéré sous forme d'un processus avec des moyens aussi bien diplomatiques que diaboliques. En effet, depuis la promesse faite quant à l'instauration de la démocratie dans le pays jusqu'à la chute de la deuxième République des rencontres se faisaient entre les deux camps qui ont constitué la classe dirigeante de la transition sans qu'aucun résultat pouvant décanter la situation sociale de la population qui ne cessait d'aller de mal en pure Conférence Nationale Souveraine sur laquelle reposait l'espoir de toute la majorité avait pris des résolutions avantageuses pour la population mais aucune n'a été d'application. Sur le plan politique, social, économique et culturel cette situation a engendré beaucoup de conséquences qu'il nous faut épingler. Section 1 : DOMAINE POLITIQUEDeux formes de conséquences les unes immédiatement vécues, les autres apparaissant à long terme dans ce domaine : 3.1.1 : PERMANENCE DU STATU QUO L'opposition a lutté d'une manière non-évidente contre la dictature que symboliseraient le Président MOBUTU et le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) comme mode de gestion. Les luttes ont été menées à travers beaucoup de batailles sur des fronts multiples suivants et différents. Dans la Conférence Nationale Souveraine et même a travers la négociation en dehors de ce cadre juridique, il a été convenu que la transition devrait être non-conflictuelle et devrait intégrer toutes les tendances politiques rangées du coté de l'opposition, de la mouvance Présidentielle dont l'axe de notation est le Président de la République et le Président Fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Dans des partis politiques qualifiés « d'alimentaires » les anciens cadres, de l'ancien parti Etat y ont été cherché leur refuge pour militer pour le changement en fonction du maintient du système Mobutiste. Ce qui en dernière analyse, fut fait réaliser. Contre le désir de la majorité populaire, monsieur Mobutu est resté au pouvoir jusqu'à la veille de la tombée de la Capitale de la République Démocratique du Congo Kinshasa. Et il a participé aux grandes décisions et aux grands événements qui ont marqué l'histoire de la Transition qu'il croit initier. Positivement en acceptant la tenue de la Conférence Nationale Souveraine en souscrivant en fin de compte au multipartisme intégral en se courbant au devant de la décision de la Conférence Nationale Souveraine dans la ratification de choix porté sur E. TSHISEKEDI à la primature. Cependant, ce dernier n'a pas pu travailler parce que révoqué quelques semaines plus tard pour une simple raison de forme protocolaire. Et les dossiers des biens mal acquis et des assassinats n'ont pas été débutés parce que la plupart des tenants du pouvoir se sentaient tous concernés dans les sales besognes sans oublier ce que la police politique du MPR et les brigades spéciales des hommes en uniforme n'ont pas cessé de terroriser la paisible population la proie déjà à des dilapidations et des détournements des deniers publics au profit des commandités de gents au pouvoir. Le processus de démocratisation a été freiné au bénéfice du « statu quo », celui du pouvoir dictatorial occupé à jeter ses tentacules à gauche et à droite. 3.1.2 : AFFAIBLISSEMENT DE LA DICTATURE Le mot dictature désigne un régime autoritaire, établi et maintenu par la violence, dans lequel un seul homme exerce un pouvoir sans contrôle sur son pays. En ce sens, la dictature s'oppose aujourd'hui à la démocratie. Les origines de ce terme remontent cependant à l'Antiquité romaine. La dictature était alors un régime légal, exceptionnellement mis en place pour sauver l'État en cas de danger. Même de nos jours, la Constitution française prévoit de donner les pleins pouvoirs au président de la République dans certaines conditions exceptionnelles. QU'EST-CE QUE LA DICTATURE DE SALUT PUBLIC ? Dans l'Antiquité romaine, au temps de la République, la dictature est une forme légale de gouvernement, qui puise sa légitimé dans des circonstances exceptionnelles. Le terme de dictateur désigne à cette époque un magistrat. En cas de crise grave, si la stabilité du régime politique est menacée, la Constitution romaine prévoit de confier les pleins pouvoirs à un seul homme, pour une durée limitée à six mois, dans le but de sauver l'État. Il s'agit donc d'une mesure de « salut public ». Cette institution est détournée de son objectif initial par Jules César, qui devient « dictateur à vie » en 44 avant J.-C. C'est ce même objectif de salut public associé à la notion de dictature que Maximilien de Robespierre invoque lorsqu'il instaure la Terreur, pendant la Révolution française : il s'agit alors de sauver la France (patrie des droits de l'homme, de l'égalité et de la liberté) des attaques qui la menacent de toute part, à l'intérieur comme à l'extérieur. La dictature imposée par le maréchal Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale est le dernier régime autoritaire qu'a connu la France. Toutefois, l'article 16 de la Constitution de 1958, actuellement en vigueur, autorise le président de la République française à s'emparer de tous les pouvoirs si les circonstances l'exigent. En 1961, tandis que la guerre de décolonisation en Algérie s'éternisait, le général de Gaulle a eu recours à cette procédure. QUELLES SONT LES CARACTÉRISTIQUES DES RÉGIMES DICTATORIAUX MODERNES ? Dans un sens plus actuel, une dictature est un régime politique autoritaire, dans lequel le pouvoir appartient à une personne, à un parti politique ou à un groupe d'individus. Les dictatures modernes ont un certain nombre de points communs. La violence et la suppression des libertés politiques ; Les dictatures ne sont pas toujours instaurées par la violence. Souvent, le dictateur apparaît comme un « homme providentiel » qui sauve le pays. Toutefois, une fois que la dictature est en place, elle se maintient toujours par la violence et la répression. La population est surveillée et ceux qui ne sont pas d'accord avec le régime, les dissidents, sont poursuivis. L'opposition n'a pas le droit de s'exprimer, souvent le pouvoir est exercé par un parti unique. Il n'y a pas d'élections ou bien les élections sont truquées afin que le gouvernement en place ne soit pas remis en cause. Un pouvoir fondé sur la propagande ; le régime dictatorial utilise la propagande afin d'asseoir son pouvoir et d'influencer la population. Il pratique la censure : la publication de certains articles ou de certains journaux est interdite. Souvent, seule la presse contrôlée par le régime est autorisée à paraître : la population ne dispose donc que de cette source d'information, qui rapporte toujours les actes du régime de manière positive et élogieuse. QU'EST-CE QU'UNE DICTATURE TOTALITAIRE ? Dans un État totalitaire, l'État cherche à contrôler tous les aspects de la vie du pays et de ses habitants : la vie politique, mais aussi la vie sociale, culturelle ou économique. Le totalitarisme se caractérise par la volonté de modeler la société tout entière par l'utilisation de la terreur et l'endoctrinement de la population. Le totalitarisme est apparu en Europe entre les deux guerres mondiales : les dictatures instaurées par Adolf Hitler (nazisme), Joseph Staline (stalinisme) ou Benito Mussolini (fascisme) sont totalitaires. COMMENT EXPLIQUER L'EXISTENCE DE DICTATURES DANS LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT ? L'histoire des pays d'Amérique du Sud, d'Afrique et d'Asie est jalonnée de dictatures. Les conditions économiques peuvent être à l'origine de l'émergence de régimes autoritaires : comme les richesses sont aux mains de quelques-uns et comme le développement du pays est faible, les gouvernements autoritaires semblent les seuls capables de redistribuer les richesses et de planifier le développement économique. Dans de nombreux pays, et notamment en Afrique noire, un pouvoir central fort peut apparaître nécessaire pour maintenir l'unité de l'État. En effet, ces pays ont souvent été créés artificiellement par les anciens colonisateurs, sans que la population ait le sentiment d'appartenir à une nation, sans qu'il y ait de cohésion nationale. Enfin, dans les anciens pays colonisés, le recours au gouvernement dictatorial s'explique en grande partie par l'inexpérience politique et l'absence de traditions démocratiques. Depuis les années 1980, ces pays sont entrés dans un difficile processus de démocratisation. Cependant, il faut reconnaitre que la dictature Mobutiène a fini par s'affaiblir, d'autant qu'il est vrai qu'elle ne recevrait plus le soutient populaire intérieur que le dictateur brandissait aux yeux de la communauté internationale pour que cette dernière le soutienne. Le mariage entre Mobutu et son peuple était rompu et il y eût, certains de ses opposant qui, ovationnés naguère pour leur lutte contre Mobutu jusqu'au point d'être cité comme remplaçant valable, en sont arrivés à perdre tous les crédits populaires pour avoir accepté de prêter main forte de la dictature. Le sabotage de la monnaie, le refus de payer les impôts directs ou indirects, sont les signes de la perte du prestige de l'Etat devant les yeux de la population qui bravait tout. La peur et l'estime qu'inspiré le nom du Président Mobutu disparaissait pour la majorité de la population à partir de la libéralisation de la presse écrite qui visiblement et pointait du doigt comme à la base du malheur qu'éprouvait le peuple Zaïrois. Delà sur non, injures et moqueries de tout genre touchant et à sa personne et à sa famille et même à son état physique. Ainsi, notamment les billets en grosses coupures des Nouveaux Zaïres ont été surnommés « prostate », allusion faite à la maladie de cancer qui le rongeait. Cet affaiblissement était aussi dû au manque de soutien que la dictature recevait de l'extérieur. En effet, le Président Mobutu et tout son entourage direct faisaient l'objet du refus de visa pour un séjour dans un pays occidental. De même que leurs avoirs dans les pays étrangers ont fini par être gelés en attendant disait-on l'issue de la démocratisation réelle dans le pays. Ainsi donc, dans l'esprit du peuple Zaïrois, l'AFDL n'est venue que porter un coup de grâce à la vieille dictature du vieux Léopard qui se mourait. L'ombre d'elle même, entamée de l'intérieur par l'insubordination de la population, la crise des capitaux et autres problèmes sociaux, secoués de l'extérieur par l'isolement diplomatique, la dictature tirait à sa fin. Malgré le secours que certaines âmes lui portaient par népotisme ou par clientélisme. 3.1.3 : CLIENTELISME Faisons un recule de la clientèle (Rome antique) pour entrer en vif du clientélisme dont le Zaïre notre pays a fait l'objet, dans la République romaine, ensemble des hommes libres qui se sont placés sous la protection d'un membre important de l'aristocratie sénatoriale, appelé patron. À l'origine, la relation entre un client (cliens) et son patron (patronus) revêt un caractère sacré et est héréditaire. Le patron, issu d'une gens patricienne, reçoit le respect et l'assistance militaire de familles sans droit politique, comme les plébéiens démunis, les esclaves affranchis et les étrangers ; le patron exige de ses clients des marques de déférence extérieure (comme l'obligation quotidienne du salut matinal, salutatio matutina), ainsi que certaines prestations, telles que l'organisation des campagnes électorales, conférant au client un rôle important dans la vie politique. En retour, le patron offre à ses clients le nom de sa gens, les protège (notamment au cours des procès), leur donne quotidiennement un panier de nourriture (sportula) et parfois quelques terres. Mais lorsque les plébéiens se constituent une clientèle, le caractère sacré de la relation se perd, et le lien peut dorénavant être dissous. C'est alors que les clientèles vont évoluer au gré des largesses, chaque patron cherchant appui électoral et pression d'une « cour ». Ainsi, lorsque Caius Gracchus se rend au forum pour les élections, il est accompagné d'un cortège de quelque 3 000 personnes (ses clients). Sous l'Empire, la décadence et la disparition de cette institution sont les résultats de l'affaiblissement de la dialectique politique et de l'affirmation de la figure de l'empereur comme « patron universel », l'ensemble de ses sujets formant sa clientèle.14(*) Le cafouillage durant la transition avait offert à certaines personnalités une occasion de tout faire pour réussir à tout prix et à accéder au pouvoir à tout prix. Cette attitude arriviste occasionnée non seulement le coup bas d'élimination physique des adversaires et parfois, de jeux marchandages de titre de poste, en se montrant loyal prêt à servir les intérêts du prince. Cette attitude opportuniste qui n'avait aucune vision nationaliste ne se souciait que d'accéder au pouvoir pour le pouvoir du patron lui même qui assurerait la récompense. On l'a vu dans les partis politiques tout comme dans les institutions gouvernementales ou le Postes était distribués en fonction de la fidélité à l'endroit du responsable numéro un .en ce dernier se prêtait au jeu parce que son souci était de se maintenir au pouvoir. Ainsi, on a vu dans le cadre de l'opposition, certains postes réservés aux hommes de confiance du formateur du gouvernement tandis que, les discussions du camp opposé portait sur les ministères clés*fallait attribuer à ses clients contre lesquels ne planait aucun soupçon de trahison, mais l'assurance d'une reconnaissance sure, de nature à assures la continuité du régime et le maintien du pouvoir pour longtemps. Ce qui se justifiait par le fait que les temps étaient durs, la trahison était monnaie courante, le changement des camps une vertu presque. C'est ce qui donnait aussi naissance au népotisme. 3.1.4 : NEPOTISME 3.1.4.0 : NEPOTISME ET CORRUPTION A LA TETE DE L'ETAT Dauphin de Luis Echeverrìa Álvarez, il est désigné comme le successeur de celui-ci par le PRI. En 1976, il est élu président de la République, pratiquement sans opposition. Son mandat est marqué par la découverte de gisements de pétrole dans le Sud-est du pays, mais les ressources financières attendues sont rapidement amoindries par la chute des cours du pétrole. Sous son mandat, les procédures électorales de la Chambre des députés sont modifiées : le nombre de députés augmente pour passer à 400 et 100 sièges sont destinés aux représentants de l'opposition élus à la proportionnelle. Désormais, les propositions des autres partis peuvent être au moins entendues, et non plus seulement celles du PRI, maître de la vie politique du Mexique depuis 1929. José Lopez Portillo poursuit la « guerre sale » contre les mouvements armés d'extrême gauche apparus dans les années 1970. Il revendique son népotisme en plaçant notamment son fils, sa soeur et son amante à des postes à responsabilité. La réputation du gouvernement est également mise à mal du fait d'une corruption généralisée et d'une très importante dette extérieure (elle passe sous le mandat de José Lopez Portillo de 20 à 59 milliards de dollars) résultant d'une vaste politique d'emprunts. Cette situation met le pays au bord de la faillite et nécessite une dévaluation massive. Peu avant la fin de son mandat, en 1982, José Lopez Portillo nationalise les banques, mais son successeur les privatise à nouveau trois mois plus tard.15(*) Le népotisme qui vient du Grec « Nepos » signifiant neveu est un système de gestion du pouvoir en distribuant beaucoup de prérogatives aux membres de sa famille ou à sa parenté la plus proche. Ce qui est recherché c'est encore une fois la fidélité, l'assurance d'une loyauté ; ce qui est évité, c'est la possibilité de trahison, « entre un ami et un frère dit-on, le choix est claire ». S'il porte à un ami par clientélisme ou par favoritisme, c'est par népotisme qui porte à un Fère. Le désastre dans le népotisme tient à ceci que le pouvoir accordé s'accompagne d'un abus du pouvoir dans le chef de la nouvelle autorité pour qui tout est permis parce qu'on agit sous la couverture d'un arbre puissant. Et effectivement de ces abus, il s'ensuit une impunité qui accentue les abus. La deuxième République a couvert ces abus, la transition de même et d'ailleurs d'avantage. D'autant plus que le pouvoir était entrain d'échapper entre les doigts du régime Mobutu, les membres du Clan NGUADI qui détenait le pouvoir s'organisait pour ne pas se le faire prendre en initiant des actes de violence et de barbarie. C'est dans ce cadre qu'il faut inscrire le « présumé » massacre des étudiants du Campus de Lubumbashi (UNILU) qui a sonné le glas de la lutte à la fois interne et externe contre la dictature mobutiste. * 14 Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation. * 15 Lopez Portillo, José (1920-2004), homme d'État mexicain, président du Mexique de 1976 à 1982. Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation |
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