Blocage du processus de la démocratisation en rdcongo lors de la transition mobutienne (causes et effets)( Télécharger le fichier original )par Pappy Faddy MUAMBA KABUTAKAPUA Université de Lubumbashi - Graduat 1998 |
Section 2 : DOMAINE ECONOMIQUEQuatre points sont à souligner : la gabegie financière, le développement du secteur informel de l'économie, la détérioration du tissu économique et la paupérisation de la population et de la masse ouvrière. 3.2.1 : GABEGIE FINANCIERE 3.2.2 : UN MECANISME FINANCIER SIMPLE REMUNERATEUR Cette pratique financière importée des États-Unis repose sur un mécanisme simple qui consiste à offrir en priorité à une catégorie de personnel de l'entreprise -- les cadres de haut niveau -- la possibilité d'acquérir, à une date donnée, des actions de leur entreprise à un prix convenu à l'avance qui, en général, est inférieur au cours de Bourse. Lorsque le cadre concerné « lève l'option » qui lui est offerte, c'est-à-dire décide d'acheter les actions proposées, il peut simultanément les vendre en Bourse. Dès lors que le cours boursier est supérieur au prix d'achat, le bénéficiaire encaisse alors une plus-value, d'autant plus substantielle que la différence entre les deux cours est importante, et qui va croissant avec le nombre de titres acquis et revendus. Outre la quasi-certitude pour le bénéficiaire de réaliser un gain, ce système offre, pour l'entreprise, un moyen d'offrir à ses cadres de haut niveau un complément de rémunération, sans augmentation de la masse salariale (voir salaires). L'attribution de ces options est, en effet, exempte des cotisations sociales patronales ; cette exonération de charges sociales explique, en partie, le recours à cette forme de rétribution, très en vogue notamment dans les grands groupes. Les plus-values font cependant l'objet d'une imposition qui tient compte de leur montant, ainsi que du délai de détention des titres. Pour les plus-values supérieures à un million de francs, le taux d'imposition est de 40 p. 100 si le délai d'indisponibilité est de quatre ans, de 50 p. 100 si la cession a lieu avant le terme de quatre ans. Pour les plus-values inférieures au seuil d'un million de francs, le taux d'imposition est de 40 p. 100 si elles sont détenues pendant quatre années et de 26 p. 100 si leur détenteur les conserve deux ans de plus. Si l'on s'en tient aux seules entreprises cotées au CAC 40 -- indice boursier qui concerne les 40 entreprises françaises les plus importantes --, le volume total des stock-options représente près de 30 milliards de francs de plus-values potentielles.16(*) La généralisation de la corruption et l'institutionnalisation du clientélisme ont pesé lourd sur les finances publiques que l'on ne parvenait plus à contrôler à cause du recours à la planche à billet et à la thésaurisation. Il faudra noter aussi que la Mouvance Présidentielle faisait des dépenses énormes pour entretenir ses troupes privées au moyen de fons qu'on tirait directement des entreprises publiques ou des services de l'état. Une partie non négligeable de fonds était aussi dépensée dans l'aide que monsieur Mobutu avait portée à son ami HABIARIMANA du Rwanda contre les rebelles Tusti dès le début de la Transition. Le fonctionnement et la tenue des assises comme la Conférence Nationale Souveraine (CNS) le conclave nécessitaient l'emploi des fonds énormes alors que les résolutions auxquelles ces assises, l'aboutissement n'avaient aucune importance directe sur le processus de la démocratisation auquel ils étaient destinés. Il faudra compter enfin les dépenses occasionnées par la série de changement des Gouvernement pour leur installation ; leur fonctionnement mais aussi pour leur projets éventuellement unités et qui n'ont pas pu trouver le temps matériel de leur réalisation. Aussi, faut-il souligner que comme durant le flétrissement de la deuxième République les dépenses somptueuses d'une vie de prince dans les cours des hauts dignitaires de régime étaient couvertes par le trésor public. 3.2.3 : LE DEVELOPPEMENT DU SECTEUR INFORMEL En économie, les trois secteurs d'activité sont le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Tous les métiers, toutes les activités professionnelles, appartiennent à l'un de ces trois secteurs. 3.2.3.1 : LES SECTEURS D'ACTIVITÉ : LES MÉTIERS 3.2.3.1.1 : Le secteur primaire : il comprend l'agriculture, la viticulture (les vignes), la sylviculture (les forêts) et la pêche. 3.2.3.1.2 : Le secteur secondaire : il comprend les industries de transformation des produits (comme les métiers du textile qui produisent du tissu à partir de fibres végétales ou les activités pétrolières qui transforment le pétrole brut en essence) et le bâtiment (le BTP, ou bâtiment et travaux publics). 3.2.3.1.3 : Le secteur tertiaire : il est aussi appelé secteur des services. Il comprend toutes les activités qui n'appartiennent ni au secteur primaire, ni au secteur secondaire. On y inclut donc les métiers les plus divers : le commerce, la restauration, les transports, les communications, les banques, les assurances, les métiers de l'informatique, etc. Les secteurs d'activité économique sont dépendants les uns des autres. Ainsi, le pêcheur qui se rend en haute mer pour y prendre du poisson travaille dans le secteur primaire. L'industriel qui conditionne ce même poisson pour en faire un produit surgelé exerce une activité industrielle classée dans le secteur secondaire. Le commerçant qui propose à la vente ce poisson mis en barquette exerce une activité de service classée dans le secteur tertiaire. 3.2.3.2 : LES SECTEURS D'ACTIVITÉ : LES STATISTIQUES Il existe deux manières d'évaluer l'importance d'un secteur d'activité dans l'économie d'un pays : d'une part en mesurant la population active qui travaille dans ce secteur ; d'autre part en prenant en compte sa contribution à la richesse nationale. - Le secteur primaire occupe aujourd'hui en France 6 % de la population active et contribue pour 2 % à la richesse nationale mesurée par le PIB (le produit intérieur brut). C'est le secteur d'activité qui a perdu le plus de main-d'oeuvre en 50 ans : si on comptait plus de 6 millions de personnes travaillant dans ce secteur en 1955, on n'en dénombre plus aujourd'hui que 1,2 million. - Le secteur industriel occupe 29 % des actifs et compte pour environ 28 % du PIB. - Le secteur tertiaire est le domaine d'activité qui occupe le plus d'emplois, soit 65 % des actifs, et il assure environ 70 % du PIB. 3.2.3.3 : AU-DELÀ DES CHIFFRES, UNE RÉALITÉ DIFFÉRENTE Toutefois, ces données statistiques ne sont pas suffisantes pour comprendre l'importance réelle d'un secteur dans l'économie d'un pays. Par exemple, l'espace agricole (qu'il s'agisse d'élevage ou de terres cultivées) occupe plus de la moitié de la superficie de la France et les échanges de produits agricoles entre la France et le reste du monde représentent une part importante des bénéfices commerciaux du pays. Par ailleurs, certaines activités classées dans le secteur primaire peuvent se combiner avec des activités des secteurs secondaire et tertiaire. C'est le cas du vigneron, qui cultive du raisin, fabrique du vin et vend les bouteilles : il exerce donc à la fois une activité de culture (secteur primaire), une activité de fabrication (secteur secondaire) et une activité de vente (secteur tertiaire). C'est pourquoi on parle de filière agroalimentaire afin de qualifier les activités de production, de transformation et de commercialisation d'un seul et même produit agricole. 17(*) Depuis la deuxième République on a vu libéraliser certains domaines de l'économie nationale, notamment l'exploitation et la commercialisation des matières précieuses, le marché noir de cours de change. Cette situation va s'aggraver d'avantage d'autant que la production nationale brute avait lamentablement chutée à la suite des grèves répétées et de manque des motivations de la part des travailleurs. L'économie était devenue une arme politique contre la réussite du plan conçu par un adversaire. Ainsi, a-t-il assisté trop souvent à l'injection des billets de banque, ou retrait des devises sur le marché, chaque fois qu'on sentait la possibilité de relèvement de l'économie lors d'un mandat quelconque. Et ce sont les politiciens eux-mêmes qui s'étant constituer une bourgeoisie au moyen de détournement des deniers publics s'arrangeaient pour fabriquer et injecter sur le marché des faux dollars Américains ou une masse énorme des billets en monnaie nationale. La population quant à elle, s'adonnera à son tour au secteur informel pour ne pas mourir de faim. Tout le monde était devenu vendeur, propriétaire d'une boutique, d'une alimentation, d'une pharmacie et ce, la plupart de temps au lendemain d'un pillage comme la Banque Nationale était dépourvue des devises, il revenait aux trafiquants d'aller contacter les « cambistes » dans le marché noir des devises pour en acheter et se rendre dans les pays étrangers assurer l'importation de leur marchandise ; parfois, c'était les matières précieuses, le cobalt qui franchissaient clandestinement les frontières nationales pour être vendu à l'étranger exempter des procédures d'exportation. Au point que le Burundi qui n'a pratiquement de gisement d'or en était sorti premier producteur d'Afrique Centrale dans les années 1994. 3.2.4 : DETERIORATION DU TISSU ECONOMIQUE À la suite de la détérioration des conditions économiques mondiales enregistrée à la fin des années 1960, puis de la flambée du prix du pétrole en 1973, l'Assemblée générale, sous l'impulsion des pays en voie de développement, adopte en 1974 et en 1975 deux textes sur le « Nouvel Ordre Economique International » (NOEI) visant à promouvoir la croissance des pays en développement. La Cnuced, qui encourage l'abaissement des mesures protectionnistes contre les produits en provenance du tiers-monde, trouve un forum idéal au sein du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), institutionnalisé en 1995 dans le cadre de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ; toutefois, le principe de réciprocité dans l'abaissement des tarifs douaniers, en vigueur à l'OMC, désavantage presque toujours les pays en voie de développement. Alors que ces pays pèsent peu dans l'économie mondiale, la Cnuced ne parvient pas à défendre efficacement leurs intérêts dans les échanges internationaux. 18(*) La production intérieure brute était insignifiante et cela à partir des années 1992 quand la Gécamines à cessé de fonctionner, c'était à la suite de l'application à la lettre de la géopolitique qui stipulait que les originaires de la Région devaient avant tout et en majorité gérer les entreprises implantées chez eux. Delà, l'épuration, la chasse aux Kasaïens qui, nombreux occupaient les postes techniques et ceux de commande dans cette entreprise paraétatique qui fournissait à elle seule presque la moitié du PNB (Produit National Brute). Delà, la faillite conséquente de la Société Nationale de Chemin de Fer qui dépendait à 70% de cette dernière. Beaucoup d'entreprises ont fermé boutique, les expatrier qui s'occupaient des importations ont dû quitter le pays et retirer leur capitaux dans la crainte de l'explosion de la violence que le pillage annonçait. Le peu de capitaux que le secteur informel faisait entrer dans le pays n'était pas destiné aux travaux d'intérêt communautaire. Car en fait, les capitaux manquaient pour les grands travaux que l'état aurait pût entreprendre pour faire face aux difficultés. Or, la gabegie financière, le blocus économique, l'embargo en matière de finance privaient le pays de toute possibilité d'investissement et de financement à partir de l'extérieur. Les institutions financières mondiales n'étaient pas chaudes dans l'octroie des fonds aux Gouvernement de Transition qui se succédaient rapidement. L'opposition interne d'ailleurs allait décourager les donateurs et autres bailleurs de fond chaque fois qu'une demande leur était agressée dans ce sens. Sans capitaux sans experts, rengager dans les grands travaux de réfection des routes ou d'entretien quelconque. L'infrastructure de base a été rangée, mise en moule. Delà, le chômage et la paupérisation de la population. 3.2.5 : LA PAUPERISATION DE LA POPULATION L'appauvrissement de la population s'était fait sentir aussi bien en Ville que dans les Campagnes. En Ville, l'arrêt de fonctionnement des grandes entreprises a versé les travailleurs dans le chômage, que les petites et moyennes entreprises pouvaient engloutir. Dans l'entre temps, l'inflation monétaire galopante ruinait le pouvoir d'achat de la masse laborieuse au moment où les fonctionnaires de l'état, victime de la politique asociale de certains Gouvernement restaient impayés. Par voie de sortie on se livrait dans les petits commerces, dans le pillage ou dans l'attente de la générosité d'un prince à qui on se dévouait. Dans les campagnes, c'était le recours à l'agriculture : travaux de champ, pêche, élevage. Le problème se posera au niveau de l'écoulement des produits parce que l'infrastructure routière et autres moyens de transport n'étaient pas d'un accès facile. Ainsi donc, on a commencé à travailler pour manger, rien que pour manger. Si dans les campagnes ou pouvait manger une fois chaque jour, c'est à peine qu'on avait à manger une fois pour les deux jours. Les autres besoins ne comptaient plus presque plus pour la majorité de la population qui a commencé à mener une vie de misère et cela a produit des impacts sur le plan socioculturel. 3.3 : DOMAINE SOCIOCULTUREL La Transition Mobutiène a été une période tragique pour la majorité du peuple Congolais, Zaïrois à l'époque. Pour s'attacher à la vie quelques manières d'agir, ont été cultivées au point qu'elles ont fini par caractériser toute la société et sa mentalité d'une manière positive ou négative. 3.3.1 : LA PRISE EN CHARGE DE SOI En face de la démission du pouvoir dans ses obligations de protéger la population, de lui assurer le bien-être social, cette dernière a cultivé deux attitudes complémentaires : l'oubli de ses attentes vis-à-vis de l'état et la prise en charge de soi même. En effet, tant qu'on avait encore la vie, l'état ne signifiait plus grand-chose pour la majorité de la population qui n'attendait plus rien de lui. La lutte qu'elle menait n'était plus de réclamer que l'état devrait lui octroyer, mais plutôt de mener l'état en ne plus réclamer devoirs. Ainsi, en justifiait les absences au travail, la corruption, le détournement. Dans un deuxième moment, la population s'était décidée de se prendre en charge elle-même en comblant au vide du devoir de l'état. Cela s'entend à travers les organisations internes à partir des foyers pour faire fonctionner certains secteurs oubliés ou négligés par l'état. Les cotisations de prime pour les enseignements, certains de réfection des routes pour le passage d'un leader, entraide au sein de l'entreprise par les associations mutuelles à coloration tribale. Toutes ces actions sont menées par consentement du groupe dans le but de rétablir l'équilibre perdu d'un membre. C'est dans ce même ordre d'idée qu'il faut placer la débrouillardise des Zaïrois qui ont investi le circuit informel de l'economie pour s'assurer leur survie. Cependant, certains d'entre eux se sont illustrés dans un mauvais sens dans la culture des antivaleurs. 3.3.2 : LA CULTURE DES ANTI VALEURS Selon André Malraux dans ses livres qui n'ont pas pour objet l'histoire de l'art ou l'esthétique mais bien la « signification que prend la présence d'une éternelle réponse à l'interrogation que l'homme pose à sa part d'éternité lorsqu'elle surgit dans la première civilisation, consciente d'ignorer la signification de l'homme ». Ils ne font ainsi qu'approfondir ce que disaient déjà les romans : Malraux appelle destin ce qui s'impose à l'Homme et le prive de valeur et de sens ; l'aventure étant devenue impossible dans un monde entièrement connu, le « mythe marxiste » étant détruit, l'art seul semble pouvoir remplacer les anciennes valeurs religieuses perdues : c'est en ce sens que, pour Malraux, « l'art est un antidestin »19(*). Par antivaleur, il faut entendre le vice, les entorses portées à l'endroit de moeurs, des valeurs morales. Nous retiendrons à ce qui nous concerne, l'esprit du gain facile, le manque du respect pour le bien commun. 3.3.2.1 : L'ESPRIT DE GAIN FACILE Dès sa création, en octobre 1932, Esprit traduit la réflexion et l'engagement d'un groupe de jeunes intellectuels chrétiens, pour la plupart agrégés, qui réunit, outre Emmanuel Mounier, Georges Izard, André Déléage, Louis-Émile Galey, Jacques Madaule, Jean Lacroix et Pierre-Aimé Touchard. Ceux-ci proposent à la gauche chrétienne une tribune offrant un débat productif sur « les événements et les hommes ». Chaque mois, ils analysent la vie sociale, économique, politique et culturelle selon une démarche qui entend réconcilier l'homme et la politique, en évitant les ornières doctrinales. Organe d'une pensée qui s'oppose au libéralisme, au matérialisme dialectique, et qui se défie du parlementarisme de la IIIème République, la revue défend le principe de l'engagement citoyen des clercs chrétiens20(*). La lutte démocratique passe par le dialogue, les négociations avec l'opposition même si elle est minoritaire car, la démocratie signifie la loi de la majorité qui garantie la sécurité de minorité. En ce qui concerne le Zaïre lors de la transition, toute opposition déclarée au supposée comme telle était considéré comme une barrière, une entrave à la réalisation d'un projet collectif ou privé. Et la solution qui était vite prise, était non pas de chercher à la contourner, non pas de chercher à la concilier, mais à l'écarter de son chemin à la briser. Delà, l'usage de la violence meurtrière, de l'invective, du ridicule, de l'injure, de la calomnie, bref de tout ce qui visait soit à éliminer physiquement, soit à diaboliser. Cet usage de la violence pour arriver à bout de la différence, est une solution de facilité car, elle nait de l'impossibilité où l'on se trouve d'user des arguments pour convaincre, pour se faire comprendre de même qu'elle signifie que la meilleure façon de triompher est d'éliminer l'opposition et non dialoguer avec elle. Cette attitude violente a été aussi en usage dans le domaine social ou on a privilégié des actes de violence pour se donner raison : le vol, la rapine, le pillage, le viol ont été tous justiés par la conjoncture du moment : le paiement de salaire, vengeance contre l'oppression. Ainsi donc, le cycle infernal de la violence s'est enchaîner depuis les hautes responsabilités de la vie nationale qui se sont livrées les premières à des combines de contrefacteur monétaire des détournements des deniers publics, des jongleries fiscales, des malversations financières et des spéculations monétaires. L'impunité dont bénéficiaient pour ces actes relevant des antivaleurs a fini par les légitimer et les intégrer dans la mentalité de la société Zaïroise jusque pendant la transition. 3.3.2.2 : MANQUE DU RESPECT POUR LE BIEN COMMUN Le bien commun : on conçoit aussi qu'en tant que le bien est une valeur, l'idée que l'individu s'en fait se confronte à celles des autres : vivant en société, l'homme est forcé de prendre en compte le bien commun. Celui-ci peut être défini comme un ensemble de valeurs nécessairement partagées entre les individus d'une communauté pour que celle-ci subsiste et puisse procurer à chacun des avantages dont il ne bénéficierait pas s'il était isolé. Ces biens communautaires conventionnels sont normatifs pour l'expression du bien et l'action de la personne au sein de sa société. L'une des conséquences de cette recherche de gain facile fût la subordination de l'intérêt communautaire par rapport à l'intérêt privé, individuel. La caisse de l'Etat dont la mission essentielle est de garantir le bien être social, a été réduite aux simples fins de sauvegarder la réjouissance individuelle et égoïste de telle sorte que tous les projets qui devraient être retenus au programme devraient répondre au paravent à l'impératif de la rentabilité immédiate aux profits d'un tiers comme l'individu Zaïrois ne se reconnait que dans son clan, dans sa tribu et dans une autre mesure dans sa Province d'origine, est l'intérêt clanique, tribal, ou provincial qui par ailleurs justifiait tout acte, tout sacrifice. La fin de la transition Mobutiène trouve une part d'explication et non la moindre dans cette mentalité. En effet, l'opposition de la population à l'endroit de ce qu'elle appelait « agression du pays par ses voisins de l'Est » s'est vite nuée en un ralliement quand elle a senti qu'elle trouvait son intérêt garanti dans la chute de Mobutu occasionnée ne serait ce que par une main de l'extérieur ; tandis que, les forces armées combattantes divisées dans deux corps opposés par l'octroie ou le manque de faveur de pouvoir, affirmaient respectivement qu'elles trouvaient injustifiées de verser son sang loin du territoire natal ou bien de se battre pour celui qui ne leur avait garanti que le mépris et la vie de misère. Il apparait donc que la culture d'antivaleur a été pour beaucoup dans la chute de la deuxième République et dans le blocage du processus de la démocratisation. Si la population en est arrivée à se prendre en charge dans les domaines clés où il a été constatée la démission de l' Etat, il n'en reste pas moins vrai que malgré l'affaiblissement de la dictature, l'opposition non violente n'est pas arrivée à bout de la dictature qui s'est maintenue à travers les attitudes trop souvent négatives de népotisme, de clientélisme, de la gabegie financière qui ont appauvri la population en détruisant le tissu économique. Si ces attitudes découlent d'une mentalité qui appartient en propre à la culture Congolaise c'est à juste titre qu'on a à s'inquiéter sur l'avenir du pays en se posant la question de savoir de quoi demain sera fait ? * 16 Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation. * 17 Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 OP CIT. * 18 Microsoft ® Encarta ® 2008. (c) 1993-2007 Microsoft Corporation. * 19 [André Malraux], les Voix du silence, recueil d'essais sur l'art d'André Malraux, publié en 1951. * 20 Mounier, Emmanuel (1905-1950), philosophe français, fondateur de la revue Esprit et du personnalisme. |
|