CONCLUSION GENERALE
Nous sommes partis de
l'hypothèse selon laquelle, la transition est un jeu où la classe
dirigeante constituée en deux familles opposées s'est
acquittée de son rôle devant le regard passif de la masse
populaire qui ne savait rien de l'étendue de ses droits. Si bien que le
blocage dans le processus de démocratisation est tout simplement
l'affaire de la classe dirigeante qui s'est perdue dans la bipolarisation des
structures et la recherche de ses intérêts propres.
En partant d'une
interrogation critique sur les événements et d'une analyse des
écrits et autres témoignages vécus, il apparait que les
causes tout comme les effets du processus de démocratisation des
structures politiques pendant la transition Mobutiène sont si
nombreuses, des natures si différentes et d'une telle complexité
qu'un même effet pouvait avoir plusieurs causes à la fois et
qu'une cause était elle aussi un effet engendré par un autre
phénomène dans un secteur de vie et terminer.
Ainsi donc, sur le plan
politique l'écart entre la Mouvance Présidentielle et
l'Opposition réside moins dans la contradiction de leur projet de
société que dans pathétique de leurs chefs de fil
respectifs. Ce qui fait l'intérêt de la population était
secondaire par rapport à la nécessité de faire
échec au projet de l'adversaire à qui on vouait une
inimité. Si l'Opposition radicale a été entamée par
la recherche de l'intérêt privé, il faut souligner que la
population elle, est restée sur ses positions du départ que la
misère a plus que renforcées : le départ de Mobutu du
pouvoir et de fin de la dictature. En prenant la résolution de ses
prendre en charge par des cotisations, des interventions ponctua ires pour
combler le vide de la démission de l' Etat, la masse populaire a
été aussi un acteur non négligeable et elle a pris part
dans le blocage du processus de démocratisation : en observant ou
non le mot d'ordre lancé par le Leader, en se livrant aux actes de
violence, en s'abandonnant à la passivité, en tournant le dos
à la politique, en excellant dans des actes qui découlent d'un
manque de culture politique nationaliste.
Les conséquences
de cette attitude ont été néfastes et dans une large
mesure, au détriment de la masse populaire des gouvernés
elle-même : la dictature a perduré les souffrances se sont
multipliées, les forces extérieures ont trouvé une
occasion de s'infiltrer et d'imposer leurs lois à l'intérieur
d'une nation qui se réclame pourtant souveraine. Bien sûr, les
ambitions personnelles trouvent leurs comptes bien réglées. Mais
ce n'est pas pour toujours et pas pour tout le monde, c'est sur ce terrain de
la recherche du profit individuel que nous trouvons nombreuses les causes de la
débâcle de la démocratisation dans notre pays. Car, le non
respect des textes juridiques que les institutions démocratiques (telle
que la Conférence Nationale Souveraine, les négociations de
Palais de Marbre I et II) ont produit, était dû à la peur
de vie s'appliquer certaines sanctions prévues.
Et les suites ont
été nombreuses : le blocage du processus de
démocratisation, la violence ethnique, la culture des antivaleurs, la
détérioration de tissu économique, la paupérisation
de la masse laborieuse, le développement du secteur informel de
l'économie, la chute rapide de régime après une
période de sept mois de guerre avec la complicité de plusieurs
instances. N'est ce pas le même esprit du gain personnel, le même
manque de culture politique qui anime en ce jour les acteurs politiques dans
l'opposition armée au présent régime porté au
pouvoir par l'AFDL qui avalisent l'agression extérieures
orchestrée par le régime Tusti au pouvoir en OUGANDA, au RWANDA
et au BURUNDI ?
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