Section 4 : LES INSTITUTIONS POLITIQUES
Trois causes sont a
enregistrées dans ce domaine : il s'agit de la bipolarisation des
institutions politiques, du blocage du circuit d'information et de la
tracasserie policière dont le peuple a été victime.
2.4.1 LA BIPOLARISATION DES INSTITUTIONS
POLITIQUES
Les institutions
politiques lors de la transition étaient :
1. Le Président de la République ;
2. Le Haut Conseil de la République-Parlement de
Transition ;
3. Le Gouvernement ;
4. Les Cours et Tribunaux.
De toutes les
institutions politiques il n'y a que les cours et tribunaux qui n'ont pas
été insérés dans la répartition
équitable du pouvoir que prenait l'acte constitutionnel de transition.
Effet, le Président de la République étant resté le
même que celui de la deuxième République, l'acte
constitutionnel de transition réclamait que le premier Ministre, chef de
Gouvernement devait être issu de la famille politique autre que celle du
chef de l'Etat. Or, cet acte avait été discuté et
signé par deux camps : celui de la Mouvance Présidentielle
et celui de l'opposition radicale qui se brisera en mil morceaux là il y
avait pourtant la société civile qui en principe n'était
pas forcement une instance politique, mais soit culturelle soit
économique, soit sociale.
Cette dernière
n'avait donc qu'un choix : ou bien se ranger du côté de la
Mouvance, ou bien du côté de l'opposition. Et cette
société civile n'était que constituée dans la
circonstance de la Conférence Nationale Souveraine où elle
trouvait sa place dans le H.C.R-P.T(Haut
Conseil de la
République-Parlement de
Transition) or le H.C.R-P.T était pour une part
élu en majorité par la CNS où se rangeai la
majorité des partisans de Monsieur E.TSHISEKEDI qu'il ont élu
premier Ministre, l'autre moitié s'étant versée dans
l'opposition parce que du côté de la Mouvance
Présidentielle en sa majorité absolue constituée par les
anciens dignitaires membres du parlement élu lors des dernières
élections législatives sous la 2ème
République. Le sort était donc joué entre les deux
camps : celui de la Mouvance et celui de l'Opposition. Toute solution qui
devrait venir d'ailleurs était anticonstitutionnelle et donc
illégitime et pourtant entre ces deux camps, le consensus
était difficile à trouver en raison du radicalisme de la
cristallisation des positions ; delà, le recours si pas à la
force, alors à la corruption qu'a fini par gagner tout l'appareil
politique de l'Etat « les gouvernants et les gouvernés
recourant les uns et les autres à la corruption » et chaque
fois qu'un membre de l'opposition se trouvait ailleurs que dans la ligné
de conduite de chef de fil, il était considéré comme
membre à part entière de la mouvance et que par
conséquent, il ne devrait plus prétendre à la
légitimité d'une fonction dont l'exercice exigeait que l'on
soit « de la famille autre que celle du chef de
l'Etat ».
Il faudra remarquer aussi que c'est en fonction de deux
familles que les postes ministériels où la hiérarchie dans
l'appareil législatif était distribuée. Il n y a que
l'administration publique, la fonction publique et le service militaire qui
n'étaient pas touchés dans cette bipolarisation à l'instar
du pouvoir judiciaire et cela, était aux yeux de la majorité de
la population ainsi qu'aux jeux des opposants, signe manifeste que leurs
membres militaient pour le maintien du statu quo et étaient membre
à part entière de la Mouvance Présidentielle dont il
fallait se méfier.
2.4.2 LA CRISTALISATION DU CIRCUIT DE
L'INFORMATION
La communication politique
est comme un échange d'informations entre les gouvernants et les
gouvernés, par des canaux de transmission, structurés ou
informels. Si, dans le pays dit démocratique, les critiques faites aux
médias lisent un éveil de la conscience des communications et
constituent un appel à la vigilance, dans les pays qui sortent des
régimes dictatoriaux, elles sont une invitation impérative
à la mise sur pied d'une nouvelle structure de communication sociale
faite d'institutions médiatiques démocratiques. Le cas du Congo
pendant la deuxième République était éloquent car,
il n'y avait que le groupe au pouvoir qui avait l'accès aux voies
officielles de l'information à savoir : la radio et la
télévision bien que la presse écrite privée ont un
minimum de liberté pour faire passer dans la plupart des cas, les avis
et considérations qui luttent pour le changement. Ce qui a posé
un problème énorme : on ne savait pas ce qui se passait au
niveau National car, la télévision ne montrait pas tout, la radio
ne disait pas tout et ce n'était pas n'importe qui pouvait se payer les
journaux encore que ces derniers, tout comme les revues faisaient l'objet d'une
censure par le pouvoir en place. Delà, le tâtonnement, les
suppositions, les incertitudes qui n'étaient avantageux qu'aux
maîtres des citoyens de communication qui canalisaient l'information au
gré de leurs attentes qui, trop souvent ne cadraient pas avec celle de
la population toute entière. Or, c'était encore une fois la
mouvance présidentielle qui maintenait le monopole de l'information
aussi le car de reportage de l'O.Z.R.T. (Office Zaïrois de Radio et
Télévision) a été ravi aux membres du H.C.R.-P.T le
jour où ils se proposaient de déballer les dossiers des
« bien mal acquis » et « des assassinats
politiques » et ces dossiers n'étaient jamais passés
car, le pouvoir, parmi lequel quelques membres de l'opposition y lisait la
menace de salir leur blouson.
Le souverain
primaire ne sachant pas à quoi s'en tenir, était réduit
à regarder faire et ne pouvait participer à la gestion de son
pays et au fonctionnement de leur histoire soit dans la passivité, soit
à contre courant : dans des actes de vandalisme aux quels il
était amené.
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