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La croissance de la population et le problème alimentaire en Afrique

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par Traore METAHAN
 - DESS Démographie 2010
  

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3.4 La rupture de l'équilibre écologique

Les conditions de la situation alimentaire en Afrique ne peuvent se dérouler sans dégrader l'équilibre écologique. En effet, la production agricole domine par le système traditionnel entraîne la dégradation de l'environnement. L'une des causes principales de la rupture de l'équilibre économique est la poussée démographique. Le problème alimentaire en Afrique se dégrade à cause de cette rupture. Ce problème s'inscrit dans le problème général de l'utilisation ressources ne peut être déterminé hors de l'interaction entre le milieu naturel et la société.

Ce processus de dégradation de l'environnement a débuté depuis l'âge de la pierre taillée, il y a de cela 5 à 6 mille ans, lorsque l'homme a commencé à planter des plantes pour assurer sa substance. Le problème de la dégradation de l'écologie a pris de l'ampleur au stade de développement de la civilisation. L'action de l'homme sur l'environnement est l'un des processus les plus visibles et les plus dégradants. La dégradation des forêts, des savanes, l'avance du désert sont des manifestations palpables de la dégradation de l'environnement. Les manifestations de la dégradation effrénée de l'environnement sont l'épuisement de la fertilité des sols, et la salinisation des terres irriguées, l'érosion éolienne des terres intensément exploitées. Les sécheresses deviennent récurrentes par la perturbation constante de l'équilibre écologique global provoquant les variations climatiques et météorologiques. La dégradation des sols a un impact sur la production agricole. Dans les conditions traditionnelles, il va de soi que les productions alimentaires soient faibles et incapable d'atteindre les résultats qu'on attend d'elle. Karl Marx ne disait-il pas que «  La culture si elle progresse d'elle même sans être consciemment orientée....... laisse derrière elle des desserts.16(*) » Le développement sauvage de la production et de la société dans son ensemble aggrave les problèmes écologiques et gère leur solution. Les problèmes sociologiques ne sont pas le fait du hasard. Ils entretiennent à la fois la pauvreté et les problèmes alimentaires qui à leur tour influence également l'équilibre écologique. La structure de l'économie, l'arriération culturelle, la persistance et la dominance des techniques agro techniques aggravent les problèmes écologiques. C'est ce qui fait dire à Indira Gandhi, Premier ministre de l'inde à la conférence sur l'environnement en juin 1972 «  Nous ne souhaitons pas continuer d'appauvrir l'environnement et pourtant nous ne pouvons pas oublier un instant l'horrible misère d'une énorme quantité de gens. La misère et le besoin ne sont ils pas le pire des pollutions ? Le problème de l'environnement dans les pays en développement n'est pas un effet secondaire d'une industrialisation excessive mais reflète l'insuffisance du développement.17(*) »

Comme évoqué par Indira Gandhi, la différence de gestion de l'écologie entre pays développé et pays en développement se détermine par les écarts de développement notable. Les premiers ne sont pas confrontés à des problèmes écologiques liés à la pollution industrielle, cause de certaines maladies, mais chez les seconds le problème de dégradation de l'environnement ne provient de l'intensité du développement industriel, mais plutôt de l'absence de développement industriel et de la pauvreté. Cela est encore plus grave, d'autant plus que n'étant pas industrialisé, ces pays dégradent l'environnement qui constitue la source nourricière de la base de leur développement. Le problème écologique maintient les pays dans un cercle vicieux infernal dans lequel il est difficile de sortir si des mesures de révolution drastique ne sont pas prises.

Partant les problèmes alimentaires non seulement se maintiennent mais s'amplifient encore plus avec la pression croissante de la population qui fait augmenter la demande alimentaire face à une offre de plus en plus insuffisante. La densité de la population entraîne une surcharge de la nature et un épuisement des ressources biologiques. Des millions d'hectares de terre extrêmement fertiles échappent chaque année à l'exploitation, ce qui freine sérieusement le problème alimentaire. Les feux de brousse détruisent chaque année  30% des terres et aussi des millions d'hectare subissent l'érosion.

En Afrique, la vie des hommes dépend plus de l'environnement naturel. C'est dans le milieu naturel que les hommes tirent l'essentiel de leur ressource que ce soit au niveau individuel ou de l'état. En Cote d'Ivoire l'agriculture représente plus de 40% du PIB.

A cet effet, les conditions de production agricole sont donc bien plus tributaires des conditions climatiques et naturelles que des efforts des hommes.

Le degré de contrôle par l'homme du milieu naturel est déterminé par le niveau de développement des forces productives et le caractère des rapports de production. Plus le contrôle de l'homme sur la nature est efficace et meilleur est l'équilibre démographique et la nature peut assurer à un plus grand nombre des conditions et des moyens de subsistance. En Afrique, le contrôle de l'homme sur la nature est très faible compte tenu du degré culturel et des forces de production traditionnelle et archaïque. C'est pace que la dépendance de l'homme sur la nature est forte que la nature influence les conditions de vie de la population qui reste désarmée et dans l'incapacité de se soustraire de cette domination. Cette liaison est médiatisée par l'agriculture avec les méthodes d'exploitation conservatrices qui lui sont propres.

Acculés par une demande croissante alimentaire, les africains sont contraints d'employer les méthodes qui leur sont sous la main. Avec les méthodes culturales archaïques, c'est seulement l'agriculture extensive qui est pratiquée partout pourtant les méthodes ne répondent plus aux besoins de la population

Avec la base d'une production rustique l'augmentation de la production agricole est principalement assurée non pas par l'exploitation des nouvelles terres, ce qui réduit et appauvrit les terres. Le résultat est que les terres se dégradent et les déserts s'installent, la pauvreté s'accroît, la famine s'impose.

Tableau 3.4.1 :

Régions

Territoire global

Terres cultivées jachères comprises

Pâturage

Forêts et broussailles

 

1977

2007

1977

2007

1977

2007

1977

2007

Proche orient

0.77

0.43

0.23

0.11

0.03

0.02

0.2

0.1

Afrique

6.89

4.4

0.54

0.32

2.03

1.21

1.60

1.1

Amérique latine

5.98

3.8

0.42

0.27

1.58

1.07

1.58

1.2

Europe occidentale

1.02

0.7

0.26

0.16

0.20

0.13

0.34

0.2

Amérique du Nord

9.16

6.34

1.05

0.74

1.32

1.19

2.61

1.04

Tableau 3.4.2 : Disponibilité des terres cultivées, de pâturage et de forêt (ha par habitant) selon les régions entre 1977 et 2007

Groupes de pays

Taux de mortalité infantile (sur 1000 enfants de 0 à 1 an)

Natalité pour 1000 habitants

Pays économiquement développés

15

16

Pays en développement à revenu par tête d'habitant supérieur à 200 dollars

25

31

Pays en développement à revenu par tête d'habitant inférieur à 200 dollars

129

41

Le taux de post-néomortalité est inversement proportionnel à la natalité. Les pays développés qui ont une natalité basse ont un taux de mortalité infantile faible que les pays en développement à revenu par tête d'habitant inférieur et supérieur à 200 dollars. En Afrique, en 2008, le taux de mortalité moyen est le plus élevé du monde avec un taux de 82 pour 1000.

Tableau 3.4.3: Indicateurs nutritionnels pour les enfants dans quelques pays africains

Pays (années)

Première Année

Seconde Année

Changement

 

Amin-

cissement

Retard de crois-sance

Amincisse-ment

Retard de crois-sance

Amin-cissement

Retard de crois-sance

Zone Urbaine:

 
 
 
 
 
 

Ghana (1999, 2007)

7,3

24,6

9,1

17

1,8

-7,6

Madagascar (1997,2006)

3,8

40,5

5,3

44,8

1,5

4,3

Mali (1997, 2005)

9,9

19,6

24,9

23,9

15

4,3

Sénégal (1996, 2008)

3,5

17,5

8,8

15,2

5,3

-2,3

Tanzanie (2001, 2008)

5,1

38

8,1

32,6

3

-5,5

Ouganda (1998, 2005)

0,6

24,8

1,4

22,7

0,7

-2,1

Zambie (2002, 2006)

5,4

32,8

3,3

32,9

-2,1

0,1

Zimbabwe (1998, 2004)

1,4

16

6,5

19

5

3

Zone Rurale:

 
 
 
 
 
 

Ghana (1999, 2007)

8,5

31,4

13,1

32,3

4,6

0,9

Madagascar (1997,2006)

6

50,6

8,3

49,5

2,3

-1,1

Mali (1997, 2005)

12,3

26,2

24,4

36,2

12,2

10

Sénégal (1996, 2008)

7,1

26,5

13,4

32,7

6,3

6,3

Tanzanie (2001, 2008)

6,4

45

7,3

46,1

0,9

1.2

Ouganda (1998, 2005)

2

45,2

3,2

40,7

1,3

-4.5

Zambie (2002, 2006)

5

46,5

4,9

48,9

-0,1

2.4

Zimbabwe (1998, 2004)

1,1

34,3

5,6

25

4,5

-9.3

L'état nutritionnel des enfants est révélateur de la situation de l'état sanitaire de la population.

Tableau3.4.4 : Taux de croissance du PIB en termes réels

Pays

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2006

2007

2009

Pourcentage

Cameroun

5.1

5.0

4.4

4.2

5.3

4.6

3.5

3.8

5.1

Côte d'Ivoire

6.2

5.8

1.6

-2.3

-1.5

2.8

2.3

2.1

2.4

Ghana

4.2

4.7

4.4

3.7

4.0

1.0

5.9

6

7.3

Kenya

2.1

1.6

1.3

-0.2

1.1

1.4

5.8

5.7

1.7

Nigeria

3.1

1.9

1.1

3.8

4.2

1.8

6.9

5.3

5.3

Ouganda

5.1

4.6

7.9

4.4

5

5.2

4

5.3

6.9

Tanzanie

3.5

3.7

3.5

5.1

4.6

4.2

6.8

5.8

7.1

Afrique du sud

2.5

0.7

1.9

3.1

2.2

2.3

4.9

5

3.1

Afrique subsaharienne 2

3.7

2.6

2.5

3.0

3.5

4.2

5.2

5.5

3.1

1 projection

2 y compris l'Afrique du sud

Source : FMI 2009

Les taux de mortalité infantile dans les 20 pays d'Afrique montre que la situation n'est pas du tout reluisante. Ces taux sont parmi les plus élevé au monde. C'est le résultat d'une situation nutritionnelle défavorable à la survie de l'enfant développé par l'intermédiaire de maladie infantile.

Le développement extensif de l'agriculture entraine le déboisement, la disparition des sous bois piétinés par le bétail, le labourage des pâturages naturels, la disparition de nombreuses populations d'animaux. Tout cela entraine des déséquilibres sérieux dans les écosystèmes anthropiques eux aussi. Il s'agit de la fréquence et de l'envergure plus grande des fléaux naturels comme les inondations, les sécheresses, l'érosion éolienne, la dénudation des sols, la désertification, le desséchement des réservoirs d'eau, etc., la population étant incapable de combattre ces phénomènes naturels. Ces manifestations de tension écologiques sont particulièrement funeste pour l'agriculture des pays en voie de développement en général et de l'Afrique en particulier dans la zone tropicale, les écosystèmes tropicaux étant, comme le montrent de nombreuses études et observations, moins propres à l'exploitation que ceux des autres latitudes1 (bas de page p118). L'accroissement naturel de ces pays devance l'extension des surfaces cultivées et accroît la pression sur les ressources naturelles. L'exploitation poussée des terres par les méthodes traditionnelles entraîne une dégradation brutale de leur qualité. Les régions d'élevage semi désertiques du sahel saharien dont les problèmes écologiques ont attiré l'attention soutenue de l'opinion mondiale et des avants peuvent servir d'exemple à cet égard. Une sécheresse d'une durée sans précédent (1968-1973) avait desséché presque toutes les sources et les points d'eau et entraîné la dégradation des pâturages naturels avec, pour conséquences, la décimation en masse des troupeaux. De nombreux pasteurs furent complètement privés de moyens de subsistance et condamnés à une grande disette.

Les causes des sécheresses et surtout le rôle des facteurs anthropiques sont largement débattus dans les publications scientifiques. De nombreux chercheurs estiment que la désertification est due à l'accroissement de la population et à l'augmentation du cheptel qui en résulte. Mais l'avancée des déserts n'est pas un processus unilatéral et peut être freinée. L'exemple de l'Algérie située à la bordure nord du Sahara, le démontre. On y réalise un vaste programme de boisement avec pour objectif, une ceinture boisée de quelque 1500 km, soit 6 millions d'arbres le long de la limite nord du Sahara d'ici 20 années. Les idéologues et politiciens bourgeois cherchent à détourner l'attention de l'opinion des causes premières des calamitées écologiques qui frappent les peuples africains qui sont liées à l'exploitation coloniale et néocoloniales de l'Afrique par le capital étranger.

Il a été indiqué à la conférence mondiale sur les déserts qui s'est tenue en 1976 à Nairobi, capitale du Kenya que la désertification en Afrique est intimement liée aux conséquences sociales et politiques du colonialisme. La sécheresse ou d'autres anomalies naturelles se produisent en différentes régions du monde en provoquant des difficultés et des privations. Mais c'est dans les régions de pauvreté chronique que leurs conséquences sont désastreuses.

L'accroissement de la population entraîne effectivement une pression plus forte sur les écosystèmes et gênes l'agriculture mais ce n'est pas en soi la cause de la dégradation actuelle de l'environnement. Celle-ci a commencé à l'époque de l'asservissement colonial des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine où les meilleures terres des populations autochtones étaient confisquées pour y organiser des plantations, les populations elles mêmes étant refoulées sur les territoires plus difficilement cultivables. Rien d'étonnant si ces « terres intermédiaires » qui auraient pu fournir des pâturages, rester boisées ou devenir des zones de loisirs mais furent labourées ont été victimes d'une érosion intenses et condamnées à perdre leur fertilité.

Ce double fardeau de l'intégration de cultures de plantation pour l'exportation et du refoulement de la population sur  les terres soumises à l'érosion subsiste toujours. Les pays du bassin des caraïbes et la vallée du Nil et la région des grands lacs que l'on appelle souvent « surpeuplées » et affamées en fournissent un exemple typique. En effet, le taux d'accroissement de la population y est généralement d'au moins 3%, et 70% de tous les enfants sont sous alimentés. L'agriculture des ces pays ne peut approvisionner en aliments que le tiers de leurs habitants. Et, cependant, plus de la moitié des terres cultivées y sont cultivées pour des cultures commerciales d'exportation : canne à sucre, cacaoyer, et caféier, bananier, tabac ; légumes.

On trouve dans la littérature deux points de vue diamétralement opposés sur le rôle du facteur démographique dans l'aggravation de la situation écologique de l'Afrique subsaharienne. Lester BROWN reste un partisan conséquent du déterminisme démographique. Il écrit: «  Une conséquence de l'accroissement continue de la population est l'extension de l'agriculture à sol arable trop mince pour résister à une exploitation intense et durable.» L. Brown considère la croissance démographique comme la seule et unique raison de la dégradation du milieu naturel dans les pays en voie de développement.

L'américain E. ECKHOLM relie encore plus catégoriquement la poussée démographique en se referant à malthus. Remarquant que les intervalles de temps nécessaires pour une nouvelle augmentation d'un milliard d'humains diminuent progressivement, E. Eckholm écrit : « les populations en croissance exponentielle ne se heurtent pas seulement à des quantités limitées de terres arables, elles sont parfois aussi cause de leur dégradation18(*)  » Les processus énumérés par E. ECKHOLM sont réalistes, seulement ils proviennent non pas de l'accroissement de la population mais de causes socio-économique plus profondes que la poussée démographique ne fait qu'accentuer.

F. Lappé et J.Collins, les auteurs de tendance libérale de l'alimentation avant tout, se situent exactement à l'opposé. Ils nient tous le rôle autonome du facteur démographique et ne considèrent la poussée démographique dans les pays en voie de développement que comme une coïncidence, tout en rendant les monopoles internationaux responsables, parmi d'autres, de la tension écologique. ils ont parfaitement raison de déclarer que « ....l'on constate à l'examen que la destruction de l'environnement par l'agriculture résulte plus non pas de l'accroissement de la population, mais d'autres facteurs : politique de gros propriétaires qui exportent des cultures non vivrières et des denrées de luxe en refoulant la majorité des fermiers sur des terres marginales ; structure coloniale des taxes et de l'agriculture marchande ; « aide » alimentaire bien intentionnée mais funeste et autres formes d'ingérence extérieure dans les systèmes traditionnelles bien adapté et soif de profit irresponsable de l'élite aussi bien locale qu'étrangère » , et ils ajoutent « si demain la population mondiale diminuait de moitié, cela ne lèverait l'action d'aucune de ces forces19(*) ». Faisant ressortir fort justement les facteurs socio économiques et politiques originels de l'accroissement de la tension écologiques, F. Lappé et J.COLLINS sous estiment quelque peu à notre avis la capacité du facteur du facteur démographique d'exercer une certaine influence sur les processus socio-économiques. Le taux élevé de l'accroissement de la population et la dégradation des écosystèmes dans les pays en développement ne sont pour eux que coïncidence.

La densité en augmentation rapide de la population joue un rôle important dans le déséquilibre écologique dans le contexte des conditions socio-économiques dues à une économie à formes multiples. Cet indice est déterminé en fonction du nombre d'habitants des villages et de la superficie des terres exploitées, c'est-à-dire du territoire économiquement utilisé. Il est donc précis que l'indice de densité moyenne mesure la pression de la population sur les ressources agraires bien que la différence entre ces deux indices ne soit pas aussi importante dans ce cas que pour les régions économiquement développées urbanisées du monde).

L'élévation de la densité de la population rurale est fonction de l'augmentation du nombre de cultivateurs. Malgré une croissance galopante de la population des villes et d'autres groupes non agricoles, ce secteur reste la principale sphère de l'application du travail de près des deux tiers de la population des pays d'Asie et de d'Afrique et des cinquième de celle de l'Amérique latine. Bien que l'on observe, nous l'avons déjà dit, une tendance à la baisse continue de la partie agricole de la population dans l'ensemble du monde en développement ses effectifs absolus atteignent un niveau record élevé (1.2 milliard de personnes en 2007) et continuent d'augmenter d'environ 20 millions par an. Le taux d'accroissement de la, population agricole des pays en voie de développement (environ 1.7% au milieu des années 70) est inférieur au taux d'accroissement naturel (du fait de la migration vers les villes mais dépasse néanmoins le taux d'accroissement de la population non agricole de l'Europe et de l'Amérique du Nord.

Les problèmes liés à la croissance brutale de la densité de la population de la population rurale sur un fond de surpeuplement agraire relatif et de pénurie de terre se manifestent avec le plus d'acuité en Asie du SUD EST et du SUD.

La concentration des populations rurales est particulièrement grande sur les terres alluviales de la vallée et du Delta du GANGE et du Brahmapoutre où ELLE ATTEINT 1000 hommes par km2. La densité de la population rurale le long est extrêmement élevée à JAVA où elle frise les 1500.on retrouve par ailleurs de telles pressions dans la vallée du Nil.

Bien que la corrélation entre les conditions naturelles et la distribution de la population des pays en développement d'Asie soit assez forte et que les ruraux, avec leurs techniques primitives, soient tributaires plus que partout ailleurs des forces de la nature, ce serait preuve d'un simplisme inadmissible que d'expliquer une telle concentration de la population rurale par des conditions naturelles exceptionnellement favorables. Cette corrélation est médiatisée et non pas directe. Les facteurs socio-économiques et historiques : ancienneté et caractère du peuplement du territoire, type d'agriculture, niveau de développement des forces productives et particularités des rapports de production, sont des éléments importants d'explication de la répartition géographique. La base matérielle de la forte densité de la population rurale dans les pays d'Asie est le système traditionnelle de culture du riz en rizière inondée qui permet deux récoltes par an, et non pas l'abondance des pluies et la planéité du territoire en soi.

Le développement des forces productives dans les pays d'Afrique a été freiné par une longue exploitation coloniale. Dans le même temps, la population, surtout rurale, augmentent au long des siècles. Cela entraînerait fatalement un divorce entre le bas niveau de développement des forces productives, le système de propriété et d'exploitation privé des terres, alourdi par la forte densité de la population. Selon des chercheurs européens il existe une énorme discordance entre les possibilités d'application du travail et les ressources en main d'oeuvre concentré dans ce secteur. Ils affirment que la terre étant surpeuplée la majeure partie des ressources de travail est inemployée avec un très bas niveau de productivité. En tenant compte de la vision malthusienne selon laquelle, les pays d'Afrique ont un rythme de croissance démographique la plus élevée au monde seront extrêmement peuplées en quelques années, la densité de la population qui engendre le chômage complet ou partiel étant la principale cause de la pauvreté de ces pays. La densité agraire, c'est-à-dire le nombre de cultivateurs par unité de surface cultivée, est bien entendu beaucoup plus élevée qu'en Europe. Ainsi dans les pays peuplés d'Afrique, une famille paysanne ne dispose guère que de 2 ha contre 5 ha environ en Europe. La différence fondamentale est le caractère de production agricole. Contrairement à l'agriculture européenne mécanisée et forte consommatrice, l'agriculture d'Afrique a pour seule source d'énergie la force physique des hommes et des bêtes de somme. L'agriculture dans les pays africain est caractérisée dans l'ensemble par une combinaison de travail humain et animal et d'outils primitifs généralement fabriqués par des procédés artisanaux au village même.

Si la densité agraire était en soi la cause de la faible productivité, l'on constaterait une relation inverse entre la production par travailleur agricole et la densité agraire, ce qui n'est pas le cas. Au japon, par exemple, la densité agraire exprimée en travailleurs par hectare cultivée est le triple de celle de l'Asie du sud et du Sud Est, mais le rendement à l'hectare est le quintuple, et la production par agriculteur à peu près le double de la moyenne régionale

* 16 K. MARX, F. ENGELS : Correspondance, p. 21.

* 17 Scientific world, World federation of scientific workers, London, 1993, vol. xvii N.4 p 13)

* 18 Erik P. Eckholm : losing ground, environmental stress and world food prospects , W. W. Norton & Company ,Inc., New York , 1976, P.19.

² L. BROWN (Lester Brown with Erik P. ECKLOM : by bread A Lone, pergamon press, new york, 1995, p .87

* 19 Francis F. LAPPE and Joseph COLLINS with cary FOWLER : Food first beyond the myth of scarcity, Houghton Mifflin Company Boston, 2007, P. 45-46

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci