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La croissance de la population et le problème alimentaire en Afrique

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par Traore METAHAN
 - DESS Démographie 2010
  

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3.3 L'accentuation du surpeuplement agraire.

Les distorsions qui existent entre la demande et l'offre de produits alimentaires provoquent de graves disfonctionnements des économies. Les ressources humaines sont une composante essentielle du développement et influencent la production des denrées alimentaires. Le niveau de l'emploi et de la productivité fonctionnent proportionnellement et disproportionnellement détermine les problèmes alimentaires en Afrique. Les ressources humaines représentent  « la force productive de la société d'autant plus que les capacités productives ne sont pas mises en valeur 13(*) » cité par L. Kniajinskaïa.

Karl Marx remarquait que « .... Les forces productives sont le résultat de l'énergie pratique des hommes mais cette énergie elle même est circonscrite par les conditions dans lesquelles les hommes sont places.... »14(*). Lorsque les hommes vivent dans des conditions socioéconomiques favorables, ils sont beaucoup plus productifs. Pour que les ressources humaines constituent des ressources des forces productives, elles doivent être instruites, formées et doivent être capables de s'adapter à l'évolution contemporaine. Ainsi une force productive produit différemment dans un pays en développement que dans un pays développé. En conséquence, la production alimentaire dépend de la qualité et de la quantité des ressources humaines. Cependant, en Afrique les ressources humaines évoluent dans des conditions souvent difficiles et défavorables. Le nombre de chômeurs complets ou partiels atteints les 300 millions. Les millions de nouveaux demandeurs restant sans emploi provoquent un problème démographique économique extrêmement aigu. Cette main d'oeuvre non employée, non seulement n'est pas utilisée à sa juste valeur mais devient une charge pour l'Etat qui doit la nourrir. Elle dévore les maigres ressources alimentaires du pays ; c'est dans ce sens que S. Tioulpanov remarquait «  Chaque génération ne peut se justifier économiquement que si elle la valeur nouvelle qu'elle produit dépasse le cout des biens et services qu'elle consomme. En présence du sous emploi qui se maintient, le risque est que des millions d'hommes consommeront au cours de leur vie plus de produit qu'ils ne peuvent créer.15(*)»

Le sous-emploi empêche les ressources d'être productive. Elle est provoquée par trois facteurs en Afrique.

C'est premièrement l'accroissement rapide de la population active due au taux de fécondité élevé, deuxièmement la faible croissance de l'économie incapable d'absorber l'accroissement naturelle de la main d'oeuvre, troisièmement, la réduction relative de la proportion du travail vivant par suite du progrès technique qui se fait peu à peu un chemin dans les pays en développement. Cependant l'interconnexion entre ces facteurs dépend des conditions socioéconomiques.

Le chômage et le sous emploi chronique dans les pays en voie de développement sont sous-tendus par une déformation profonde de la reproduction sociale, ce qui fait dire à Karl Marx et F. Engels «  Une partie de ressources de travail s'avère constamment excédentaire en cours de reproduction par rapport aux moyens de travail disponibles non pas parce qu'elle s'est accrue trop vite, mais plutôt le niveau de développement de l'économie, des structures sociales de reproduction et de production.

La relation entre le surpeuplement agraire et la mise en exploitation des terres incultes aggrave les problèmes alimentaires. L'une des relations directes est l'épuisement, l'appauvrissement des terres qui deviennent improductives. Entre temps met en péril la survie de la masse paysanne. Le surpeuplement agraire fait baisser la productivité alimentaire, pendant ce temps, accroît le chômage, la sous-alimentation et la malnutrition. Donc, le surpeuplement agraire devient chroniquement improductif. L'agriculture n'est plus en état de nourrir la population qu'elle emploi. Cette masse populaire excédentaire se déverse sur la marche de travail dans les villes. Cet excédent des populations rurales va grossir les rangs des chômeurs. Le surpeuplement urbain est un prolongement du surpeuplement agraire qui veut chercher de meilleures conditions de vie. Tout en venant aggraver les problèmes alimentaires urbains, d'autant plus que la croissance démographique urbaine est plus rapide que la croissance de la production alimentaire marchande. Ce surplus en ville entraîne une dépréciation de la main d'oeuvre car la demande de l'emploi est extrêmement plus élevée que l'offre d'emploi. Alors, se développe en milieu urbain une instabilité d'emploi, une irrégularité, la stagnation et aussi une réduction du volume absolu de production par travailleur, c'est alors le déclenchement d'un cercle vicieux infernal.

Le nombre d'exploitations agricoles augmente alors que les surfaces foncières ne s'accroissent pas favorisant la parcellisation.

Par ailleurs, les masses considérables de population sont refoulées des sphères traditionnelles d'emploi, principalement du secteur agraire, tant par suite du maintien des méthodes d'exploitation précapitaliste que du fait d'une élévation de la structure organique du capital. D'autre part, les nouvelles vagues de population active ne trouvent pas d'emploi et vont grossir les rangs des chômeurs. La sphère d'utilisation de ces ressources de travail supplémentaire est fort limitée. Cela entraîne une dépréciation de la main d'oeuvre, une plus forte irrégularité de l'emploi, la stagnation, et souvent, aussi une réduction du volume absolu de production par travailleur, ce qu est une des principales causes du maintien des moyens de production traditionnels, de l'autoreproduction des techniques et des technologies traditionnelles dans les formations inférieures de l'agriculture.

Dans une agriculture dominée par les facteurs naturels et le travail manuel un des principaux indices économiques est la superficie des terres exploitées. La tendance au morcellement des terres, à l'augmentation du nombre de petits et très petits exploitants se manifeste nettement dans les campagnes des pays africains. Comme l'accroissement rapide du nombre des membres de la famille paysanne dans le contexte de la poussée démographique se produit généralement sans augmentation de la parcelle familiale et en conservant les méthodes traditionnelles arriérées d'exploitation, la production par tête baisse aussi, les périodes d'inaction forcée s'allonge et l'alimentation empire. Les partages des terres entre un nombre croissant d'héritiers favorisent la parcellisation.

Ainsi, dans le contexte de l'explosion démographique le surpeuplement agraire qui accroît rapidement aggrave la situation alimentaire sur deux plans : entièrement, en favorisant le maintien des formes traditionnelles primitives d'exploitations avec des techniques élémentaires qui rendent impossibles tout accroissement sensible de la production par unité de surface, en d'autres termes en renforçant les facteurs extensifs dans le domaine agraire ; deuxièmement, en aggravant la paupérisation de la population urbaine et rurale, c'est-à-dire en augmentant le nombre de consommateurs démunis . L'accroissement constant de la population rurale renforce fatalement la pression sur la terre. Cette surcharge croissante devient encore plus sensible quand il est de plu en lus difficile d'augmenter la productivité de la terre.

La poussée démographique qui réduit le volume des stocks disponibles et annuellement renouvelables de produits alimentaires par habitant, accentue la dépendance des pays africains pare rapport à l'importation des vivres. La situation exige des mesures urgentes pour diminuer cette dépendance.

* 13 Cité par L. Kniajinskaïa : croissance de la population et les problèmes alimentaires dans le tiers monde, édition du progrès, 1983

* 14 K. MARX: Le capital, Editions Sociales, Paris, t. I, P. 133

* 15 S. Tioulpanov cité par L. Kniajinskaïa dans  « Le neo colonialisme et le probleme alimentaire dans les PVD (Moscou, 1978) »

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